N°313 - Avril 2025

Le Lien des Cellules de Prière

Éditorial

Les articles de ce numéro nous invitent à prendre conscience de la bénédiction apportée par les justes dans le monde. Ceux qui aiment et agissent avec bonté ont un accès privilégié à Dieu et leurs prières sont d'une grande efficacité.

  • Spirituel
  • Royaume de Dieu
  • Résurrection & Vie éternelle
  • Vie personnelle
  • Vie chrétienne
  • Résistance
  • Lien
  • Justice

Le poids des justes

« Si je trouve dans Sodome cinquante justes au milieu de la ville, je pardonnerai à toute la ville, à cause d’eux. » Genèse 18.24.
C’est par ces paroles que commence l’étonnant marchandage entre Dieu et Abraham. Finalement, et suite à l’intercession de son serviteur, Dieu promet d’épargner les villes de Sodome et Gomorrhe pour autant qu’il y trouve 10 justes.

La balance de Dieu
Plus tard, en Israël et à l’époque de Jérémie, Dieu baisse encore ses exigences ; pour sauver la capitale du pays il suffirait d’y trouver un seul juste :
« Parcourez les rues de Jérusalem, regardez, informez-vous, cherchez dans les places, s’il s’y trouve un homme, s’il y en a un qui pratique la justice, qui s’attache à la vérité, et je pardonne à Jérusalem. » Jérémie 5.1.
Mais là encore, la perversion et le mal ont emporté toutes les consciences. Alors, en -587, les habitants reçoivent le salaire de leurs crimes.
C’est un massacre, la ville est détruite, et les survivants enchaînés sont déportés à Babylone ; un très long voyage de plus de 1 000 km.
Comme le montrent ces exemples, les justes ont un poids immense, un seul d’entre eux pèse plus qu’une multitude de méchants. Ainsi, bien que l’humanité l’ignore, sans ces porteurs de Justice, dont Noé, le monde aurait été depuis longtemps détruit. Aujourd’hui encore, c’est pour épargner ceux qu’il aime (et qui vont l’aimer) que Dieu retient sa main. Mais alors, si un juste a une telle influence, comment le devenir ?

La vraie justice
Aujourd’hui, on parle beaucoup de justice ; par de nombreuses lois et règles, on cherche à lutter contre les inégalités et l’exploitation des faibles.
Certains vont jusqu’à vouloir réparer d’abstraites injustices climatiques... Tout cela est louable, mais ceux qui crient à l’injustice sont-ils justes ?
Malheureusement, notre sens de la justice est à géométrie variable. De fait, lorsque notre égoïsme est menacé, nous cédons facilement aux plus abjectes violences. C’est notamment ce qui s’observe avec l’avortement ; certains manifestent pour la sauvegarde de plantes ou d’espèces animales… mais revendiquent avec la même force le droit d’anéantir ceux qui vont naître.

Pour dévoiler l’injustice des hommes, il suffit d’observer le chaos qui se produit si on lance de l’argent sur une foule. La bête n’est pas loin… Cette cupidité, inscrite au plus profond de notre coeur, s’exprime dans nos désirs de posséder les autres ou des richesses, dans nos colères, les mensonges, les abus, les disputes, les divorces, les violences, les crimes…
« L’Éternel, du haut des cieux, regarde les fils de l’homme, pour voir s’il y a quelqu’un qui soit intelligent, qui cherche Dieu. Tous sont égarés, tous sont pervertis ; il n’en est aucun qui fasse le bien, pas même un seul. » Psaume 14.2-3.
Notons que l’illusion d’être juste est un piège subtil. À l’époque de Jésus, cet orgueil a conduit de nombreux religieux à refuser la grâce de Dieu. Aujourd’hui encore, cette séduction diabolique entraîne dans la perdition des myriades d’hommes et de femmes, dont certains qui pensent être chrétiens.
Pour sortir de cette spirale, et à l’exemple du brigand repentant et crucifié au côté de Jésus, il faut commencer par reconnaître ses fautes et les confesser :.
« Pour nous, c’est justice, car nous recevons ce qu’ont mérité nos crimes. » Luc 23.41.
Dieu est la source de la Justice, car en lui il n’y a pas de favoritisme.
Le seul moyen d’échapper à la perdition, c’est de faire passer ma vie à travers le Christ. Par cela, je permets à Dieu d’exercer son jugement. Par ce feu, je suis justifié, je deviens juste et j’ai du poids.
Mais attention, la grâce de Dieu n’est pas qu’une expérience ponctuelle, c’est un cheminement qui nous invite à marcher selon Dieu et dans l’amour.
C’est ce qu’exprime le commandement qui nous invite à aimer Dieu avec son coeur, son âme, sa pensée, sa force et son prochain comme soi-même.  
Aimer comme soi-même, c’est respecter la balance entre ce qui me revient et ce qui est pour les autres. Cet équilibre se joue chaque jour dans mes attitudes et mes comportements.

Le rayonnement
Vivre selon les valeurs de Dieu a un impact colossal. En effet, dans le monde spirituel, celui qui pratique la justice est comme une puissante lumière. Sans même prononcer de paroles ou agir, par son rayonnement, il fait reculer les puissances diaboliques et apporte la bénédiction. C’est à cause de cet effet dans le monde invisible que le diable n’aime pas les justes. À l’exemple de Job, il s’en prend à lui. La haine irrationnelle et les persécutions contre des centaines de millions de chrétiens nous dévoilent le grand combat spirituel qui se joue dans le monde.
Les justes ont du poids, et ceux qui les égorgent détruisent les remparts qui les protègent des jugements à venir.
Comme l’exprime la résurrection de Christ, par sa grâce Dieu fait sortir le juste de la mort. Un jour, et dans la pleine lumière de son amour, les « Justifiés » seront élevés pour toujours dans sa présence.
Que cette assurance nous donne de persévérer dans l’amour de Dieu et des hommes. ■

Questions à partager en groupe
1.    En étant justifié par Christ, ai-je conscience de peser dans le monde ?
2. Quels sont les obstacles à enlever pour avoir des prières efficaces ?
3.    Comment vivre et exercer la justice dans ma famille et ma communauté ?
4.    De quelles manières témoigner de la justice de Dieu dans le monde ?

  • Spirituel
  • Royaume de Dieu
  • Alliances
  • Vie personnelle
  • Vie chrétienne
  • Prières
  • Lien
  • Justice

La prière fervente du juste a une grande efficacité

Jacques 5.14-16 :
« 14 Quelqu’un parmi vous est-il malade ? Qu’il appelle les anciens de l’Église, et que les anciens prient pour lui, en l’oignant d’huile au nom du Seigneur ; 15 la prière de la foi sauvera le malade, et le Seigneur le relèvera ; et s’il a commis des péchés, il lui sera pardonné. 16 Confessez donc vos péchés les uns aux autres, et priez les uns pour les autres, afin que vous soyez guéris. La prière fervente du juste a une grande efficacité. ».
La dernière phrase, en gras, du verset 16 est sans doute la pointe du message donné dans les versets 14-18. Intéressons-nous tout particulièrement aux deux termes suivants : fervente et juste.
L’adjectif fervente traduit un participe passif grec, que l’on peut rendre ainsi : « Elle peut beaucoup la prière d’un juste qui est opérée, c’est-à-dire produite en lui par l’Esprit de Dieu, qui lui enseigne à prier selon le cœur de Dieu 1».
Au verset suivant, Jacques nous donne en exemple la prière de foi d’Élie, le prophète ; une prière qui n’était pas le fruit de sa propre décision, mais qui était calquée sur la volonté de Dieu. L’Esprit de Dieu a opéré en lui ; c’est pourquoi sa prière a été efficace.
Le terme juste surprend, puisque l’on sait qu’il n’y a pas de juste sur cette Terre, hormis Jésus bien sûr, le seul vrai Juste (Romains 3.10). Et pourtant, il plaît à Dieu d’appeler justes des personnes qui ne le sont pas réellement. Pourquoi ? Parce qu’elles ont accepté le pardon offert par Jésus et cherchent de tout leur cœur à faire la volonté de Dieu. Elles sont en chemin pour vivre avec le Christ et lui ressembler de plus en plus. Leur prière est efficace, parce qu’elle est faite en accord avec la volonté de Dieu.
Cependant, l’apôtre Jacques sait bien que ces justes ne sont pas parfaits et continuent d’être pécheurs. Il en parle dans les versets 15 et 16. Il relève non seulement les péchés éventuels du malade, mais aussi ceux des anciens (les responsables de l’Église) qui sont appelés à prier pour le malade.
Jacques exhorte le malade et les anciens à confesser leurs péchés les uns aux autres afin d’obtenir la guérison.
Toutefois, il y a des chrétiens qui pensent que puisque le Seigneur a pardonné leurs péchés, ils peuvent se dispenser de rechercher une vie sainte et se permettent d’entretenir quelque péché secret. Ils pensent être justes, mais en fait, ils ne le sont pas aux yeux de Dieu, puisqu’ils refusent d’avancer sur le chemin de la sanctification.
Prendre plaisir au péché, l’excuser, le couvrir et l’entretenir au fond de son cœur ne peut en aucune façon plaire à Dieu. Pas étonnant qu’Il refuse de répondre à leurs prières !
Voici quelques textes bibliques qui décrivent divers obstacles à la prière fervente et efficace2:

1. Les mauvaises relations au sein du couple
Dans le troisième chapitre de sa première épître, Pierre parle des relations entre mari et femme au sein du couple. Ne pas respecter l’ordre voulu par Dieu constitue un obstacle à la prière.
« 7 : Maris, montrez à votre tour de la sagesse dans vos rapports avec vos femmes, comme avec un sexe plus faible ; honorez-les, comme devant aussi hériter avec vous de la grâce de la vie. Qu’il en soit ainsi, afin que rien ne vienne faire obstacle à vos prières.
12 : Car les yeux du Seigneur sont sur les justes et ses oreilles sont attentives à leur prière, mais la face du Seigneur est contre ceux qui font le mal."

Ce qui est dit ici des relations dans le couple s’applique aussi aux relations dans la famille et dans l’Église (Matthieu 5.23-24 ; Exode 22.22-23, …).

2. Le refus de pardonner
« Si vous ne pardonnez pas aux hommes, votre Père ne vous pardonnera pas non plus vos offenses. » Matthieu 6.15.
Comme nous l’avons vu au début, des offenses non pardonnées constituent un sérieux obstacle dans la communion avec Dieu et dans la vie de prière.
La plénitude du Saint-Esprit ne peut être maintenue et la prière n’est plus efficace.
Relisez l’exhortation de Jésus au sujet du pardon : Matthieu 18.21-35.

3. L’amour de l’argent
« L’amour de l’argent est la racine de tous les maux. » 1 Timothée 6.10.
Beaucoup de chrétiens sont tellement attachés à leurs biens matériels et leurs propres affaires que le Seigneur ne peut répondre à leurs prières.

4. La rébellion et la désobéissance
« Samuel dit : L’Éternel trouve-t-il du plaisir dans les holocaustes et les sacrifices… ? Voici, l’obéissance vaut mieux que les sacrifices, et l’observation de sa parole vaut mieux que la graisse des béliers. Car la désobéissance est aussi coupable que la divination, et la résistance ne l’est pas moins que l’idolâtrie et les théraphim. » 1 Samuel 15.22-23.
J.R.Rice : « Dieu ne veut ni de notre argent, ni de notre service, ni de nos promesses de consécration partielle ; ce qu’il veut, c’est un cœur livré sans réserve à sa volonté, un esprit d’obéissance et de soumission…
La volonté propre qui refuse de céder à Dieu constitue une barrière qui arrête l’exaucement de nos prières et nous ferme le Ciel ! ».

5. Le désintérêt pour la Parole de Dieu
« Si quelqu’un détourne l’oreille pour ne pas écouter la Loi, sa prière même est une abomination. » Proverbes 28.9.
À l’inverse, le psaume 1 décrit le bonheur de celui qui trouve son plaisir dans la Loi de Dieu : tout ce qu’il fait lui réussit.
Pour des raisons qui lui sont propres et que nous ne comprenons pas, Dieu peut très bien ne pas répondre à notre prière, sans forcément nous donner d’explications. Et là, nous n’y sommes pour rien. Cependant, lorsque notre prière n’est pas exaucée, posons-nous toujours cette question :
y a-t-il en moi des péchés que j’entretiens et qui constituent un obstacle à la prière ?
Demandons au Seigneur de nous aider à répondre à cette question ! ■

 

Notes:
1: Romains 8.26-27, selon le commentaire de la Bible Annotée.
2: Inspirés du livre de J. R. Rice : La Prière.

  • Vie personnelle
  • Vie chrétienne
  • Résistance
  • Spirituel
  • Royaume de Dieu
  • Dieu
  • Lien
  • Justice

La justice dans la Bible

La Bible aborde la notion de justice de manière profonde et multidimensionnelle. Loin de se limiter à une simple application de la loi, la justice biblique englobe des principes d’équité, de miséricorde, d’amour et de restauration. Elle reflète la nature même de Dieu, décrit comme un juge parfait, mais aussi comme un père plein de compassion.
Voyons différentes facettes de la justice telle qu’elle est présentée dans les Écritures.

La justice : comme reflet de la nature divine
Dans la Bible, la justice est avant tout un attribut de Dieu. En Deut 32 :4 il est dit : « Il est le rocher ; ses œuvres sont parfaites, car toutes ses voies sont justes. C’est un Dieu fidèle et sans iniquité, il est juste et droit. »
La justice divine est donc parfaite, immuable et fondée sur la vérité. Elle ne se laisse pas influencer par les apparences ou les statuts sociaux (cf. Deutéronome 10.17).
Cette justice divine se manifeste à la fois dans la rétribution (la récompense des justes et la punition des méchants) et dans la grâce (l’offre du pardon et de la rédemption). Dans l’Ancien Testament, Dieu intervient par exemple pour libérer les opprimés, comme lors de la sortie d’Égypte, où il défend son peuple contre l’injustice du pharaon.

La justice sociale : une préoccupation centrale
La Bible insiste fortement sur la justice sociale, en particulier dans les livres prophétiques. Les prophètes comme Amos, Michée et Esaïe dénoncent les injustices commises contre les pauvres, les veuves, les orphelins et les étrangers. Par exemple, Amos (5.24) proclame : « Mais que la droiture soit comme un courant d’eau, et la justice comme un torrent qui jamais ne tarit. »
Ces appels montrent que la justice n’est pas seulement une affaire personnelle, mais aussi collective, impliquant des structures sociales équitables.
Dans le Nouveau Testament, Jésus reprend cette préoccupation avec insistance en soulignant l’importance de prendre soin des plus vulnérables. Dans Matthieu 25:40, il déclare : « En vérité, je vous le dis, dans la mesure où vous avez fait cela à l’un de ces plus petits de mes frères, c’est à moi que vous l’avez fait. »
La justice biblique exige donc une action concrète en faveur des marginalisés et des plus fragiles.
 

La justice et la miséricorde : un équilibre délicat
L’un des aspects les plus frappants de la justice biblique est son lien étroit avec la miséricorde. Dans le Psaume 85 (v. 11), il est écrit : « La bonté et la vérité se rencontrent, la justice et la paix s’embrassent. »

Cette image poétique montre que la justice divine ne se réduit pas à une application stricte de la loi, mais revêt une dimension essentielle de compassion.
Et le Seigneur Jésus illustre parfaitement cet équilibre dans ses enseignements et ses actions. Par exemple lorsque, confronté à une femme accusée d’adultère (Jean 8:1-11), il ne nie pas son péché, mais lui offre une seconde chance en disant : « Je ne te condamne pas non plus ; va, et ne pèche plus. »
La justice biblique cherche ainsi à restaurer plutôt qu’à détruire.

La justice par la foi : une nouvelle perspective
Le Nouveau Testament introduit une dimension supplémentaire à la notion de justice : celle de la justification par la foi. Selon l’apôtre Paul, notamment dans l’épître aux Romains, la justice ne s’obtient pas par les œuvres de la loi, mais par la foi en Jésus-Christ.
« Car nous pensons que l’homme est justifié par la foi, sans les œuvres de la loi » (Rom 3:28).
Cette justice est un don de Dieu, offert à ceux qui mettent en lui leur confiance.
Cette perspective ne nie pas l’importance des bonnes actions, mais elle souligne que la justice véritable commence par une relation restaurée avec Dieu. Elle met l’accent sur la grâce et la transformation intérieure, qui conduisent à une vie juste et aimante.

La justice eschatologique : l’espérance d’un monde nouveau
Enfin, la Bible présente la justice comme une réalité à venir, qui sera pleinement manifestée lors du retour de Christ. Le livre de l’Apocalypse décrit un jour où Dieu jugera le monde avec équité et établira un nouveau ciel et une nouvelle terre où « la justice habitera » (cf. 2 Pierre 3:13). Cette espérance motive les croyants à vivre de manière juste et à œuvrer pour un monde plus équitable, tout en sachant que la justice parfaite ne sera réalisée qu’à la fin des temps.

Conclusion
La justice biblique est ainsi bien plus qu’un concept juridique ou moral. Elle est une invitation à refléter le caractère de Dieu en vivant avec intégrité, en défendant les plus fragiles et en faisant preuve de miséricorde. Elle rappelle que la justice véritable ne peut être séparée de l’amour et de la grâce. En suivant ces principes, les croyants sont appelés à être des artisans de justice dans un monde marqué par l’injustice, portant ainsi l’espérance d’un avenir où la justice et la paix de Dieu régneront pour toujours. ■