N°312 - Janvier 2025

Le Lien des Cellules de Prière

Éditorial

Ma grâce te suffit ! Ce 312e numéro nous invite à méditer cette parole que l'Apôtre Paul a reçue alors qu'il subissait des adversités et des souffrances. Beaucoup de chrétiens pensent que Dieu va régler tous leurs problèmes. Mais ce n'est souvent pas le cas et dans certains cas la foi en Christ peut même conduire à subir des persécutions. Ce numéro du Lien nous aide à avoir la bonne attitude. Le site contient de nombreuses ressources et tous les numéros et articles du Lien. Vous pouvez inscrire afin d’être avisé par email ou par SMS de la mise en ligne d’un nouveau journal. Bonne découverte...

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Ma grâce te suffit!

La comparaison est souvent douloureuse… quand elle est en notre défaveur !
« Regarde ta sœur, elle y arrive très bien ; pourquoi pas toi ? »
« Ce collègue est nettement plus efficace que toi… »

Ou, plus subtilement encore :
« Cette jeune fille est très douée ! », sous-entendu : « mais pas toi… »
« Cette église est formidable ! », sous-entendu : « mais pas la tienne… »

Une comparaison douloureuse, voilà ce que l’apôtre Paul a parfois vécu, lui aussi. On en trouve plusieurs indices dans la deuxième épître aux Corinthiens, qui est quasiment tout entière une justification de son ministère. Il écrit :

« Nous n’oserions pas nous déclarer égaux ou nous comparer à quelques-uns de ceux qui se recommandent eux-mêmes. » 2 Corinthiens 10.12 (SG21).

« J’estime n’avoir été en rien inférieur à ces super-apôtres. » 2 Corinthiens 11.5 (SG21).

« Si je reviens chez vous, je ne ménagerai personne, puisque vous cherchez une preuve que Christ parle en moi (ou par moi). » 2 Corinthiens 13.3 (SG21/BFC)

Comparé à de « super-apôtres », qui parlent bien mieux que lui, Paul doit défendre son ministère parce qu’ils sont en train d’égarer cette jeune communauté de Corinthe. Pour cela, il ne fait pas appel à ses qualités ni aux résultats impressionnants de son ministère. Il aurait pu mentionner toutes les conversions dont il a été témoin ainsi que toutes les communautés qu’il a fondées. Non, il parle plutôt de ce qu’il a reçu que de ce qu’il a réussi.

Il mentionne l’appel et l’autorité qu’il a reçus du Seigneur (chapitre 10), les souffrances qu’il a endurées (chapitre 11) et les révélations qu’il a reçues (chapitre 12). C’est un extrait de ce chapitre (les versets 6 à 13) que nous allons chercher à comprendre.

Ces révélations étaient si extraordinaires que Paul a reçu une écharde dans la chair pour lui éviter tout orgueil (v.7).

Quelle est cette mystérieuse écharde ?

Dans les notes de la Bible Segond 21, on constate qu’il y a une grande diversité d’interprétations :

« Nous ne savons pas en quoi consiste l’écharde dont Paul souffre dans son corps, parce qu’il ne le précise pas. Certains ont suggéré qu’il pourrait s’agir de paludisme, de crises d’épilepsie ou d’une maladie des yeux (cf. Ga 4.13-15). »

Pour Paul, cette écharde douloureuse a une fonction bien particulière :
« Parce que ces révélations étaient extraordinaires, pour m’éviter tout orgueil, il a été mis une écharde dans ma chair, un ange de Satan chargé de me frapper, pour m’éviter tout orgueil. » 2 Corinthiens 12.7 (TOB).

Deux fois dans le même verset, Paul précise que l’écharde a pour but de lui éviter tout orgueil.

« Y a-t-il un seul serviteur de Christ qui ne puisse mentionner quelque ‘écharde dans la chair’, visible ou cachée, physique ou psychologique, de laquelle il a supplié d’être délivré, mais que Dieu lui a donnée pour le garder humble et donc efficace à son service ?

Chaque croyant doit apprendre que la faiblesse humaine et la grâce divine vont de pairr1»

J’ai quant à moi de la peine à concevoir que le Seigneur nous envoie une maladie. Il me semble plus juste de voir les choses comme le livre de Job : Dieu permet à Satan de nous mettre à l’épreuve au moyen d’une maladie.

« Satan se retira alors de la présence de l’Éternel. Puis il frappa Job d’un ulcère purulent, depuis la plante des pieds jusqu’au sommet du crâne. » Job 2.7 (SG21).

Voilà ce qui pourrait amener Paul à comprendre son écharde – s’il s’agit d’une maladie – comme un ange de Satan.

Ce qui est sûr, c’est que l’écharde est quelque chose qui nous blesse, nous fait souffrir et nous invite à l’humilité.

Quand je ne suis pas exaucé…
Paul a prié le Seigneur d’éloigner cette écharde de lui. Trois fois. Mais il n’a pas été exaucé. Le grand apôtre Paul a fait une expérience qui nous arrive à tous : j’ai prié… mais je n’ai pas été exaucé.

Ça fait mal de ne pas être exaucé quand on a prié non seulement trois fois, mais 3 ans ou 30 ans. Il n’y a que les super-apôtres qui prétendent qu’ils sont toujours exaucés. La réalité, l’humble réalité, c’est pourtant que nous ne sommes pas toujours exaucés, même quand on est aussi fidèle et consacré que Paul. Vous connaissez certainement des chrétiennes ou des chrétiens exemplaires qui ont vécu des épreuves très douloureuses. À commencer par Jésus !

Le non-exaucement fait parfois encore plus mal que l’écharde… L’écharde de Paul n’a pas été enlevée, mais il a reçu une parole de la part du Seigneur : Ma grâce te suffit !

C’est incroyablement fort ! Quel chemin il nous faut parcourir pour arriver à croire que la grâce nous suffit. Si souvent, elle ne nous suffit pas : nous voudrions la santé, la sécurité, la prospérité… et si possible une vie réussie et des objectifs atteints. La grâce de Dieu ne nous suffit pas.

Il ne nous suffit pas de recevoir l’amour de Dieu, sa présence dans la souffrance ; nous voudrions que la souffrance cesse. Il ne nous suffit pas de recevoir son pardon dans la honte ; nous voudrions que nos défauts disparaissent. Il ne nous suffit pas de recevoir sa tendresse dans les conflits ; nous voudrions que les conflits s’apaisent. Il ne nous suffit pas de recevoir sa force dans la faiblesse ; nous voudrions être forts !

Et pourtant, dit le Seigneur,« Ma puissance donne toute sa mesure dans la faiblesse » (v.9, TOB).

C’est un miracle ! Un autre miracle que la guérison, mais un miracle tout de même.

Dans la faiblesse se manifeste parfois une force qui nous soutient ; dans la faiblesse transparaît parfois un rayonnement qui vient de plus haut. Comme l’écrit une chrétienne gravement handicapée par la sclérose en plaques :

« Il arrive parfois, et comme par instant, que de l’épreuve jaillisse la preuve d’un élan qui nous maintient debout » (Sandra).

Le témoignage de Joni
Joni est une jeune fille de 17 ans, pleine de vie au moment de son accident. En plongeant, elle a heurté le fond de la mer et se retrouve tétraplégique, c’est-à-dire paralysée non seulement des jambes, mais des bras et des mains.
À plusieurs reprises, elle est encouragée par ses amis à espérer une guérison miraculeuse.

Son église organise une nuit de prière ; elle reçoit l’imposition des mains ; à plusieurs reprises on intercède pour elle avec une foi entière. Mais rien ne se passe. À chaque fois, Joni doit digérer sa déception – voire sa dépression – quand elle n’est pas exaucée.

Un de ses amis, Steve, étudie dans une École Biblique. Il l’aide beaucoup à accepter sa situation et à garder confiance en Dieu en ouvrant avec elle les Écritures. Un jour, il lui apprend que le mot grec que la Bible utilise pour parler de la puissance de Dieu est dunamis,

un terme grec qui se retrouve à la fois dans le mot dynamite et dynamo. Il lui montre, Bible en mains, que la puissance de Dieu se manifeste parfois comme de la dynamite : c’est alors le miracle, la guérison, l’exaucement. Gloire à Dieu ! Mais sa puissance se manifeste parfois aussi comme une dynamo2 : elle produit juste la lumière nécessaire pour que nous puissions avancer dans la nuit.

Joni comprend ainsi que la puissance de Dieu se manifeste comme une dynamo dans sa vie. Elle accepte sa situation et commence à communiquer sa foi de manière rayonnante, alors même qu’elle est dans un fauteuil roulant, totalement dépendante de son entourage. La puissance du Seigneur donne toute sa mesure dans sa faiblesse. Son témoignage a touché des milliers de personnes3.

Quand nous ne sommes pas exaucés, nous ressentons de la tristesse, du découragement, de la révolte parfois. Je vous propose de ne pas en rester là, de ne pas nous replier sur nous-même, mais de demander au Seigneur de nous donner, comme il l’a fait pour Paul ou pour Joni, une parole qui vienne éclairer notre chemin.

Dieu peut nous parler de tant de façons différentes. Demandons-lui avec confiance une parole qui nous permette de rester dans la confiance en Lui.

Notes:
1. Philip E. Hughes, Nouveau Commentaire Biblique, St-Légier, Éditions Emmaüs, 1978, p.1139.
2. Sur un vélo, la dynamo est un petit appareil qui produit de l’électricité grâce à une roulette entraînée par le pneu. Cette électricité permet d’alimenter le phare du vélo.
3. Joni Eareckson et Joe Musser, Joni, Genève, L’Eau Vive Édition, 1991.

 

 

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Jésus-Christ a été fait sagesse pour nous

Depuis l’Antiquité, notre monde fourmille de sages qui ont réfléchi au sens de la vie et à la manière la plus judicieuse de trouver le bonheur. Dès notre jeunesse, on nous apprend à les écouter et à forger notre propre sagesse, afin que nous puissions devenir indépendants et forts dans la société.

Lorsque nous rencontrons le Christ, nous sommes déroutés par une vision du monde très différente. Nous découvrons que tous nos efforts accomplis jusque là pour devenir sages se soldent par des résultats médiocres. Nous tournons en rond dans notre bulle, ce qui est très humiliant ! Il y a de quoi se décourager ; mais heureusement, la Bonne Nouvelle de l’Évangile nous offre la possibilité de sortir de cette bulle et de découvrir la sagesse de Dieu, qui nous était jusque là inaccessible. C’est une autre dimension, que nous n’aurions pas trouvée tous seuls. Pour en parler, je vous propose d’étudier l’histoire de l’Église de Corinthe et notamment les conflits entre ceux qui y prêchaient diverses sagesses humaines et l’apôtre Paul qui annonçait la sagesse de Dieu.

L’Église de Corinthe tiraillée entre plusieurs sagesses

L’Église de Corinthe a été fondée et édifiée pendant deux ans par l’apôtre Paul (de 52 à 54). Elle est partie sur de bonnes bases et a reçu tous les dons spirituels qu’une Église peut souhaiter avoir. Mais, après le départ de Paul, arrivent des prédicateurs d’arrière-plans judaïsants ou grecs qui enflamment les fidèles grâce à leur éloquence et leurs discours persuasifs de la sagesse. Ainsi se créent des clans autour de ces personnages et des conflits entre eux. Ces prédicateurs se vantent de leur sagesse et se placent au-dessus de Paul et des douze apôtres. Ils ne se gênent pas d’apporter un autre évangile que celui que Paul leur a enseigné.

La situation est suffisamment grave pour que l’on demande à Paul d’intervenir, même s’il n’est plus à Corinthe. Paul envoie donc une première lettre aux chrétiens de Corinthe. Cette lettre sévère est admirable par son intelligence et sa profondeur spirituelles.

Après avoir remercié le Seigneur pour tous les dons qu’Il a accordés à cette communauté, Paul exhorte ses frères et sœurs à ne pas avoir de divisions, car Christ n’est pas divisé ; puis il leur fait un discours extraordinaire sur la sagesse, montrant la folie et la petitesse de la sagesse humaine par rapport à la grandeur de la sagesse divine1.

Au début de notre Humanité, grâce à leur intelligence, les hommes auraient dû normalement reconnaître les perfections invisibles de Dieu, sa puissance éternelle et sa divinità 2. Mais la raison humaine a été infidèle à sa mission ; elle a refusé de glorifier Dieu comme tel et de le remercier pour ce magnifique cadeau. C’est pourquoi il a plu à Dieu de se révéler tout autrement et de sauver les croyants par un moyen complètement fou et scandaleux : Jésus-Christ mort et ressuscité. Cette mort est une folie pour la sagesse humaine, elle est incompréhensible et irrecevable ; mais elle est une sagesse pour ceux qui croient en Christ. Paul en vient à dire que Jésus a été fait sagesse pour nous 3. Cela signifie que connaître Jésus est le moyen pour les humains de comprendre la sagesse de Dieu. Il n’y a pas d’autre chemin qui mène à Lui.

Comment annoncer la sagesse de Dieu ?

Pendant tout le temps passé dans l’Église de Corinthe, Paul a rendu témoignage de l’œuvre du Christ, sans la sagesse du langage, c’est-à-dire sans chercher à convaincre ses auditeurs par de brillants discours. Il ne s’est pas comporté comme certains prédicateurs qui flattaient l’intellect des fidèles par de belles paroles dans le but premier de grandir à leurs yeux. Non ! Paul a renoncé à tous ces artifices pour faire une démonstration de la puissance de Dieu.

Comment ? Par des miracles et en disant les paroles que le Seigneur lui demandait de proclamer, des paroles qui touchent les cœurs pour les amener à la repentance et à une nouvelle ouverture à Dieu. Paul cherchait avant tout à présenter Jésus, mort et ressuscité, le seul capable de les conduire au Père et de le révéler.

Paul adresse un sérieux avertissement aux prédicateurs de Corinthe et également à ceux de tous les temps : « Quelle sagesse voulez-vous annoncer ? La sagesse des hommes ou celle de Dieu ? »

Si vous annoncez la sagesse des hommes, vous serez sans doute reconnus et adulés, vous aurez un succès apparent, mais vous n’aurez aucune action spirituelle en profondeur. Si vous annoncez la sagesse de Dieu, vous ne serez pas appréciés par tous et certains vous rejetteront ; mais la puissance de Dieu agira chez ceux qui s’y ouvriront et votre ministère portera des fruits.

Le chemin de Dieu pour découvrir Sa sagesse

L’apôtre Jacques dit ceci : « Si quelqu’un d’entre vous manque de sagesse, qu’il la demande à Dieu, qui donne à tous simplement et sans reproche, et elle lui sera donnée. » Jacq. 1.5.

Le problème est que, bien souvent, l’homme se confie en ses propres forces et en sa propre sagesse et il ne voit pas la nécessité de chercher en Dieu ce qu’il croit trouver en lui-même. Comment amener un tel homme à placer sa confiance en Dieu plutôt qu’en lui-même ? De nombreux témoignages bibliques nous montrent que c’est lorsqu’ils arrivent au bout de leurs limites que les croyants perdent leur confiance en eux-mêmes et se tournent résolument vers Dieu. En voici deux exemples :

Moïse, fils d’Hébreux, fut élevé à la cour de Pharaon et reçut la plus haute éducation possible. Il crut pouvoir se servir de son influence pour venir en aide à son peuple, mais ce fut un échec cuisant4. Il dut fuir dans le désert où il passa quarante ans comme berger. Là, il rencontra Dieu et apprit à renoncer à sa propre sagesse pour faire place à celle de Dieu ; il devint ainsi un serviteur puissant et le plus grand conducteur du peuple d’Israël5.

Ce chemin d’humiliation et d’obéissance n’est pas naturel et spontané chez le croyant, et personne ne peut l’éviter s’il veut vraiment servir le Seigneur. D’ailleurs, Jésus lui-même a dû passer par là. L’auteur de l’épître aux Hébreux (5.8) dit ceci de Lui :

« il a appris, bien qu’il fût Fils, l’obéissance par les choses qu’il a souffertes. »

Paul était un éminent pharisien, très influent grâce à son intelligence, ses connaissances et sa ferme détermination à protéger le judaïsme de toute influence extérieure susceptible de le souiller. Les chrétiens étant considérés comme une menace sérieuse, il avait décidé de les pourchasser et les éliminer. Mais, en route vers Damas pour y accomplir sa mission, il fut stoppé net par une apparition glorieuse de Jésus-Christ, qui le fit tomber de son cheval et le rendit aveugle pendant trois jours. Terrassé dans son corps et son esprit, Paul comprit alors la vanité de sa sagesse6 et, après avoir reçu le Saint-Esprit, il s’ouvrit pleinement à la sagesse divine. Ses nombreux écrits et témoignages attestent ce changement complet de mentalité.

Pour éviter que Paul ne revienne en arrière, il a plu à Dieu de le maintenir dans une situation précaire, ce qui l’obligeait à garder toute sa confiance en Dieu. Paul l’a d’ailleurs très bien compris et se réjouissait pleinement de cette tutelle divine. Dans sa lettre, il ne manque pas de rappeler aux prédicateurs orgueilleux de Corinthe toutes les souffrances qu’il a dû endurer dans son ministère d’apôtre. Il l’a fait par amour pour le Seigneur et pour ses frères et sœurs de Corinthe. Il se plaît également à rappeler que la puissance de Dieu s’accomplit dans la faiblesse. C’est dans ce regard lucide sur soi et dans l’acceptation de ses propres faiblesses que le chrétien se tourne résolument vers Dieu pour chercher en Lui force, conseil et sagesse.

Les chrétiens de Corinthe se croyaient très spirituels, mais ils acceptaient sans difficulté des hérésies et des comportements scandaleux dans leur communauté. De quelle sagesse se nourrissaient-ils ?

Un enseignement pour aujourd’hui

Le discours de Paul sur la sagesse s’adresse à nous aussi aujourd’hui.

Comme dit au début, depuis tout petits, nous sommes formatés pour développer au maximum notre intelligence et nos capacités afin d’être vraiment autonomes et faire notre place dans la société. Tout au long de notre éducation, nous découvrons les sagesses humaines, auxquelles nous apprenons à donner beaucoup de valeur. Et puis, lorsque nous découvrons le Christ, nous comprenons que notre sagesse n’est pas utile pour connaître Dieu. Que faire ? Devons-nous devenir idiots pour pouvoir connaître la sagesse divine ? Non ! Certainement pas ! En revanche, nous sommes invités à nous ouvrir à l’action du Saint-Esprit qui va renforcer et orienter différemment toutes nos facultés.

Moïse n’a pas perdu ses facultés en obéissant à son Dieu.

Vraisemblablement, ses connaissances des lettres et de l’écriture lui ont permis de mettre sur parchemins les révélations divines, afin de les transmettre aux générations suivantes.

Paul, après sa conversion, est resté un homme d’une haute intelligence, soumis pleinement à Dieu. Il a pu ainsi être d’une grande utilité pour mettre par écrit les fondements théologiques du christianisme. Chez tous ces serviteurs, la sagesse de Dieu a pris le dessus sur la sagesse humaine et leur intelligence a été transformée.

Et nous, petits serviteurs, nous sommes à la même enseigne. Si nous voulons avoir un ministère de puissance, nous devons suivre le même chemin d’humiliation et d’obéissance pour comprendre la nécessité de donner la priorité à la sagesse divine. C’est alors que sa puissance pourra se manifester en faveur des autres au travers de nous.

Quelqu’un me disait un jour : « Mais voyons, c’est ridicule de déranger le Seigneur en lui parlant de nos petits problèmes quotidiens ! » Avait-il raison de dire cela ? Non ! Nous ne le dérangeons pas ; bien au contraire, nous l’honorons et lui faisons plaisir lorsque nous sollicitons son conseil. Si Jésus a jugé nécessaire de consulter son Père sur ce qu’il devait faire et dire, dans les moindres détails, pouvons-nous prétendre faire mieux que lui en dépendant de notre propre sagesse et en nous passant du conseil du Père ? Non ! C’est dans cette dépendance quotidienne et continue que nous pourrons suivre vraiment le chemin que le Seigneur nous trace jour après jour et être efficaces dans son œuvre.

Quelles que soient les décisions que nous devons prendre, grandes ou petites, faisons appel à sa sagesse ! Passons du temps pour l’écouter, réfléchissons avec Jésus dans la prière, tout en nous souvenant que nous restons responsables de la conduite de notre vie ! Le Seigneur ne prendra jamais cette responsabilité à notre place.

Le chrétien se trouve effectivement dans une situation assez paradoxale : il est pleinement responsable de sa vie et de ses choix, et en même temps, il vit dans la dépendance de son Seigneur. Aux yeux du monde, cela peut paraître contradictoire, mais dans la réalité de la vie spirituelle, ces deux attitudes sont parfaitement compatibles. Pourquoi ? Parce que nous gardons en tout temps la liberté d’obéir ou non aux conseils que le Seigneur nous donne. C’est notre responsabilité de chaque instant.

Oui ! Jésus a été fait sagesse pour nous, et nous pouvons en profiter. Invitons-le chaque jour à notre table pour parler avec lui7, regardons-le, méditons ses enseignements, vivons de sa Vie et suivons-le ! C’est ainsi qu’il sera glorifié aux yeux de tous ceux qui nous regardent vivre.

 

Notes de bas de pages

1 : 1 Corinthiens 1.17-2.16

2 : Romains 1.20

3 : 1 Corinthiens 1.30

4 : Exode 2.11-12

5 : Exode 1-4

6 : Philippiens 3.8

7 : Apocalypse 3.20