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Deux tempêtes, deux issues, deux anticipations
Les tempêtes, vous connaissez ? Bourrasques familiales, attaques brusques de santé, tempêtes politiques...
Le Nouveau Testament nous raconte deux tempêtes maritimes redoutables: celle, bien connue, rapportée dans les trois premiers évangiles et celle du chapitre 27 des Actes des Apôtres.
Je vous invite à relire avec prière : Luc 8.22-25 et Actes 27. La comparaison des deux récits est riche en découvertes. C’est lu ?...
Le point commun aux deux récits ? La situation des occupants de chaque embarcation devient si désespérée que les passagers ont perdu tout espoir de s’en sortir! Cependant, dans les deux cas, tous vont être sauvés de la noyade ! Mais avant ce point culminant, que d’imbrications entre, d’une part le désarroi des hommes, même compétents, leurs décisions, leur état moral et, d’autre part, les paroles et gestes de Dieu à travers son serviteur Paul ! Il y a donc sur ce grand navire 276 passagers (v.37), dont trois chrétiens : Paul, Luc qui écrit le récit et un frère du nom d’Aristarque. Une cellule de trois chrétiens sur 276, c’est peu, mais suffisant comme on le verra !
Pour Paul, le but de son voyage est clair : rencontrer la communauté chrétienne de Rome et comparaître devant le tribunal de l’empereur selon une parole du Seigneur reçue quelque temps auparavant ; on peut la lire dans Actes 23.11 :
« Tu rendras témoignage à Rome comme tu l’as fait à Jérusalem».
Cette indication sera de nature à le rassurer quand la navigation tournera mal. En effet, c’était la période de l’équinoxe d’automne, saison où les marins antiques cessaient de naviguer jusqu’au printemps. L’équipage hésitait, pour l’hivernage, entre deux ports de l’île de Crète. Paul, en homme averti, avait osé intervenir dans le débat pour conseiller de ne pas aller plus loin, sans quoi il y aurait des dégâts sérieux pour tous. On préféra, comme de juste, suivre l’avis des professionnels, certes compétents, mais sans écoute du Dieu vivant. Cette fois, leur avis conduira à la catastrophe.
Dans cette mer qui se déchaîne, les mariniers ceinturent la coque du bateau, ils jettent par-dessus bord une partie de la cargaison et même de l’équipement pour alléger le chargement. Rien n’y fait ! Il fallut laisser le navire aller à la dérive.
«Ni le soleil ni les étoiles ne parurent pendant plusieurs jours et la tempête se maintenait si forte que nous avons perdu finalement toute espérance d’être sauvés.»
Sauf un... c’était Paul qui, debout au milieu de tous disait:
«messieurs, nous n’avons rien mangé depuis longtemps... je vous invite à prendre courage car aucun de vous ne perdra la vie, seul le navire sera perdu. Un ange du Dieu à qui j’appartiens et que je sers s’est approché de moi cette nuit et m’a dit «sois sans crainte Paul, il faut que tu comparaisses devant César et voici que Dieu t’accorde la grâce de tous ceux qui naviguent avec toi...
Car j’ai cette foi en Dieu qu’il en sera comme il m’a été dit. Nous devons échouer sur une île quelconque. » (22-25).
Comme vous le remarquez, l’autorité change de camp... Les pros ne l’ont plus. Dieu redevient important. Les trois chrétiens aussi, mais c’est uniquement à cause du Seigneur qui vit en eux et non à cause d’eux-mêmes.
Les paroles exprimées par Paul sont d’une grande richesse. Paul est à l’écoute permanente du Seigneur, alors qu’il est aussi chancelant que les autres. Il peut donc recevoir une révélation du Seigneur! Il peut même recevoir l’audace pour la livrer devant tous et proclamer: le Dieu auquel j’appartiens et que je sers ! Sa parole fait autorité parce qu’il est le seul à être dans la paix et la sérénité. Les responsables de la navigation doivent reconnaître que son avertisse- ment en Crète était juste. Paul va même déjouer une magouille des marins qui cherchent à se sauver tout seuls avec la chaloupe (v.30-32) !
Écoutons la dernière phrase en gras: «Dieu t’accorde la vie de tous ceux qui naviguent avec toi»! Quelle merveille! Paul a foi en cette espérance et les passagers aussi se mettent à la croire. Et nous ?... De plus, Paul donne un signe en remerciant Dieu pour le pain qu’il a sous la main et qu’il rompt devant tous. Il mange et tous suivent son exemple. C’est un avant-goût du repas de communion!
Pour nous, chrétiens d’aujourd’hui
Tout cela me donne la conviction que cet épisode, comme aussi celui de la tempête apaisée, est une prophétie qui anticipe pour nous les temps de la fin.
Derrière cet effrayant coup de tabac qui se prolonge 14 jours, il me semble clair que c’est le Prince de ce monde qui manœuvre. Mais bien inutilement car il veut ignorer que Jésus a reçu le pouvoir sur tous ses ennemis spirituels et nous avec lui ! La question se pose alors : pourquoi le navire et sa cargaison se perdent-ils dans la mer, alors que la barque avec les douze a pu fonctionner jusqu’à destination ? Je suis convaincu que c’est une image de ce qui va arriver peu avant que le Messie manifeste sa puissance. Comme le dit l’épître aux Hébreux: «j’ébranlerai non seulement la terre, mais aussi le Ciel... ces mots... annoncent la disparition de tout ce qui participe à l’instabilité du monde créé afin que subsiste ce qui est inébranlable» Hébreux 12. 26-27 (trad. TOB).
Les œuvres frénétiques et les techniques des hommes, la poursuite du profit financier pour nos ambitions, la gloire sans amour de la grande Prostituée d’Apocalypse 17 et 18, tout cela disparaîtra! Seul ce que nous aurons donné au Père pour qu’Il nous le rende multiplié pour ceux qui en auront besoin subsistera dans le Royaume!
Quant aux passagers, ils seront tous sauvés de la noyade. Aux yeux de Dieu, ses créatures faites à son image, même sans encore la foi, valent bien plus que les marchandises. Finalement, tous parviendront sur l’île de Malte sains et saufs et bien accueillis par la population. Comme l’a dit Jésus à propos de l’horreur qui doit précéder son glorieux avènement : « Si ces jours n’étaient abrégés, personne ne serait sauvé ; mais, à cause des élus, ces jours seront abrégés!» Matthieu 24.22.
Une très bonne nouvelle pour nous sur l’importance du rayonnement de notre témoignage même si le système du vieux monde ne sera pas sauvé.
Comme Paul, nous pouvons être la manifestation du Christ au sein de notre génération ébranlée et en mal d’espérance même si le monde qui l’héberge n’en a plus pour longtemps!