N°283 - Octobre 2017

Le Lien des Cellules de Prière

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Reconnaître le corps du Christ

« J’ai reçu du Seigneur ce que je vous ai enseigné; c’est que le Seigneur Jésus, dans la nuit où il fut livré, prit du pain, (…) il prit la coupe, (…), Toutes les fois que vous mangez ce pain et que vous buvez cette coupe, vous annoncez la mort du Seigneur, jusqu’à ce qu’il vienne. » 1 Corinthien 11.23-26


Christ l’Agneau de Dieu

Dans sa première lettre aux Corinthiens, Paul nous partage l’une des grandes révélations qu’il a reçues directement de Christ. Cette illumination se focalise sur le geste crucial que le Christ réalise lorsqu’il donne du pain et du vin à ses disciples.

Paul, en fin connaisseur biblique, était évidemment pleinement conscient de la portée de ce geste accompli le jour de la Pâque juive. En effet, à cette époque, cela faisait plus de treize siècles que les Hébreux célébraient chaque année la libération de leur esclavage en mangeant solennellement un agneau avec du pain. Cet animal, dont le sang avait été mis sur les portes des maisons, avait fait jaillir la grâce et avait cassé les chaînes de l’oppression absolue qu’ils vivaient en Égypte (voir Exode 12.1-15).

L’étonnante capacité d’un humble agneau à libérer et à donner naissance au peuple Juif prend une portée prodigieuse lorsque Jésus invite ses disciples à « consommer » son corps. Par ce geste, les événements de l’exode ne se limitent pas un épisode du passé ; ils annoncent la grande libération qui doit s’accomplir dans le monde. Ainsi, Dieu a dirigé l’histoire du peuple Juif afin d’annoncer que l’événement capable de casser l’oppression diabolique et d’apporter la vie se manifestera par la mise à mort d’un « agneau » libérateur.


La valeur du corps de Christ

Pour tenter de mesurer la portée spirituelle du dernier repas de Jésus, il est bien de prêter attention aux paroles rapportées dans l’évangile de Jean :

« Celui qui mange ma chair et qui boit mon sang a la vie éternelle; et je le ressusciterai au dernier jour. Car ma chair est vraiment une nourriture, et mon sang est vraiment un breuvage. Celui qui mange ma chair et qui boit mon sang demeure en moi, et je demeure en lui. (…) » Jean 6.54-60

Cette invitation du Seigneur à le « manger » choque ses auditeurs et plusieurs disciples, ne pouvant l’accepter le quittent (v.66).

Ce n’est pas sans raison que ces paroles produisent une rupture. En effet, la foi et la vie éternelle ne peuvent se limiter à bons sentiments religieux. De fait, les enseignements et les miracles de Jésus ne sont que l’écrin qui entoure le cadeau ultime. Le Christ se donne, il est le Pain de Vie, la nourriture qui jaillit de Dieu.

Cet aspect est essentiel, car beaucoup de croyants placent leur attachement à Christ sur le plan intellectuel ou émotionnel. Oui, la connaissance du message de la Bible est très importante, oui les sentiments sont essentiels… Mais la vraie rencontre se joue d’abord dans la dimension notre coeur, Dieu est Esprit et c’est là qu’il peut déverser sa présence.

En effet, tout ce qui vit consomme… Cette exigence se manifeste à toutes les échelles de l’univers, et sans un continuel apport d’énergie tout finirait par disparaître! Sur le plan biologique, la nourriture nous apporte les éléments et l’énergie qui permettent de faire vivre notre corps. Sans ces soutiens nutritionnels et liquides, l’homme ne peut naître et grandir.

Cette dépendance à des ressources externes s’exprime également dans la dimension spirituelle. Impossible de perdurer sans une connexion à la conduite d’alimentation qui rejoint la source divine. Ainsi, c’est pour nous permettre d’accéder à la générosité du Père que le Christ se donne. La vraie foi ne consiste donc pas à croire en l’existence de Dieu, mais à l’accueillir, à absorber la denrée vitale qui vient du Créateur.


Une généreuse distribution

Le dernier repas de Jésus à la Pâque nous rappelle que le Christ ne peut se donner sans passer par un brisement. En effet, avant de distribuer la nourriture, il faut tuer l’agneau et rompre le pain. Cela prend une forte signification lorsqu’on l’applique à Jésus; il est sacrifié et brisé afin de former des parts distinctes qu’il pourra confier aux autres.

Par ce partage, le corps qui était une seule entité se retrouve désormais disséminé dans ceux qu’il aime. « Ceci est mon corps, c’est mon sang… »

Notons que Jésus ne parle pas au passé; les pièces dispersées sont toujours connectées à leur source. Ce sang spirituel qui part du coeur de Dieu, circule et donne sa Vie au corps, c’est le Saint-Esprit qu’il descendu sur Jésus sous la forme d’une colombe et qui lors de la Pentecôte s’est aussi fragmenté en une multitude de flammes. À cet instant, l’acte symbolisé par le repas de la Pâque s’est accompli pleinement, car l’Esprit se pose et habite les « morceaux » du corps de Christ.


Discerner le corps du Christ

Alors que l’amour exprimé par le sacrifice de Christ dépasse l’entendement, Paul nous invite à considérer combien il est important de discerner le Corps. De façon étonnante il y ajoute de très forts avertissements : 

« …
Celui qui mange et boit sans discerner le corps du Seigneur, mange et boit un jugement contre lui-même. C’est pour cela qu’il y a parmi vous beaucoup d’infirmes et de malades, et qu’un grand nombre sont morts ». 1 Corinthien 11.27-30

Comme bien d’autres, j’ai longtemps pensé que ces menaces de maladies et de mort pouvaient se conjurer en me concentrant mentalement sur Jésus lors du repas de la cène ou de l’eucharistie. Cette manière de fixer les yeux sur « le ciel » conduit de nombreuses communautés à prendre le pain et le vin dans une ambiance très solennelle et où chacun s’examine soi-même avec crainte. Au fil du temps et des traditions, le repas du Seigneur s’est ainsi considérablement éloigné de l’esprit de la fête et du partage de la Pâque juive.

Alors, est-ce réellement à ce type d’introspection personnelle qui nous permet de discerner le Corps ?

Pour répondre à cette question, il est bien de rappeler le contexte, car dans ce chapitre Paul cherche à mettre fin au mépris des pauvres qui s’exprimait dans l’église de Corinthe. L’apôtre invite donc cette communauté à vivre le partage et à s’attendre les uns les autres (v33). Dans le chapitre 12, Paul poursuit en indiquant que c’est l’Esprit qui distribue des dons et des ministères dans le corps. Il y fait aussi une analogie avec le corps biologique qui doit rester uni. Cette invitation se poursuit encore dans le célèbre chapitre 13 qui parle de l’importance cruciale de l’amour.
Tous ces textes soulignent la révélation que Paul a reçue : reconnaître et discerner le Corps de Christ ne consiste pas de fixer le ciel, mais à distinguer sa présence dans ceux qui en ont reçu une part.

Voir ou ne pas voir le Christ dans l’autre est donc un enjeu décisif de l’Église. C’est aussi l’un des plus difficiles combats personnels à mener en nous-mêmes. En effet, pour voir Christ dans les autres, il faut écarter les évaluations charnelles et mettre au second plan les différences de sexe, de capacité, de richesses, de fonctions, etc.

Ainsi, la grande question, est de savoir si je suis capable de voir la part spirituelle que Christ a donnée aux autres ? Et ceci non seulement dans le cadre de ma communauté, mais à l’échelle de ma région, du pays et du monde. En effet combien d’églises divisées sur des questions de doctrine, de mépris envers d’autres dénominations, d’arrogances, de ressentiments et cela même dans le cercle de ceux qui exercent des ministères!

Si je vois les autres selon Dieu, alors je vais voir que toutes les personnes qui ont reçu Christ dans leur coeur sont porteuses de sa présence et d’une onction particulière. Même si j’ai beaucoup reçu et que j’ai des dons ou des responsabilités, je ne serais toujours qu’une part du corps. Ainsi, sans accueillir la part et la vocation des autres, il ne sera jamais possible de faire paraître Christ dans ce monde.

C’est pourquoi le fait de ne pas discerner les « morceaux » que Christ a donné est un crime contre l’amour de Dieu. Cela nous écarte de la grâce et nous expose à subir un jugement, à être malade voire même à mourir.


« Que nul en son coeur ne pense le mal contre son prochain (…), car ce sont là toutes choses que je hais, dit l’Éternel. » Zacharie 8.17.

Sur un plan pratique, la vision du corps doit nous conduire à user d’humilité envers tous les membres et toutes les églises. Honnêtement, c’est un combat difficile, car sans cesse il faut résister à la tentation de méditer ou de dire du mal d’autres frères et soeurs. Dans ce domaine, Dieu nous mesure avec la mesure que nous employons. Si nous usons de grâce, nous en profitons aussi, mais si nous excluons ou méprisons les autres, nous nous exposons à perdre sa bienveillance.

Dans le mépris ou la reconnaissance des autres se jouent ma santé spirituelle et celle de mon corps biologique.


Vivre le corps du Christ

« Là où deux ou trois sont assemblés en mon nom, je suis au milieu d’eux. » Matthieu 18.20.

Cette parole nous rappelle que l’église n’est pas un bâtiment et qu’il suffit que deux personnes se « connectent » en Christ pour manifester sa présence. Cette promesse est particulièrement encourageante pour les petits groupes, les cellules de prière, ou les personnes opprimées qui se retrouvent pour partager leur foi. Christ est présent, il entend les prières et agit même au sein d’un nombre restreint de personnes.

Dans ce sens, il est utile de nous rappeler que la présence de Dieu ne dépend pas de l’ampleur d’une foule, mais de notre capacité à nous aimer.

Discerner le corps de Christ est aussi la clé qui permet de construire une dynamique de rayonnement impliquant un large cercle d’églises. En effet, certains efforts oecuméniques cherchent à définir un terrain d’entente en veillant à ne pas toucher aux doctrines ou aux pratiques différentes. Cette neutralité conduit à des unions artificielles ou personne n’ose vivre sa différence. À l’inverse, l’unité construite sur la reconnaissance du corps de Christ se bâtit sur l’acceptation de la diversité des dons, des ministères, des compréhensions, de l’histoire vécue. Évangéliques, réformés, orthodoxes, catholiques…, dans toutes les dénominations, il y a des frères et soeurs qui sont dans le Seigneur. Ainsi, au-delà des différentes expressions de leur foi, je peux reconnaître que Christ est en eux et qu’ils ont reçu une part de l’onction à répandre dans le monde. Cette union de coeur, ne crée pas seulement des relations de qualité ; en abattant les barrières, elle permet la mise en commun des dons et des ministères. Une telle unité neutralise le travail de sape du diable et a donc un impact considérable dans le monde spirituel.


Un repas de fête à vivre dans l’Église

La célébration du repas du Seigneur est une occasion merveilleuse de mettre en pratique la reconnaissance du corps de Christ. Elle ne devrait pas se limiter uniquement au dimanche matin, mais se vivre à chaque fois qu’il est bon de proclamer la grâce de Dieu et l’amour fraternel.

L’une des belles manières de prendre ce repas consiste à prendre un morceau de pain pour l’apporter à une autre personne. Ce geste est alors l’occasion de dire à celui qui reçoit ce cadeau que l’on reconnaît la part qu’il a reçue de Christ et de le bénir.

Dans cette démarche de prière, il est important de ne pas aller forcément vers nos amis, mais de choisir des personnes que l’on connaît peu, voire celles avec qui l’on a des difficultés relationnelles. Ce signe manifeste alors que les différences ou les problèmes charnels sont secondaires et s’effacent à la lumière du Christ.


Questions à méditer ou à partager en groupes

- En écho au repas du Seigneur, comment se manifeste le fait d’accueillir une part de Christ dans ma vie? Quel impact cela a-t-il pour ma foi?
- Y a-t-il des chrétiens que je méprise ou avec qui j’ai des difficultés relationnelles ? Si oui, comment pourrais-je sortir de la spirale de la médisance et des critiques?
- Comment pourrions-nous mieux reconnaître le corps de Christ en reconnaissant la grâce, les dons et les ministères qui ont été distribués par Dieu dans notre groupe, notre communauté et notre région?


Quelques références en relation avec cet article
 

De nombreux passages bibliques nous invitent à discerner la présence de Dieu au milieu de son peuple. Par exemple, le souverain sacrificateur avait sur sa poitrine et sur ses épaules des pierres gravées aux noms des douze tribus d’Israël. Cela manifestait déjà que les Hébreux étaient ensemble sur le coeur du Messie et soutenu par lui. Voir Hébreux 4.14, 8.1.
Quelques textes marquants : Jean 17.22-23, Romains 12.4-5, Éphésiens 4.1-4

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Le Pays des Promesses

La vie chrétienne est comme un vaste pays fertile que Dieu nous demande de conquérir et de cultiver. Notre mission consiste à conquérir ce pays par la foi, parcelle après parcelle, et à le cultiver pour en vivre, en fonction de la vocation (ou de l’appel) spécifique que Dieu nous adresse. Ce faisant, il nous faut cependant tenir compte de certains points.

Accepter la mission

L’histoire du « Pays promis » constitue un fil rouge qui traverse tout l’Ancien Testament : Dieu promit de donner à Abraham et à ses descendants, le peuple d’Israël, un vaste pays fertile. Les israélites, après des années d’esclavage en Égypte et une longue traversée du désert, purent finalement le conquérir et l’habiter. Lorsque le peuple d’Israël arriva au seuil du « Pays promis », Dieu déclara à Josué : « C’est toi qui feras entrer ce peuple en possession du pays que j’ai promis par serment à leurs ancêtres de leur donner » (Josué 1.6). Josué exécuta l’ordre de telle manière que chaque tribu, chaque famille et chaque individu entre en possession de sa portion de territoire.

Ces événements constituaient des signes. Ainsi, lorsque nous parvenons à la foi en Jésus-Christ, nous nous trouvons – à l’instar des israélites sous la direction de Josué – au seuil d’un nouveau pays que nous sommes appelés à conquérir. Ce territoire fertile est plein de promesses, de vérités spirituelles et de bénédictions qu’il faut nous approprier. Jésus, par sa mort et sa résurrection, a fait de nous des « cohéritiers » et « copropriétaires ». Il nous appelle à entrer dans le « Pays des promesses » pour prendre notre héritage. Ces richesses sont comme les « pièces » d’un puzzle qu’il nous faut assembler et conquérir petit à petit au cours de notre vie par notre consécration, notre foi et la prière sous la direction de l’Esprit de Dieu (cf. Hébreux 6.12). Ainsi nous accomplirons pleinement notre vocation.

Trouver l’entrée

La première étape pour entrer dans le « Pays des promesses » est de nous approprier un premier lot de promesses. Parmi elles, celles données dans Jean 1.12 : « Mais à tous ceux qui l’ont acceptée (Jésus-Christ, la lumière venue dans le monde), à ceux qui croient en son nom, elle a donné le droit de devenir enfants de Dieu. » Ce n’est que lorsque nous intégrons de telles promesses dans notre vie, qu’elles deviennent réelles. Romains 10.9 souligne l’importance de les exprimer à haute voix et avec foi : « Si tu reconnais publiquement de ta bouche que Jésus est le Seigneur et si tu crois dans ton cœur que Dieu l’a ressuscité, tu seras sauvé. » Nous pouvons ainsi exprimer cette courte prière : « Jésus, oui, par la foi je t’accepte dans ma vie comme le médiateur, comme mon Sauveur et mon Seigneur, afin de devenir enfant de Dieu. » Un grand nombre d’entre nous ont prononcé une prière analogue et sont ainsi entrés dans une relation vivante avec Jésus et en possession d’une première parcelle importante située à l’entrée du « Pays des promesses ».

Une promesse après l’autre

Dans notre cheminement de foi, nous allons découvrir rapidement que nous devons nous approprier une autre « parcelle de promesses ». Elle concerne le Saint-Esprit et la certitude de la foi que souligne Romains 8.16 : « L’Esprit lui-même rend témoignage à notre esprit que nous sommes enfants de Dieu. » Cette confirmation intérieure, qui s’accompagne de joie et de paix, s’expérimente souvent après avoir prié spécifiquement pour recevoir le Saint-Esprit – ou avoir demandé à d’autres de prier pour nous à ce sujet. Nous ferons par la suite l’expérience concrète de bien d’autres promesses en relation avec le Saint-Esprit, mais il se peut que Jésus nous dirige d’abord vers la une parcelle appelée « bénédictions découlant du pardon ». Pour nous approprier cette promesse, nous avons à nous « décharger » en pardonnant volontairement à des personnes qui nous ont fait du tort ou en déposant par la prière, au pied de la croix de Jésus, notre culpabilité et nos fautes (Matthieu 6.14-15, 1 Jean 1.9). D’autres « parcelles de promesses » en lien avec la prière sont encore à conquérir (Psaumes 50.23 ; Philippiens 4.6 et bien d’autres). Nous pouvons également faire l’expérience des effets bénéfiques de notre reconnaissance envers Dieu, du fait de renoncer à nous faire du souci, de la puissance dans le fait d’intercéder ou de bénir les autres. De cette manière nous apprendrons à nous approprier une « parcelle de promesses » après l’autre en vue de progressivement connaître l’étendue du « Pays » que Dieu désire nous donner (cf. Jean 1.16).

Reconnaître les obstacles

Dans le livre de Josué, nous voyons que le peuple d’Israël n’a cessé de rencontrer de nouveaux obstacles au cours de sa conquête du « Pays promis ». Par exemple, les israélites ont dû faire face à des villes fortifiées, à des géants, à la ruse de leurs ennemis… À ces choses se sont également ajoutés leurs mauvais comportements, leurs négligences ou l’inattention. Pour réussir leur mission, ils ont dû apprendre à se laisser diriger par Dieu, à être attentifs à ses indications et à la stratégie à utiliser pour conquérir de nouveaux territoires. Il en va de même en ce qui concerne notre vie spirituelle.

En effet, dans notre vie, certaines promesses s’accomplissent facilement alors que d’autres promesses nécessitent beaucoup de persévérance dans la prière – à l’instar des israélites qui ont dû faire le tour de la ville de Jéricho plusieurs jours d’affilée. Pour d’autres promesses encore, nous devons d’abord clarifier, mettre en ordre et faire certaines choses avant de les voir s’accomplir. Des « forteresses » ou des « géants » tels que : la peur, l’apitoiement, le sentiment d’infériorité, la susceptibilité, les jalousies ou de profondes amertumes empêchent parfois que nous progressions dans la conquête du « Pays ». Face à ces défis, nous avons peut-être besoin de l’assistance de combattants chevronnés pour nous aider à : raser des « forteresses » intérieures, expulser des « géants » de notre vie et rétablir la vérité des promesses de Dieu. Il se peut par exemple que le géant « rejet » occupe une place dans notre « part d’héritage » et que nous devions l’écarter en proclamant à haute voix et par la foi la promesse que « Dieu nous aime » et que « nous avons de la valeur à ses yeux » (voir notamment 1 Jean 3.1-2 ; Romains 5.5 ; 8.38).


Conquérir des parcelles intermédiaires

En nous basant sur les promesses de Dieu, nous sommes parfois convaincus que certaines choses vont se produire rapidement et de telle manière. Pourtant rien de tel ne se produit et nous avons alors l’impression d’être dans une impasse. Dans une telle situation, il est bon de lâcher prise et de nous confier à Jésus : « Tu es le Seigneur et c’est toi qui me dirige. Permets que je reconnaisse quel domaine ou quelle parcelle du “Pays des promesses” sont importants pour moi maintenant, afin que je ne reste pas prisonnier de mes propres pensées. »

En ce qui me concerne, j’ai fait l’expérience que Jésus nous demande de patienter jusqu’à ce qu’une autre promesse se réalise. Dans le passé, les promesses du Psaume 118,6 et du Psaume 16 ont été pour moi des parcelles intermédiaires à conquérir. Ces promesses-là, je les ai proclamées dans la prière et je les ai revendiquées pour moi-même. Les « géants » « douter de moi-même » et « faux idéaux » ont dû quitter la place et alors, dans ma vocation, une parcelle nouvelle et vaste s’est ouverte devant moi. Un bel effet secondaire est que dans ces « impasses » nous apprenons à connaître Dieu plus profondément. Nous discernons mieux ses souhaits pour notre vie et cela nous donne le courage d’avancer avec plus d’assurance sur la voie de notre vocation. Avec le recul nous réalisons avec étonnement que la « part d’héritage » que le Seigneur nous a attribuée dans le « Pays des promesses » est pleine de charmes. Cela nous permet de mieux discerner les bonnes frontières que le Seigneur a fixées à notre vie (voir Psaume 16,5 et Romains 12,3-8).


Conquérir le pays tout entier

Le livre de Josué présente différentes tentations auxquelles ont été confrontés les israélites. L’exemple d’Acan nous avertit que les choses peuvent mal tourner si le but de notre conquête est de nous enrichir personnellement – par exemple en exploitant de manière abusive les personnes ou les ressources que Dieu nous a confiées (Josué 7). L’exemple des Gabaonites nous rappelle qu’il ne faut jamais œuvrer indépendamment de Dieu (Josué 9). La négligence ou l’inertie sont aussi l’une des tentations (Josué 18.3). Dans notre conquête spirituelle du « Pays promis »,  cela se produit quand nous nous contentons d’être entrés en possession de quelques petites parcelles, que ce soit par fausse modestie ou en étant peu exigeant envers nous-mêmes. Cela peut aussi arriver à cause des blessures que nous avons subies au cours de la conquête et qui nous ont rendus amers ou cyniques, ou encore parce que certaines peurs nous paralysent et nous immobilisent.

Il est dit dans Hébreux 6.11-12 : « 
Nous désirons que chacun de vous fasse preuve du même zèle pour conserver jusqu’à la fin une pleine espérance. Ainsi vous ne vous relâcherez pas, mais vous imiterez ceux qui, par la foi et la patience, reçoivent l’héritage promis. » Une promesse que nous pouvons nous approprier est liée au désir de conquérir notre « part d’héritage ». Ainsi, Dieu veut nous donner les yeux et l’esprit ouverts de la foi, la persévérance, le courage et sa grâce. Que cela nous motive à nous plonger régulièrement et plus profondément encore dans la Bible et ses promesses, afin de « bénéficier de sa vie et de sa puissance » et que tous les fruits que Jésus nous a appelés à porter croissent, mûrissent et se multiplient dans notre vie.