N°266 - La clé du combat spirituel

Le Lien des Cellules de Prière

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La clé du combat spirituel

Nous avons reçu des nouvelles inquiétantes du peuple réduit en esclavage en Égypte. Malgré de nombreux efforts, le cruel tyran maintient son emprise sur les malheureux qui sont forcés de travailler jour et nuit à ses projets. De nombreux témoignages indiquent aussi que les soldats obligent même les parents à noyer leur nouveau-né dans le fleuve...

Voilà le genre de nouvelle que les médias auraient pu transmettre environ 1300 ans avant Jésus-Christ. À cette époque, les descendants d’Abraham, qui s’étaient réfugiés en Égypte du temps de Joseph, étaient devenus un peuple nombreux. Mais la bénédiction sur ces étrangers ne plaisait pas à tout le monde et les Égyptiens étaient gagnés par une jalousie comparable à celle de Caïn pour son frère. Sous la dictature du pharaon, tous les rouages du pouvoir s’unissent afin de transformer le pays en machine à broyer. Coups, violences, tortures, abus, meurtre, esclavage... Qui pourra casser cette mâchoire terrifiante qui écrase ces malheureux ?

Une condition universelle
Ce n’est pas sans raison que la Bible nous rappelle le terrible esclavage des Hébreux en Égypte, car derrière ces événements historiques se cache une réalité spirituelle. Est-ce par hasard que le peuple hébreu est déjà l’objet d’un virulent antisémitisme qui vise à le faire disparaître ? Pourquoi ceux qui désirent adorer le Dieu unique sont-ils accablés et persécutés ?

Cette animosité est évidemment à chercher dans le monde des ténèbres. Car pour le pouvoir diabolique, les descendants d’Abraham représentent une menace : Dieu a fait alliance avec eux et a promis d’apporter par eux la bénédiction pour les nations. C’est donc de ce peuple que sortira le libérateur qui écrasera la tête du serpent... Pour le Diable ce plan de salut représente le danger absolu qu’il faut absolument écarter. C’est donc avec colère qu’il cherche à exterminer ceux qui portent cette espérance.

Pour cette tâche meurtrière, le Diable va prendre appui sur les hommes qui se prosternent devant lui, dans l’idolâtrie. Après avoir pénétré leur coeur
1, il les élève et en fait les instruments au service de sa cruelle volonté. Par ce processus, le Pharaon devient le pantin docile qui met en oeuvre les projets diaboliques d’extermination.

En Égypte, c’est l’enfer et les cris de douleurs et les prières montent vers le Ciel.

Mais, comme le souligne le récit (Exode 3.7), ces souffrances et ces requêtes n’échappent pas à celui qui entend chaque plainte, chaque soupir ou prière murmurée.

Dieu voit... et il se « lève ». Quelle puissance ! D’une parole il pourrait balayer l’univers et d’un simple désir réduire l’Égypte à néant. Mais le territoire, où se joue cette emprise diabolique, est aussi le lieu où vivent les hommes qu’il aime. Alors, comment arracher ses bien-aimés de la gueule avide du lion ?

Cette question fondamentale ne se limite pas à l’Antiquité et se pose bien évidemment au sujet des séductions et les oppressions diaboliques qui tourmentent nos sociétés modernes. Comment libérer le monde de l’esclavage ?

Dans le récit de l’Exode, le terrible Pharaon n’a aucun désir de lâcher ses esclaves et il reste insensible à l’ordre divin : « laisse aller mon peuple » (5:1).

Cette résistance se poursuit lorsque Moïse démontre l’autorité de l’Esprit de Dieu en transformant son bâton en serpent. Face à ces démonstrations de puissance, le diabolique roi utilise le pouvoir de ses magiciens pour donner vie à ses propres serpents (7.10). Il change lui aussi l’eau du Nil en sang (7.17), il multiplie aussi les grenouilles (7.26). Ces divers prodiges soulignent que le tyran a l’appui de nombreux esprits mauvais prêts à s’opposer aux signes de Dieu. Ces pouvoirs « rampants » sont toutefois limités et ne peuvent imiter les nouvelles démonstrations de puissance : les poux et les mouches venimeuses (8.12 et 16). Pourtant, malgré la supériorité évidente du pouvoir céleste, le pharaon s’accroche et maintient fermement sa prise.

Alors le combat continue, les troupeaux sont touchés (9.1), la grêle tombe du ciel (9.22), les sauterelles dévorent le royaume du pharaon (10.12)... Mais tout cela ne suffit pas et l’avide mâchoire écrase encore davantage les captifs.

Finalement, Dieu éteint la lumière (10.21), le royaume de ténèbres est dans la nuit... Le tyran, dépouillé de son éclat, va bien finir par lâcher prise...

Eh bien non ! Pharaon ne lâche pas ceux que Dieu désire sauver. Cet entêtement est lourd de signification : le Diable peut être affaibli et tout perdre sans lâcher pour autant son emprise sur les hommes. Ainsi, les proclamations, les miracles, les signes, les prodiges... peuvent ébranler le pouvoir de Satan, mais elles ne peuvent pas nous libérer !

C’est ainsi que le livre de l’Exode nous conduit au coeur d’un combat spirituel intense. Car après avoir tout tenté pour libérer les esclaves, il ne reste qu’une seule issue, et cette dernière solution est redoutable, c’est... la mort !


« Le salaire du péché c’est la mort »
Comme l’annonce cette sentence biblique2, le péché qui sépare les hommes de Dieu abrite une terrible malédiction ; il permet à Satan d’obtenir un droit sur notre vie. C’est exactement comme si l’homme avait choisi délibérément de se vendre comme esclave au diable. Avec ce contrat, les droits sont absolus et ne peuvent pas être révoqués. C’est à cause de ce droit de propriété que Satan peut s’accrocher aux vies et les garder sous sa domination. Pour briser cet asservissement consenti, il faut donc aller jusqu’à ses plus terribles conséquences. C’est ainsi que ce mal, tenace et incurable, ne peut disparaître que dans... la mort du malade !

Mais si la mort est la seule manière de casser ce contrat redoutable, comment les hommes pourraient-ils survivre ? Comment ce jugement peut-il s’exercer sans tout détruire, et malgré tout apporter la vie ?

Cet enjeu est au coeur du récit de l’Exode, et alors que la mort s’approche pour appliquer le jugement et détruire, Dieu invite les Hébreux à célébrer la Pâque et à mettre du sang d’agneaux sur les portes de leur maison. Grâce à ce geste étonnant, ils seront affranchis...

Mais, comment le sang d’un agneau posé sur une porte peut-il faire céder le terrible oppresseur qui résistait à tous les autres signes de puissance ?


La puissance de la croix
Aujourd’hui, nous le savons, avec ce signe du sang, Dieu annonçait sa plus intense implication dans le processus de libération des hommes ; un jour, un « agneau » divin et innocent viendrait offrir sa vie afin de casser la spirale de cet esclavage diabolique.

Avec cet extraordinaire acte de générosité, Dieu ne fait pas seulement la démonstration de sa puissance,
il se donne lui-même afin de subir les effets du terrible venin. C’est donc à l’instant où la mort atteint le Christ que le diable perd ses droits ; les chaînes sont brisées, la porte s’ouvre et le peuple peut sortir... Quelle révélation !

Beaucoup de chrétiens n’ont malheureusement pas compris la portée spirituelle de cette victoire ; ils vivent dans la crainte, ils ont peur des malédictions et des esprits mauvais. Par superstition, ils restent enfermés dans des asservissements oppressifs, ils n’osent pas affronter le mal ou ont peur de représailles sataniques s’ils s’engagent dans le service...

Par ces attitudes de faiblesse, ils cèdent aux intimidations du « Pharaon
3», car si la mort sur la Croix de Jésus nous purifie de nos péchés, elle est aussi l’acte qui casse le pouvoir de Satan ; sa mâchoire se referme sur le vide, il est vaincu et dépouillé.

« Vous qui étiez morts par vos offenses et par l’incirconcision de votre chair, Christ vous a rendus à la vie (...) il a dépouillé les dominations et les autorités, et les a livrées publiquement en spectacle, en triomphant d’elles par la croix. » Colossiens 2.13 et15

Une victoire à étendre
Chers amis, la victoire que Christ a accomplie à la croix est le signe que nous devons porter dans notre coeur pour annuler toutes les prétentions de Satan sur nos vies. Car si le diable et ses esprits mauvais peuvent encore agiter le monde par les séductions et la méchanceté des hommes, ils n’ont plus de pouvoir sur ceux qui sont délivrés par Dieu.

Dans le monde spirituel, la mort et la résurrection du Christ forment une barrière infranchissable pour les armées du « Pharaon » ; elles ne peuvent nous atteindre
4.

Cette éclatante victoire ne se limite pas à nos vies, mais elle est aussi l’arme pour mener un combat spirituel efficace. Ainsi, et comme l’indique symboliquement le récit de l’Exode, ce n’est pas en criant, ni même en chassant les démons que l’on est totalement libéré
5. La victoire ultime se joue dans le fait de poser le sang sur les « maisons ». C’est-à-dire d’apporter la puissance de la mort et de la résurrection de Christ dans les coeurs.

Aujourd’hui encore, Jésus vient arracher les proies au diable pour conduire son peuple dans la paix et le repos.

Dans ce processus de libération, les prières, les proclamations, les paroles inspirées, les signes et les miracles sont comme les plaies en Égypte : ils ébranlent le royaume du pharaon, lui font perdre ses appuis et ouvrent des failles spirituelles.
Toutefois, toutes ces manifestations de l’autorité divine ne sont pas des buts, mais des préliminaires qui visent à accueillir la victoire finale apportée par le sacrifice du Christ.


La clé du combat
Pratiquement, cela signifie que le combat spirituel ne se joue pas abstraitement dans le « ciel », et l’on peut observer qu’il n’y a dans la Bible aucun texte qui montre Pierre, Jean ou Paul combattre les puissances ou les dominations qui tiennent une ville par de simples proclamations de victoires6.

Non, les disciples avaient appris avec Jésus que le combat spirituel se joue dans le coeur des hommes et des femmes. Ce combat, ils l’ont vécu en allant apporter l’évangile de paix dans les familles, en priant pour les malades et en annonçant le Royaume de Dieu. C’est par ce rayonnement concret de l’Évangile et son autorité qu’ils ont vu le diable reculer.


« Les soixante-dix revinrent avec joie, disant : Seigneur, les démons mêmes nous sont soumis en ton nom. Jésus leur dit : je voyais Satan tomber du ciel comme un éclair. » Luc 10.17

Ne nous trompons pas de combat, la bataille décisive contre le diable ne se joue pas en lançant des paroles en l’air, elle se vit lorsque la prière et l’évangélisation s’unissent pour apporter la grâce de Christ aux malheureux et aux opprimés.

Quelle portée ! Car avec le « sang » qui coule de la croix, nous avons reçu la seule arme capable d’écraser la tête du serpent et d’arracher ses proies.

Dans ce combat de libération, Dieu nous appelle à exercer un rôle de sacrificateur
7, c’est-à-dire à étendre la portée du sacrifice de Christ dans le monde. Pour ce mandat, l’Église a reçu le mandat de marquer les « propriétés » acquises douloureusement par Dieu.
Ainsi, partout où se pose le « sang de l’agneau », Christ soustrait les hommes aux droits du diable en les faisant passer dans sa mort. Cet « exode » à travers le Christ est radical. C’est pourquoi chaque personne qui a mis sa vie sous le sang est cachée et justifiée par le Seigneur.

Comme en témoigne la Bible, le poids spirituel de cette justification est immense, car il aurait suffi d’avoir 10 justes pour sauver les villes dépravées de Sodome et Gomorrhe
8. C’est pourquoi il suffit qu’une « maison » soit marquée par le sang pour qu’un quartier ou une région soient illuminés d’une grâce particulière.

Oui le Diable est animé d’une grande colère, oui il séduit et tourmente le monde, mais en Christ, nous avons reçu la clé qui permet d’ouvrir les chaînes et de libérer les captifs.

Exerçons avec joie ce mandat et étendons le salut, car bientôt la victoire du Seigneur apparaîtra dans toute sa lumière.


« Alléluia ! Car le Seigneur notre Dieu Tout-Puissant est entré dans son règne. Réjouissons-nous, soyons dans l’allégresse, et donnons-lui gloire ; car les noces de l’Agneau sont venues (...) Heureux ceux qui sont appelés au festin des noces de l’Agneau ! » Apocalypse 18.6-9
 

Questions à méditer ou à partager en groupes

Aspects personnels
Que signifie la victoire du sang de Christ dans ma vie personnelle et ma famille ?

Ai-je conscience d’être libéré et d’échapper à l’emprise spirituelle du diable ?

Comment puis-je manifester plus fortement ma justification et ma libération en Christ


Aspect communautaires
Quels sont les prières et les signes qui pourraient ébranler le pouvoir du diable et permettre à évangile de pénétrer notre région ?

Comment notre communauté exerce-t-elle son mandat de sacrificateur ?

Comment apporter concrètement la délivrance par le « sang » à ceux qui nous entourent dans notre quartier et notre ville ?


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NOTES
1 : Ce processus de séduction peut s’observer dans la Bible. Il commence avec Adam et Ève dans la Genèse et se poursuit tout au long de l’histoire biblique, comme lorsque Satan entre dans le coeur de Judas Iscariot. Ce processus d’asservissement dans l’humanité peut s’observer aujourd’hui dans les nombreux instruments dociles qui sèment les men-songes et les séductions ou apportent l'oppression et la désolation dans le monde.

2 : Romains 6.23. Cette parole fait écho à l’avertissement de Dieu dans Genèse 2.17 « le jour où tu en mangeras, tu mourras certainement »

3 : Dans le récit de l’Exode, cette intimidation se manifeste par la tentative du Pharaon de reprendre le peuple libéré. Ce sursaut de force remplit les Hébreux d’une grande crainte (chapitre 14.10). Mais la libération est pleinement acquise et 17 versets plus loin, les armées du Pharaon sont totalement détruites. 

4 : Dans le récit de l’Exode, cette barrière infranchissable est formée par les eaux de la Mer rouge (Exode 14.30). Cette mer « rouge ! » va renforcer le sens symbolique du baptême, dans lequel le chrétien proclame sa mort et sa résurrection en Jésus. Le baptême et la confession de foi sont donc des proclamations spirituelles importantes contre les pouvoirs diaboliques. Le « Cantique des rachetés » (ch. 15) est une célébration que les chrétiens peuvent reprendre pour manifester leur joie d’avoir échappé à l’oppresseur.

5 : Dans Luc 11.24, Jésus parle du danger qui consiste à chasser un démon, sans que la « maison » soit ensuite habitée et défendue. Ces paroles soulignent que l’autorité pour chasser les démons ne suffit pas ; la libération doit être suivie de la destruction des droits de Satan par le sang de Christ.

6 : Il y a aujourd’hui beaucoup de théories sur la manière de discerner les puissances et d’exercer le combat spirituel. Malheureusement, beaucoup de ces doctrines n’ont pas de solides ancrages bibliques et conduisent les chrétiens à s’écarter de l’exemple que Jésus ou les apôtres ont donné. Ceux-ci étaient pourtant aux coeurs du combat et ont accompli des victoires décisives. Donc, pour mener le bon combat, il faut mettre de côté les spéculations non bibliques et suivre les justes modèles du Nouveau Testament. Dans ce sens, la prière des apôtres dans Actes 4.24 à 31 est instructive, car les apôtres ont d’abord discerné l’emprise diabolique qui se cachait dans la méchanceté des hommes. Face à ces adversités, il demande à Dieu de leur donner l’autorité d’affronter ces dominations en annonçant l’Évangile par des signes de puissances. Comme le montre cet exemple, le vrai combat spirituel est toujours associé à un rayonnement concret de l’oeuvre de Christ.

7 : Voir Apocalypse 1.5-6 et 5.9-10

8 : Genèse 18.32

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Pour aller plus loin...

La symbolique entre le pouvoir du Pharaon et le diable est très forte dans la Bible.
On peut ainsi observer que l’oppression de Satan vise à écraser les hommes en les forçant à travailler continuellement dans la création. L’homme, créé symboliquement le sixième jour, devient alors totalement enfermé dans sa dimension de poussière et ne peut donc plus entrer dans sa dimension spirituelle de « fils de Dieu ».

Cette volonté de priver l’homme de son accès à Dieu s’explique par le fait que le Diable est une créature déchue et rampante (symbolisée par le serpent). Son objectif est donc d’obliger les hommes à l’adorer et servir la création par toute sorte d’idolâtries et d’asservissements.

C’est cette spirale fermée sur le jour de l’homme que l’on retrouve symboliquement dans le chiffre de la « bête » : 666. Ce chiffre exprime une vie qui ne peut s’échapper de l’emprise diabolique et ne peut donc entrer dans le repos de la présence de Dieu.

Dans l’exode, la libération de la Pâque permet au peuple de sortir de l’asservissement et d’entrer dans la communion avec Dieu. Cette transition vers la dignité se manifeste symboliquement dans la célébration du septième jour : le shabbat.

Ce jour unique et hors de la création est au coeur du culte juif, il annonce symboliquement que Dieu libère et accueille son peuple dans son repos.

Tout cela trouve une extraordinaire application en Christ, car Jésus a été plongé dans la mort le temps d’un shabbat. Par cet acte, il a brisé les chaînes de ce monde et nous a fait entrer dans le vrai repos de Dieu. La croix devient donc la porte qui traverse la mort et nous conduit au Royaume éternel de Dieu. Voir le chapitre 4 du livre des Hébreux.

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Comment affronter la souffrance

« Ainsi donc, puisque le Christ a souffert dans son corps, armez-vous aussi de la même pensée. » (1 Pi 4.1)

Nous vivons dans un monde marqué par la souffrance : des souffrances physiques autant que celles du coeur, des souffrances visibles autant que cachées. Si l’apôtre Pierre nous encourage à nous « armer de la pensée de souffrir », ce n’est pas pour nous entrainer dans une perspective pessimiste, mais plutôt pour nous préparer à mieux faire face aux défis que nous allons rencontrer. Nous sommes mieux équipés si nous savons que la souffrance est inévitable. Nous ne devrions pas nous étonner d’être concernés nous aussi. En tant que chrétiens, nous avons le privilège de pouvoir nous tourner vers Dieu et de recevoir Ses paroles pour chaque situation. La Bible contient plusieurs promesses en lien avec la souffrance, ainsi que des instructions sur la meilleure manière de l’affronter. En voici quelques-unes :

1.
« Car c'est au travers de beaucoup de souffrances qu'il nous faut entrer dans le royaume de Dieu. » (Actes 14.22)

L’une des caractéristiques de notre époque est que nous cherchons à évacuer la souffrance. Influencés par cette tendance, nous pouvons même être tentés de lire la Bible dans la perspective « Comment puis-je m’assurer la vie la plus confortable possible ? » Cela aurait beaucoup étonné les apôtres ! Pour eux, il était évident que suivre Christ implique un prix à payer, aussi en termes de souffrances ­ mais que ce prix est négligeable comparé à l’immense valeur du privilège de pouvoir faire partie du Règne de Dieu. (voir aussi Ro 8.18 et Mt 13.44-45)

2.
« Nous savons en outre que Dieu fait concourir toutes choses au bien de ceux qui l'aiment, de ceux qui ont été appelés conformément au plan divin.» (Ro 8.28)
La souffrance est particulièrement difficile à supporter lorsqu’elle n’a aucun sens. Tous ceux qui aiment Dieu peuvent trouver un réconfort dans la certitude qu’il y aura quelque chose de bon à recevoir au travers de chaque souffrance. Cela ne veut pas dire que la souffrance est voulue par Dieu. Ce verset englobe aussi les situations injustes qui sont contraires au dessein de Dieu. Mais, malgré tout, la victoire de Dieu sur le mal s’exprime par le fait qu’il fait ressortir de bonnes choses même de situations mauvaises (voir aussi Ge 50.20 et Ro 12.21).

3.
« Les tentations qui vous ont assaillis sont communes à tous les hommes. D'ailleurs, Dieu est fidèle et il ne permettra pas que vous soyez tentés au-delà de vos forces. Au moment de la tentation, il préparera le moyen d'en sortir pour que vous puissiez y résister.» (1 Co 10.13)

Ce verset qui parle des tentations s’applique également à la souffrance, car la souffrance apporte son lot de tentations, notamment celle de douter de Dieu et de sa bonté envers nous. Ce verset affirme que Dieu place une limite à ce que nous devons affronter. Cette limite peut nous paraître incompréhensiblement large, mais néanmoins elle existe. Dieu sait ce que nous pouvons supporter ou non, et à un moment donné, d’une manière ou d’une autre, il va dire : « ça suffit ! » Cela devrait nous réconforter et nous donner le courage de tenir jusqu’au bout.

4.
« Aidez-vous les uns les autres à porter vos fardeaux. De cette manière, vous accomplirez la loi du Christ. » (Gal 6.2)

Dieu nous a créés pour être en relation avec Lui et les autres. Cela implique aussi que nous ne sommes pas faits pour porter seuls nos souffrances. Nous devrions, autant que possible, partager nos souffrances avec d’autres pour recevoir leur réconfort, et à l’inverse aussi, soutenir ceux qui souffrent autour de nous. (voir aussi 1 Co 12.26)

5.
« Pour ma part, je sais que celui qui me rachète est vivant et qu'il se lèvera le dernier sur la terre. Quand ma peau aura été détruite, en personne je contemplerai Dieu. C’est lui que je contemplerai, et il me sera favorable. » (Job 19.25-27)

Quand nous souffrons, nous avons tendance à croire que Dieu est contre nous. Job est l’un des personnages bibliques qui souffre non pas à cause de son péché, mais à cause de sa justice. C’est à cause de son intégrité exemplaire qu’il devient la cible d’une attaque diabolique. Tout au long de cette épreuve, il garde sa confiance en Dieu, et il finit par comprendre que Dieu est avec lui, et non pas contre lui. Ainsi, il est devenu un modèle qui peut inspirer tout croyant qui passe par des souffrances en étant innocent. (voir aussi 1 Pi 2.20) Néanmoins, même si nous n’avons rien fait pour mériter une souffrance, il se peut que nous nous laissions entrainer par la suite dans de fausses réactions telles que l’amertume, le désir de vengeance, la révolte contre Dieu ou la pitié de soi. La souffrance peut faire ressortir le meilleur et le pire en nous. Là aussi, Job reste exemplaire : malgré son attitude déjà remarquable, il s’est néanmoins remis en question et s’est laissé travailler par Dieu. (voir Job 42.6)

6.
« Mes frères, quand vous passez par toutes sortes d'épreuves, considérez-vous comme heureux. Car vous le savez : la mise à l'épreuve de votre foi produit l'endurance. Mais il faut que votre endurance aille jusqu'au bout de ce qu'elle peut faire pour que vous parveniez à l'état d'adultes et soyez pleins de force, des hommes auxquels il ne manque rien. » (Jq 1.2)

Les souffrances ne devraient pas toutes être évitées. Ce n’est qu’au travers de certaines douleurs que nous pouvons accéder à la maturité. Un bébé doit traverser les douleurs quand il fait ses dents avant de manger la nourriture solide. C’est au travers de quelques maladies de l’enfance que le système immunitaire devient fort. Jésus lui-même a été qualifié par la souffrance pour être l’auteur de notre salut (Hé 2.10). Si nous arrivons à voir le dessein de Dieu dans certaines de nos souffrances ­ un dessein de croissance ­ nous pouvons lui exprimer notre confiance en le remerciant déjà du bien qui en découlera.

7.
« Mieux encore ! Nous tirons fierté même de nos détresses, car nous savons que la détresse produit la persévérance, la persévérance conduit à la victoire dans l'épreuve, et la victoire dans l'épreuve nourrit l'espérance. » (Ro 5.3-4)

Pouvons-nous être fiers d’avoir traversé certaines souffrances, sans que ce soit malsain ? Apparemment oui. De nombreuses personnes peuvent témoigner de périodes dans leur vie qu’ils n’aimeraient pas devoir revivre, mais qu’ils n’aimeraient pas non plus avoir manquées. Souvent, le bénéfice de telles périodes est une plus grande confiance en Dieu, une confiance qui a été testée et qui a résisté à l’épreuve. Les choses qui peuvent être ébranlées l’ont été, et ce qui est inébranlable est resté. (voir aussi Hé 12.27)