N°262 - Juillet 2012

Le Lien des Cellules de Prière

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Vivre la Pentecôte tous les jours !

Jérusalem, fête de la Pentecôte, vers l’an 29. Voilà une dizaine de jours qu’une poignée de compagnons de Jésus sont en prière attendant avec ferveur que se réalise la promesse de leur Maître. Celui-ci a été élevé par le Père pour régner jusqu’à ce qu’il ait mis tous ses ennemis ­ qui sont aussi les nôtres ­ sous ses pieds (1 Co 15.25; Ps 110.1). C’est alors qu’en réponse à leur persévérance dans la prière de foi, le Souffle de l’Éternel est soudain descendu sur eux! C’est la première Pentecôte chrétienne.

Grâce à cette intervention divine, nous sommes le Peuple de l’Esprit. Pourtant la justice nouvelle du Christ, celle qui donne la vie, a encore bien de la peine à s’exprimer clairement au travers de l’Église. Vous souvenez-vous de l’article du dernier Lien: Richesse et Pauvreté? Lors de mes voyages, je vois des gens si pauvres que, dans l’urgence de la survie, ils essaient de profiter au maximum de l’argent des autres, de la force des autres, même quand ces autres sont pauvres comme eux… quitte à mentir, voler, corrompre, ne pas rendre les prêts, violenter, etc. D’un autre côté, d’autres ont tant de biens en réserve et de confort qu’ils ont peur de tourner la tête vers les plus démunis, car c’est inconfortable de voir les besoins. Ils étouffent leur conscience qui essaie de leur dire que s’ils ont beaucoup reçu, c’est pour beaucoup partager et non pour satisfaire leur égoïsme! Il est très difficile de sortir de ces deux situations opposées pour pratiquer la justice qui donne la Vie. Que faire alors?

Cela a été dit: il faut retourner à la Maison de notre Père, le Créateur aimant, le Propriétaire de tout, car là est la solution. Et le chemin pour y retourner, c’est Jésus, sur la base du pardon à recevoir et à donner. Mais il y a plus. Jésus c’est aussi celui qui, élevé au Ciel, répand l’Esprit pour que nous puissions recevoir en héritage la même onction messianique pour pratiquer cette justice nouvelle, impossible sans Lui.


Mais par où commencer cette route?
Qu’ont fait les disciples de Jésus lorsque leur Seigneur les a quittés pour entrer dans la gloire de Dieu? Ils ont obéi en restant à Jérusalem, unis ensemble dans une chambre à l’étage. Et là, ils ont prié. Donc, avant tout, prier (ensemble) le Seigneur, non pour mendier, comme certains le croient, mais pour l’adorer et le remercier de ce qu’après notre conversion, Il a fait habiter son Esprit dans notre esprit, dans notre cœur régénéré (Ez 36.26). Il l’a fait, c’est une réalité (1 Co 6.19 et 11). Saisissons-la!1

À partir de là, alignons-nous résolument sur la Parole qu’Il nous révèle chaque jour! Mettons-nous au diapason, à l’unisson de l’Esprit qui produit cette Parole! Les histoires de la Bible nous font connaître les manières d’agir de Dieu. Elles nous permettent de reconnaître sa «voix», sa présence, son Souffle de vie. Quel privilège!

Oui la prière, non seulement celle ­ concentrée au lever du jour, mais aussi celle qui consiste à nous tenir à l’écoute silencieuse même dans la rue, même au travail, même en parlant affaires avec quelqu’un… cette prière-là oriente tout notre être vers le Père et nous détourne des pièges de l’Ennemi.

L’Esprit Saint nous permet de devenir intelligent dans la simplicité lumineuse de Dieu (Ps.119.99-100, 104). L’intelligence inspirée n’a rien à voir avec l’intelligence cérébrale des mafieux, des manipulateurs et des intellectuels arrogants. Être remplis du Saint-Esprit le plus souvent possible
2 c’est être habité par Celui qui donne l’onction et les charismes. Ce faisant nous devenons un bras du Messie qui peut alors réaliser ce qu’il veut et que nous lui demandons de réaliser pour d’autres (Lc 4.14-18). Enthousiasmant! Jésus est venu pour nous revêtir de ce même Esprit qui était et qui est pour toujours sur lui. Il fait de nous «des puissants» au sens spirituel de saints (Ps 16.3). «Ton Dieu ordonne que tu sois puissant. Donne de la puissance ô Dieu à ce que Tu as fait pour nous.» (Ps 68.29).

Une «chambre haute» terre à terre! Les onze apôtres ont donc prié pendant 10 jours sans savoir combien de jours ils devraient persévérer ainsi. Peu avant, Jésus ressuscité les avait entretenus du monde nouveau (Ac 1.3-5) et maintenant ils attendaient la promesse qui allait les propulser dans la «révolution» universelle.3 Le bruit d’un vent de tempête, des langues qui semblaient de feu, issues d’un seul foyer, mais se séparant pour se poser sur chaque personne présente dans la maison, de simples gens parlant des langues qu’ils ignorent, des louanges exaltant le Dieu fidèle d’Israël, la première proclamation de l’Évangile, une puissance de l’Éternel qui retourne 3000 personnes!.. et la suite… Aujourd’hui, nous sommes déjà dans ce courant, et nous ne commençons pas tout à fait à zéro. Mais il s’agit d’avancer. Une chose est d’être baptisé dans l’Esprit, une autre est de grandir et marcher dans l’Esprit de progrès en progrès!

Rassurez-vous, cette révolution commence par de petits détails terre à terre, vous n’avez pas besoin d’une grande foi pour débuter dans la vie de l’Esprit. Par exemple: que vais-je faire avec une somme d’argent que j’ai empruntée, une fois que je suis rempli de l’Esprit? Je vais la faire fructifier pour le bien; puis je vais travailler pour la rembourser à mon débiteur dans les délais prévus. Enfin, je vais éponger progressivement mes autres dettes par une gestion patiente et honnête
4. Dans ce domaine comme dans d’autres, la foi est primordiale.

Autres exemples: si je suis tenté émotionnellement par des liaisons extraconjugales ou par des coups de colère et de ressentiment, ou à l’inverse par le repli dans le rejet et l’intimidation, dans tous ces cas, je vais «aspirer» ce Souffle de vie sainte que Jésus me communique et qui peut guérir et transformer mes émotions (Ga 5.16). Si je suis tenté intellectuellement par la séduction de divers modes de pensées en vogue et popularisés par les médias, des déviances morales, des mélanges religieux, face à ces pressions de l’entourage, je vais appeler l’Esprit de vérité pour qu’Il m’attire vers la Parole de Dieu qui va renouveler ma pensée polluée (Rm 12.1-2).

Plus encore, vivre rempli du Saint-Esprit et de la joie de la Pentecôte me permet de vaincre les contrariétés, de surmonter les souffrances et les épreuves. Bien plus, il convainc le monde de péché, de justice et de jugement et le met salutairement en crise.
Voulons-nous être «dans le vent» (même mot, en hébreu, que «Esprit»)? Eh bien soyons dans le «Vent» qui, au commencement, planait
5 sur les eaux de l’abîme primordial et chaotique et préparait l’œuvre de la Parole créatrice. La Pentecôte, c’est aussi ce même Vent-Esprit du Père qui souffle, mais cette fois, sur notre humanité encore chaotique pour que le Règne de Dieu s’y implante! Sommes-nous d’accord d’être la couvée de l’Esprit, la nouvelle humanité qui anticipe la nouvelle Terre?

Alors, une Pentecôte continue chaque jour?
Pourquoi pas? (voir l’article qui suit). Non pas la première Pentecôte chrétienne d’Actes 2 qui a un caractère unique et qui fonde l’Église (de toute façon, le Seigneur ne fait jamais deux fois la même chose!), mais une nouvelle Pentecôte; nouvelle au sens de continuelle ou, du moins, fréquente! Elle n’est pas forcément spectaculaire comme la première, mais elle produit des effets bénéfiques comparables au niveau de la prière, du témoignage, de l’amour communautaire et de l’autorité sur les forces démoniaques. Ce réveil peut se produire là où vous êtes; commencez sans tarder!

Oh quelle tristesse de nous laisser si vite déporter du fleuve vivifiant de la prière pour traîner dans toutes les distractions éphémères et superficielles que nous avions vomies! Nos légitimes besoins de loisirs et de fantaisies trouveront tellement plus de satisfactions quand nous permettrons à l’Esprit de Jésus de nous soulever pour nous faire voir la beauté illuminant la création d’une lumière inconnue du monde!


Intercesseurs efficaces
«Ils furent tous remplis du Saint-Esprit», «Soyez remplis du Saint-Esprit», dit la parole messianique et apostolique. Après avoir commencé avec de petites choses, Dieu nous en confiera de bien plus grandes à mesure que nous vivrons avec Lui. Vous qui intercédez avec persévérance pour des personnes et des groupes, pour des œuvres et des nations, Dieu vous appelle à libérer les ressources emmagasinées par lui-même suite à l’œuvre parfaite de son Fils. «Ouvrez les vannes» de votre esprit par votre foi mise en action et la grâce du Père va se déverser! Ce n’est pas à nous de produire le salut, la libération, etc.: l’Éternel l’a déjà fait et il était seul à pouvoir le faire. Mais nous, nous sommes ses distributeurs, ses gestionnaires, chacun à sa manière et dans toutes sortes de situations. C’est Christ qui a produit les pains et les poissons multipliés en Galilée; c’est aussi lui qui dispense les ressources et nous, ses disciples, nous avons la liberté de les demander et de les distribuer, de mettre en œuvre les promesses!6 Ce rôle de canal de transmission est indispensable pour que le Pain de Vie parvienne aux foules! Sinon qui le fera? Voilà les intercesseurs que Dieu recherche. Je suis moi-même interpellé et j’y crois.

L’Esprit du Christ nous indiquera aussi quelles personnes nous avons à placer sous sa grâce, lesquelles englober pratiquement dans cet amour plus fort que la haine, vers qui apporter cette eau vive. On pourrait sans doute répondre: «tout le monde». Nous ne pouvons cependant pas nous charger de tous ceux que nous croisons. Mais nous pouvons servir ceux que le Seigneur nous met spécialement à cœur (pas uniquement nos amis!) ou ceux qui sont dans des circonstances particulièrement tragiques.


Aussi un combat de libération
L’Esprit de Jésus va nous montrer qui il faut «séparer de Satan» pour l'arracher avec autorité à son emprise! Il nous indique quelle montagne de prétention, quelle forteresse il faut abattre, en nous d’abord, puis chez d’autres. Il nous révèle quelles «hauteurs, s’élèvent contre la connaissance de Dieu», les oppositions inconscientes qui infestent l’écoute des gens à qui nous présentons l’Évangile et qu’il faut neutraliser de peur qu’ils ne soient incapables de saisir notre message (2 Co 10.4-5).

Cela est-il possible? Oui parce que sur la croix Jésus a repris à Satan l’autorité qu’il avait usurpée en rusant. Par égarement, nous les humains (Adam et Ève) nous lui avions cédé ce don de l’autorité, bien à tort. Mais par son sacrifice pour nous, Jésus a regagné l’autorité perdue (et Satan, lui, l’a perdue définitivement, même s’il a encore du pouvoir pour un temps). C’est pourquoi Jésus est appelé le Dernier Adam, le Définitif, le Réparateur des dégâts. Et maintenant en Jésus, et en Lui seul, cette autorité nous est confiée pour prier et agir «en son Nom»! Ainsi nous pouvons ôter les voiles d’aveuglement qui empêchent les incrédules de voir la splendeur glorieuse de l’Évangile! (2 Co 4.3-4). Et nous recevrons la hardiesse de croire que notre témoignage sera parfois confirmé par des signes puissants (Ac 4.30 et Mt 10. 8-9).

En ce temps d’obscurité et de malheurs, levons-nous avec l’Esprit Saint (préfiguré par le bâton de Moïse et le manteau d’Élie). Levons-nous avec reconnaissance et faisons ce que nous avons à faire, comme Pierre et Jean, les envoyés du Messie.
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«Esprit des quatre vents, souffle sur ces morts et qu’ils revivent!» Lectures: Joël 3.1-5 (versions anciennes 2.28-32) et Actes 2.1-21; Ézéchiel 37.1-14.

Ce qui s’est passé pour ces Galiléens et croyants de la première heure a eu une double signification:

–D’une part, les os desséchés d’Israël accablé par le légalisme et l’occupation étrangère se mirent à revivre dans ce petit groupe en croissance, mais qui resta minoritaire au sein de la population juive d’alors. Néanmoins, un début de la prophétie d’Ézéchiel 37 s’accomplissait, rejoignant celle de Joël 3.

–D’autre part, le fait que ces simples gens en extase (nos frères!) racontaient les merveilles de Dieu dans les nombreuses langues des peuples alentour, ce fait annonçait que ce premier noyau allait être en bénédiction à toutes les nations, comme le Seigneur l’avait annoncé à Abraham 18 siècles plus tôt.

Donc tout ceci n’a été qu’un petit début, glorieux certes, mais limité, au cours des siècles. Cette effusion de l’Esprit marqua le début du «temps des nations». Les deux prophéties de Joël et d’Ézéchiel nous font espérer une effusion générale de plus grande envergure vers la fin de ce temps des nations, quand Israël retrouverait sa place.

Or, un accomplissement partiel, mais considérable a eu lieu au cours du 20ème siècle avec le réveil international de Pentecôte qui débuta en 1906 et qui fut réactivé dès 1967 avec le mouvement charismatique qui toucha la plupart des églises. Faut-il espérer plus grand, en même temps qu’une persécution plus générale? Je le crois.
D’autre part, n’oublions pas que la prophétie d’Ez 37 concerne au premier chef le peuple d’ Israël. La première partie de la prophétie a eu un début d’accomplissement, quand, en 1948, Israël a commencé de redevenir une nation. Mais l’Esprit n’était pas encore donné pour faire vivre les Juifs de la vie messianique, sauf pour une minorité de ses membres, le fameux «reste» dont ont parlé plusieurs prophètes. Prions que l’heure vienne où ce peuple, visité et animé par l’Esprit de Dieu, reconnaîtra Jésus comme son Messie et Souverain Sacrificateur. Alors beaucoup de choses changeront!
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Peu après la Pentecôte… (Actes 2.41 et 3.1-11).
«Ceux qui acceptèrent la Parole furent baptisés, et en ce jour-là environ 3000 personnes furent ajoutées»…

Tandis que Pierre et Jean se rendaient à la prière communautaire, ils voient, à l’entrée du Temple, un estropié de longue date qui mendiait comme d’habitude; Jésus, qui avait dû le rencontrer bien des fois, l’avait laissé dans cet état… peut-être pour permettre à ses disciples faire le travail après son départ… en tout cas pour mettre en valeur l’œuvre que leur Maître avait accomplie et qui était cachée en eux!

Remplis tous les deux de l’Esprit Saint récemment répandu, Pierre et Jean entretenaient ce «feu» par la prière et l’amour en service. C’est pourquoi ils osent adresser publiquement à cet infirme la parole que Dieu leur inspire: «Regarde-nous, (eh oui!) nous n’avons ni argent ni or (déjà donné), mais ce que nous avons, nous te le donnons: au Nom de Jésus-Christ de Nazareth, lève-toi et marche!». Le saisissant alors par la main droite, Pierre le fit lever… Vous connaissez la suite. Un impotent libéré entre pour la première fois dans l’Assemblée de Dieu, il danse d’enthousiasme et, au travers de lui, la foule est amenée à glorifier le Dieu de Jésus, le Dieu d’Israël! Deux mille personnes supplémentaires vont s’ajouter aux trois mille déjà converties!



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NOTES

1 : Ac 1; Ps. 133; Ez 36.26; 1Co 6.19 et 11.

2 : Ep 5.18; le temps du verbe en grec est un temps continu!

3 : Révolution non-violente parce qu’elle part d’un changement personnel intérieur au lieu de faire mourir les autres pour changer le monde, c’est nous qui mourons dans la mort du Christ (repentance), nous n’imposons rien. C’est la seule révolution qui vaille la peine qu’on lui donne sa vie, la seule assurée de triompher à la fin avec l’avènement du Fils du Dieu vivant.

4 : De toute façon, à l’heure actuelle, on devrait être très prudent avant de consentir des dettes (et même de cautionner financièrement autrui) pour ne pas être culbuté et dominé lors des crises à répétitions qui vont arriver à coup sûr ; exception : en cas d’urgence grave, d’emprunt bancaire pour lancer une entreprise ou construire sobrement son logement, si du moins c’est ok avec le Seigneur.

5 : En hébreu, le verbe Rakhaf traduit par «planer» est un mot rare qui évoque l’oiseau qui bat des ailes sur ses œufs ou ses poussins au nid (voir par ex. Dt 32.11).

6 : Mc 8. 6-7; 2 R 4.42-44.

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Attendre l’Esprit pour en recevoir la pleine mesure !

Les hommes de l’Ancien Testament attendaient Dieu et s’attendaient à Lui (Ps. 40.2; 130.5; 25. 5; 27.14; 33.22; Es.30.18; 40. 31, etc.)1. Maintenant que Jésus a accompli la rédemption voulue par le Père, notre attente doit se concentrer principalement sur la grande promesse qui nous révèle l’amour du Père et du Fils, réunis ensemble dans le don de l’Esprit Saint en nous! C’est pourquoi Jésus ressuscité recommanda à ses disciples d’attendre la promesse du Père dont il leur avait parlé, à la suite de Jean Baptiste (Ac 1.4-5).

Attendre la promesse du Père, s’attendre au Souffle de sainteté.
On pourrait se demander si ces mots ne se rapportent pas exclusivement à l’effusion de l’Esprit le jour de la première Pentecôte et s’ils s’adressent encore à nous aujourd’hui puisque l’Esprit a été envoyé à l’Église… On pourrait objecter aussi que, pour le croyant qui a déjà l’Esprit en lui, il y aurait presque une inconséquence à attendre la promesse du Père puisqu’il doit croire que l’Esprit demeure en lui et s’en réjouir.

Mais le Saint-Esprit ne nous est pas donné comme une possession dont nous puissions nous rendre maître pour en user à notre gré. Non, il nous est donné pour que ce soit lui qui devienne notre maître et qui nous prenne sous sa direction. Ce n’est pas à nous de nous servir de lui; c’est à lui de se servir de nous. Chaque jour, dans un lien d’amour, nous devons le demander au Père d’une manière aussi précise et confiante que si nous avions à le demander pour la première fois. Quand Dieu nous donne l’Esprit, il se donne lui-même à nous, avec la puissance de la vie éternelle, continuellement et sans interruption. Lorsque Jésus promettait une source intarissable d’eau vive à ceux qui croiraient en lui (Jn 4.14 et 7.38), il n’entendait pas parler d’un seul acte de foi qui ferait d’eux, une fois pour toutes, les possesseurs indépendants de cette grâce, mais il parlait là d’une vie de foi qui ne pourrait recevoir ses dons qu’en le recevant lui-même toujours à nouveau. Ainsi, ce précieux mot attendre («il leur recommanda d’attendre»), se réfère non seulement au passé, mais à ce qui doit advenir en nous par le Saint-Esprit actuellement. L’attente des disciples pendant les dix jours dans la chambre haute (Ac.1.12-14; 2.1) nous trace la voie à suivre. La grâce d’être remplie de l’Esprit, tel que nous le promet le Père, nous est accordée en raison directe de ce qu’est notre attente plus ou moins grande et sincère.

Ceci ne nous explique-t-il pas pourquoi tant de croyants ne reçoivent que si peu de la joie et de la puissance qu’apporte l’Esprit Saint? Cette injonction du Christ «il leur recommanda d’attendre la promesse du Père», ils l’ont entendue, certains en ont vivement désiré l’accomplissement, ils ont ressenti douloureusement l’absence de cet hôte divin, ils ont essayé de croire, essayé de saisir, essayé d’être remplis de l’Esprit, mais jamais ils n’ont su ce que c’était que de l’attendre et ce que signifiait «heureux tous ceux qui s’attendent à Lui», «ceux qui s’attendent à Lui renouvellent leurs forces» (Es 30.18; 40. 31).
 

Fonder notre prière sur la bonne base
Avant tout, laissez-moi vous dire que ce que vous devez attendre, vous qui êtes croyants, c’est la manifestation de la puissance de l’Esprit qui est déjà en vous. Le jour de sa résurrection, Jésus a soufflé sur ses disciples en leur disant: «recevez le Saint-Esprit» (Jn 20.22), néanmoins ils devaient encore» «attendre» le baptême de feu et de puissance (Lc 24.49; Ac 1.8). Comme enfant de Dieu, vous avez déjà l’Esprit Saint; voyez comment l’apôtre Paul peut dire à des croyants qu’il qualifie de «encore charnels» et de «petits enfants en Christ»: «ne savez-vous pas que vous êtes le temple de Dieu et que l’Esprit de Dieu habite en vous?» (1 Co 3.1-3,16; 6.19-20). Et aux Galates en danger d’égarement: «Avez-vous reçu l’Esprit par les œuvres de la loi ou par la prédication de la foi?... Après avoir commencé par l’Esprit, voulez-vous finir par la chair?» (Gal 3.2-3). Et «parce que vous êtes fils, Dieu a envoyé dans vos cœurs l’Esprit de son Fils» (Gal 4.6). Avant la Pentecôte déjà, les douze n’auraient pas pu reconnaître en Jésus le Messie et le Fils de Dieu sans le Saint-Esprit agissant sur eux (Mt 16.17; 1 Co.12.1-3). Et lors de la nouvelle naissance, l’Esprit de Dieu vient en nous (Ez 36. 26-27; Jn 3.5).

Cultivez donc en vous cette paisible assurance, si vous avez reçu Christ par la foi: «le Saint-Esprit demeure en moi». Si vous n’êtes pas fidèle en ceci, vous ne pourrez pas attendre davantage. Présentez-vous à Dieu ­ dans votre temps de prière ­ jusqu’à devenir intimement convaincu que vous êtes le temple du Saint-Esprit. Après cela vous serez dans la disposition voulue pour faire un pas de plus, pour demander à Dieu très simplement, très tranquillement, de vous accorder l’action efficace de son Esprit pour être capable d’être témoin du Christ et de son Règne (Ac 1.8)! L’Esprit est en Dieu et il est en vous aussi. Ce que vous demandez au Père, c’est qu’il vous envoie une manifestation plus vivante de son Esprit tout-puissant, c’est que l’Esprit qui habite en vous agisse avec plus de force. Appuyez-vous sur ses promesses. Votre cœur pourra vous paraître encore obscur et froid, mais ne doutez pas de ce qu’il va faire et fait déjà, peu importe que vous sentiez alors quelque chose ou non.

Alors commence l’attente, l’attente tranquille et décrispée. Donnez au Saint-Esprit le temps de produire et d’affermir en vous l’assurance que Dieu lui permettra d’agir avec puissance. Mais il faut qu’il y ait parallèlement une reddition du moi, comme une mort de notre volonté propre, le renoncement à toute confiance en nos propres forces, en notre propre justice, en notre sagesse humaine… Cette attente exprime à la fois le vide que vous éprouvez et le besoin de tout recevoir de l’Éternel! Tout le long de votre vie chrétienne ces deux sentiments vont aller de pair.
 

Ne réprimons pas la soif spirituelle. La Pentecôte, c’est pour tous les jours
Si Paul demandait très distinctement pour les Éphésiens, déjà scellés du Saint-Esprit (Ep 1.13), que le Père leur accordât l’Esprit de sagesse (1.17), nous ne pouvons guère nous fourvoyer en demandant tout aussi distinctement l’Esprit de puissance. «Celui qui sonde les cœurs connaît quelle est la pensée de l’Esprit» (Rm 8.27) et il nous exauce, non selon l’expression plus ou moins correcte de nos prières, mais selon les désirs que l’Esprit nous inspire. Nous pourrions aussi citer cette autre prière de Paul dans la même lettre: «qu’Il vous accorde la grâce d’être puissamment fortifiés par son Esprit dans votre être intérieur» (3.16) et en réclamer pour nous l’exaucement. Quelle que soit la manière dont nous formulons nos prières, il est certain que c’est à genoux, en «priant sans cesse» (1 Th 5.17), en nous attendant à Dieu, que nous obtiendrons de Lui ce que nous Lui demandons, la puissance de l’Esprit manifesté.

Après avoir ainsi attendu notre Dieu, il nous faudra vaquer à nos devoirs quotidiens avec la confiance que Dieu lui-même veillera à l’accomplissement de sa promesse et répondra à notre attente. Si vous vous mettez à prier ou à lire la Parole de Dieu, faites-le avec la confiance que le Saint-Esprit dirige votre prière et conduit votre pensée. Persévérez dans cette attente au milieu de tous vos devoirs et travaux, selon ces mots: «je m’attends à toi tout le jour» (Ps. 25.6). Renouvelez chaque jour cet exercice et, autant que possible, prolongez-le en silence. Ce n’est pas du temps perdu que de vous soumettre pleinement au contrôle de l’Esprit et de viser sa plénitude! La Pentecôte est là pour témoigner dans tous les âges de ce que Jésus, remonté au Ciel, fait pour son Église; et dans tous les âges aussi, les dix jours d’attente enseignent aux croyants quelle est la disposition à avoir pour se tenir devant son trône et éprouver que les grâces de la Pentecôte continuent d’être accordées!

Ce n’est pas en arrière que nous devons chercher notre Pentecôte. La Pentecôte des Actes devait faire connaître à l’Église de Christ les privilèges attachés à la nouvelle ère spirituelle. L’Esprit de Dieu nous est envoyé comme la pluie qui vient et revient sans cesse, comme le vent qui souffle et doit souffler encore.

Ainsi que le Christ est venu accomplir la Loi et les Prophètes, l’Esprit vient à présent accomplir et réaliser tout l’Évangile. Tout ce que Christ a fait de nous ne servirait à rien si le Saint-Esprit ne venait pas nous l’assimiler.
 


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NOTE
1 : Plusieurs de nos versions rendent parfois ce verbe par le terme espérer, mettre son espoir en. (ndlr)


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Note sur l'auteur
Andrew Murray est plus connu des Francophones par son commentaire de l’épître aux Hébreux «Le Voile Déchiré» ou encore les méditations «Demeurer en Christ». Cet article est tiré du livre, «l’Esprit de Christ». Ce livre peut-être téléchargé gratuitement en cliquant sur le lien suivant (~352 Ko) : Murray-Esprit-Christ