N°250 - Juillet 2009

Le Lien des Cellules de Prière

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Comment surmonter ma solitude?

La solitude est une des expériences les plus difficiles que l’on puisse connaître. C’est ainsi qu’il peut vous arriver d’avoir le sentiment que personne ne vous aime, ni de se soucie de savoir que vous existez. Nul besoin d’être seul pour se sentir solitaire. Ce peut être le cas même au milieu de la foule. Ce n’est pas le nombre de personnes qui vous entourent qui détermine le degré de solitude que vous ressentez ; c’est le type de relation que vous avez avec eux. On peut être riche et solitaire. Demandez à ceux qui se marient parce qu’ils se sentent seuls et qui divorcent quelques années plus tard… Pour la même raison. Tout le monde passe par des temps de solitude à un moment ou à un autre.
 
Les causes de la solitude
Il y a essentiellement quatre causes à la solitude..

1. La transition
La première cause sont les périodes de transition dans nos vies. La vie est remplie d’étapes et de transitions. Le fait de vieillir consiste en une série de changements. Chacun d’eux étant susceptible d’engendrer un sentiment de solitude. Au moment de la naissance vous pleurez jusqu’à ce que votre mère vous prenne dans ses bras. Votre premier jour à l’école a probablement été un moment de grande solitude. Ce fut le cas lorsqu’il a fallu trouver un emploi ou changer d’emploi. Ou au moment de prendre sa retraite. La mort d’un être cher est aussi un moment de grande solitude. Toute expérience nouvelle à laquelle nous devons faire face est un facteur de solitude. Pire encore, nous avons tendance à mettre à l’écart ceux qui sont mourants ! 70 % des personnes qui vivent dans des maisons de retraite ne reçoivent jamais de visite !

2. La séparation
La deuxième raison essentielle de notre solitude et la séparation. Le fait d’être coupé de nos amis ou de notre famille provoque un sentiment de solitude. L’isolement carcéral du prisonnier est la forme la plus dévastatrice de punition, car tout le monde a besoin de quelqu’un. Paul écrit à Timothée depuis sa prison : « Tâche de venir au plus tôt vers moi » (2 Tim. 4.9). Paul aimait être avec les gens et ne se déplaçait jamais seul. Mais, à présent, à la fin de sa vie, il faisait l’expérience de la solitude et de la séparation, car ses amis étaient tous au loin dans d’autres pays.

Aujourd’hui, il suffit d’un téléphone pour appeler quelqu’un où qu’il se trouve… En ce temps-là, il fallait longtemps pour pouvoir contacter quelqu’un d’éloigné. Dans ce passage (v. 9 et 13) Paul demande deux fois à Timothée de venir. Et il ajoute ensuite « tâche de venir avant l’hiver » (v. 21). Il dit cela parce que son temps était compté. Il savait qu’il ne vivrait plus très longtemps et il désirait vraiment revoir Timothée A qui devriez-vous lancer un coup de fil ? À qui devriez vous écrire une lettre pour lui faire part de votre reconnaissance ? Faites-le maintenant pendant que vous en avez le temps. Vous pouvez contribuer à soulager la solitude de quelqu’un en le contactant sans plus tarder.


3. L’opposition
La troisième cause de solitude résulte de l’opposition. Ainsi Paul dira : « Alexandre le forgeron m’a fait beaucoup de mal ». Autrement dit « non seulement je suis vieux et en prison, mais en plus on me fait du tort ! » Nous ne savons pas ce qu’Alexandre a fait à Paul. Peut-être l’a-t-il calomnié, ou s’en est-il pris à sa réputation. Peut-être soulevait-t-il les gens contre Paul… On se sent toujours très seul quand on est mal compris, embarrassé et humilié. On est alors tenté de se recroqueviller sur soi et de s’enfermer. Mais cela ne fait qu’accentuer notre solitude.

4. Le rejet
La quatrième cause de notre solitude est sans doute la plus sérieuse en ce qu’elle provoque d’intenses douleurs. Je veux parler du rejet, de ces moments où vous vous sentez trahis ou abandonnés par vos proches alors même que vous auriez tellement besoin d’eux. Paul a connu ce sentiment quand il fut abandonné. Il dira ceci concernant son procès devant Néron : « dans ma première défense, personne ne m’a assisté, mais tous m’ont abandonné » (v. 16). On peut presque entendre la tristesse de Paul à travers ses propos « quand tout a mal tourné, tout le monde m’a lâché ». Le rejet est une des choses les plus difficiles à supporter. C’est pour cela que le divorce est si douloureux, et que Dieu hait l’adultère. Ce dernier est en effet une trahison qui laisse des séquelles. C’est un acte d’infidélité, un abandon, et une expérience très douloureuse. Dieu dit que nous avons tous un besoin émotionnel d’acceptation. Mépriser ce besoin constitue un péché grave.

Faire face à la solitude
Il y a de bonnes et de mauvaises façons de faire face à notre solitude. Une des mauvaises façons consiste à se livrer corps et âme à son travail. Vous passez tout votre temps et toute votre énergie à travailler, travailler encore. Vous vous levez tôt le matin et travaillez toute la journée pour vous écrouler le soir dans votre lit, complètement épuisé. Mais, avec le temps, vous vous usez, tant sur le plan physique qu’émotionnel. D’autres essayent le matérialisme : ils achètent tout ce qu’ils peuvent « pour être heureux, je dois être entouré de belles choses ». Mais les choses ne peuvent satisfaire. Si vous étiez amenés sur une île et qu’on vous dise : « vous pouvez avoir tout ce que vous voulez, mais vous n’aurez aucun contact avec d’autres humains, combien de temps pensez-vous que vous seriez heureux ? pas très longtemps car les choses ne peuvent vous satisfaire. On n’achète pas le bonheur. Certains vivent des aventures extraconjugales parce qu’ils se sentent seuls. D’autres se tournent vers l’alcool ou la drogue. Certains ne font rien : ils se contentent de rester assis à s’apitoyer sur eux-mêmes. Mais que fit l’apôtre Paul ? Il fit quatre choses pour combattre sa solitude qui sont tout aussi appropriées aujourd’hui que lorsqu’il les a vécues. Ces quatre choses peuvent être résumées par les verbes suivants : mettre à profit, minimiser, reconnaître la présence de Dieu et compatir.

1. Mettre à profit la situation
La première façon d’affronter la solitude consiste à utiliser votre temps avec sagesse. Autrement dit, tirez le meilleur parti de votre situation, aussi mauvaise soit-elle. Résistez à la tentation de ne rien faire. La solitude a tendance à paralyser celui qui reste là assis à ne rien faire. Résistez. Penser de façon créative à la manière dont vous pouvez tirer profit de votre manque de distraction. Comme le dit un dicton : « si la vie vous donne un citron, faites-en une citronnade ! » Faites tout ce que vous pouvez pour combattre la solitude.

Paul refusa de se morfondre à ne rien faire. Il ne s’est pas lamenté sur sa situation. Il ne s’est pas plaint en disant : « Seigneur, c’est comme ça que tu me remercies au bout de 30 ans de ministère ? Est-ce là ma récompense pour avoir fondé toutes ces églises, pour avoir contribué plus que tout autre à la propagation de l’Évangile dans tout l’empire romain ? Tout ce que je reçois, c’est de croupir solitaire dans cette prison humide de Rome en attendant la mort ! » Paul ne s’est pas apitoyé sur son cas. Au contraire, il dira : « puisque je dois rester seul, autant que je sois le plus à l’aise possible. Je vais tirer le meilleur parti de cette situation « amène-moi mon manteau pour que je puisse au moins avoir chaud (2 Tim 4.13) ».

Les personnes qui souffrent de solitude ont souvent tendance à se négliger. Elles ne mangent pas bien, ne font pas d’exercice et ne prennent pas soin d’elles-mêmes. Mais Paul dit : « amenez-moi mon manteau et mes livres. J’en profiterai pour écrire et étudier ». Il arrive que Dieu utilise la solitude a de bonnes fins. Parce que Dieu a permis que Paul passe ce temps en prison, nous disposons aujourd’hui de toute une partie du Nouveau Testament.


2. Minimiser
Une autre façon de vaincre la solitude consiste à minimiser la souffrance qu’elle engendre et à en réduire les effets. Ne l’exagérez pas et ne la ressassez pas. Ne laissez pas votre solitude vous rendre amer et ne permettez pas au ressentiment d’envahir votre vie. Paul dira : « personne ne m’a assisté, mais qu’il ne leur en soit pas tenu compte » (2 Tim.4.16). Paul avait du temps devant lui, mais il n’avait pas le temps de s’aigrir. Il savait que l’amertume ne pouvait qu’accentuer son sentiment de solitude et le pousser à se replier sur lui-même. Le ressentiment nous enferme dans une prison que nous nous imposons à nous-mêmes et il fait fuir les autres. En effet, personne n’aime être en présence de gens cyniques et amers qui passent leur temps à se plaindre. Paul dirait au contraire : « je refuse de me laisser aller à l’amertume. Je vais donc utiliser montant et minimiser mon épreuve ».

3. Reconnaître la présence de Dieu
Une troisième façon d’affronter la solitude consiste à reconnaître la présence de Dieu. Paul a dit : « c’est le Seigneur qui m’a assisté et qui m’a fortifié » (v. 17). Où est Dieu quand vous êtes seuls ? Tout près de vous. Jésus a dit : « je ne vous laisserai pas orphelins » (Jean 14.18). Dieu dit encore : « je ne te délaisserai pas et ne t’abandonnerai pas » (Héb. 13.5). Il n’y a aucun lieu où Dieu n’est pas. Il est partout à la fois, et vous pouvez constamment lui parler. Aussi longtemps que vous comprenez ceci, vous ne serez jamais vraiment seuls. La prière est un atout extraordinaire dans ces moments où la solitude vous pèse. Parlez à Dieu, et laissez-le vous parler. La chanteuse chrétienne Amy Grant a enregistré un chant magnifique qui dit « J’aime mes jours de solitude. Ils me font penser à toi… Ils me poussent vers toi. Ils purifient mon coeur ». Par là, elle veut dire que sa solitude lui donne l’occasion de vraiment se concentrer sur Dieu. Ne nous morfondons pas ; ne cédons pas à la tentation de ne rien faire. Focalisons nous sur Dieu. Rachetons le temps.

4. Compatir
La quatrième façon de faire face à la solitude consiste à compatir aux besoins des autres. Au lieu de regarder à vous-même, regardez aux autres. Commencez à aider d’autres personnes qui souffrent de solitude. Paul était seul vers la fin de sa vie, mais il n’a jamais perdu de vue que l’objectif de sa vie était d’aider les autres. Corrie ten Boom était une célèbre servante de Dieu qui a vécu en Hollande. Alors qu’elle était une jeune femme, elle tomba éperdument amoureuse d’un jeune homme. Mais ce dernier rompit leur relation pour épouser une de ses amies. Elle était effondrée (rien n’est plus dur que d’être rejeté et de voir quelqu’un d’autre prendre votre place). Corrie rentra chez elle et son père lui dit avec beaucoup de sagesse : « Corrie, un barrage est venu bloquer ton amour et celui que tu aimais en a épousé une autre. À présent, tu peux faire deux choses face à ce barrage. Tu peux laisser tes sentiments s’accumuler, mais ils finiront par te ronger et te détruire ; ou tu peux les canaliser vers autre chose ou vers quelqu’un d’autre et te préoccuper des besoins des autres. Tu peux mener une vie remplie d’amour au service des autres ». Corrie choisit cette dernière option comme le montre si bien son livre captivant intitulé : « Dieu en enfer ». Il faut cesser de bâtir des murs entre nous et les autres. Bâtissons plutôt des ponts. Nous devons cesser de nous plaindre en disant : « Seigneur, je me sens si seul(e) ». Apprenons plutôt à dire : « Seigneur, aide-moi à manifester de l’amitié envers quelqu’un aujourd’hui. Aide-moi à construire un pont plutôt qu’un mur ».

Combler le vide
Qu’a Dieu a te dire pour combler ce vide ? Il vous dit tout d’abord : « je comprends. Je te comprends vraiment ». Le fils de Dieu sait ce que c’est que d’être seul. À l’heure la plus sombre de sa vie, quelques heures avant sa crucifixion, quand les soldats vinrent l’arrêter, tous les disciples prirent la fuite. Puis Pierre le renia trois fois. Quand Jésus prit tous les péchés du monde sur lui-même à la croix il s’écria : « mon Dieu, mon Dieu, pourquoi m’as-tu abandonné ? » (Marc 15.34) Jésus comprend la solitude. Il vous dit : « je comprends ce que tu ressens. Je t’aime et je veux t’aider ». Invitez-le à vous aider à vaincre votre solitude en vous abandonnant à lui dans la prière et en vous tournant avec amour vers ceux qui vivent solitaires autour de vous. Pensez à une personne de votre église, de votre quartier ou de votre lieu de travail, et considérez quelle serait une façon concrète de l’aider à dissiper cette solitude.

(Tiré du livre Réponses de Dieu aux questions difficiles de la vie, de Rick Warren)


Ndlr La cellule de prière est la rencontre de quelques personnes au nom de Jésus (Mat. 18.19-20). Si une personne seule prie pour rencontrer une autre personne seule, afin de pouvoir lire la Bible et prier avec elle, elles formeront le noyau d’une nouvelle cellule de prière qui pourra se développer et donner un sens prometteur à leur problème de solitude.


Le traducteur du texte précédent (J-P. Besse) vous propose une petite recherche biblique complémentaire à ce texte, basée sur Matthieu 15.21-28

Cette femme païenne — légèrement en dehors du territoire d’Israël — ne connaît Jésus que par la réputation publique. Elle sait qu’il a autorité sur les esprits mauvais et, de ce fait, pense qu’il est peut-être le Seigneur Oint annoncé par les prophètes d’Israël. C’est pourquoi, désirant passionnément le rétablissement de sa fille démoniaque, elle s’adresse au Juif Jésus avec espérance et sans trop de complexes (v.22). Invoquant Jésus comme Seigneur et « fils de David » (titre réservé au Messie), elle expose le cas de sa fille et lui demande d’intervenir...

Mais il y a plusieurs obstacles de taille, les choses ne vont pas être simples !

1) D’abord (v. 23a) Jésus ne lui répond rien ! Ainsi en va-t-il de beaucoup de nos prières : il nous semble pendant tout un temps que le Seigneur n’entend pas. Et souvent, après deux ou trois tentatives infructueuses, nous laissons tomber, non à cause d’une réponse négative de Dieu, mais par indécision ou susceptibilité blessée.

2) En outre, les propres disciples de Jésus, qui savent que le but de ce voyage sur la frontière d’Israël est de faire retraite en secret, n’hésitent pas à suggérer à leur Maître la conduite à tenir : renvoie­la, car elle crie derrière nous ! (Elle va ameuter ). Cette Cananéenne a de quoi se décourager ! Son désir profond sera-t-il le plus fort ?

3) 3e obstacle : Jésus parle enfin (v. 24), mais c’est pour l’avertir que son ministère terrestre se limite au peuple juif et aux résidents de la Maison d’Israël. Donc, elle n’a pas droit à la grâce qui visite Israël à ce moment-là. Crack, boum ! Fini ! Malgré tout, cette femme continue, persévère, insiste, avec humilité il est vrai puisqu’elle se prosterne (v. 25) ! Elle n’est pas arrogante, mais juste persévérante !

4) Jésus reprend la parole, mais c’est encore pour dresser un obstacle, le plus dur peut-être : « il n’est pas bien de prendre le pain des enfants et de le jeter aux petits chiens ». Qu’auriez-vous fait ? S’entendre comparé à un petit chien et les Juifs aux enfants de la maison, il y a de quoi vexer plus d’un !

5) Or, la femme rebondit ! Sa prière ne s’arrête pas par orgueil nationaliste blessé En fait elle s’approfondit, elle s’aligne de plus en plus sur le plan encore caché de Dieu : la Bonne Nouvelle sera transmise bientôt aux nations, aux païens, aux rejetés, à ceux du dehors ! (v. 27). Oui Seigneur ! Elle s’aligne et faisant cela, elle trouve la faille que Dieu lui laisse ouverte : « pourtant les petits chiens mangent les miettes qui tombent de la table de leurs maîtres ! » Voilà du bon sens ! Ne pourrait-elle pas avoir déjà un petit acompte, quelques miettes de ce glorieux héritage à venir ?

Alors Jésus va craquer, non par faiblesse, mais parce qu’il reconnaît la démarche de l’Esprit à l’intérieur de cette femme remarquable. Il lui donne une réponse plutôt inhabituelle dans les évangiles ­ et qui va dans le sens du message de John Lake : Femme ta foi est grande, qu’il te soit fait COMME TU LE VEUX, selon ton désir le plus profond, celui qui te vient de la soif de Dieu ! Et à l’heure même sa fille fut guérie !

Cet épisode est prophétique pour nous, Eglise issue des nations païennes. Elle annonce que beaucoup de nos demandes profondes et nécessaires sont rarement exaucées tout de suite. Elles nécessitent un désir de Dieu, une passion pour l’essentiel, le Règne de Dieu et sa justice. Nous ne sommes pas les frères aînés, comme les Juifs messianiques, mais les frères cadets. Ayons cette humilité mais aussi cette foi audacieuse et persévérante qui s’appuie sur la générosité surabondante de Dieu. Oui, sa grâce est immense, déjà maintenant, même si
« c’est en espérance que nous sommes sauvés » (c’est l’avènement du Seigneur qui sera la dimension pleine, totale, éternelle). Alors, que nos prières contribuent à faire descendre le Ciel sur la terre ! Non seulement pour nous-mêmes, mais aussi tout autant pour les autres, nos contemporains, la génération dont nous sommes les prêtres, les prophètes et les serviteurs royaux !