Le Lien des cellules de prière

158 | Juillet 2986

Un pour beaucoup

Cela s’est passé durant la deuxième guerre mondiale, en Allemagne nazie. Un jeune soldat SS, mortellement blessé, est étendu dans un hôpital militaire. Face à la mort, il est saisi d’agonie et demande qu’un Juif vienne à son chevet. Sa requête est accordée et un des prisonniers juifs est amené depuis le camp de concentration tout proche. Alors, le mourant répand son cœur, confessant les actes cruels et atroces commis envers les Juifs sans défense, hommes, femmes et enfants.

"Je voulais parler à un Juif" déclara le soldat en conclusion. "Je veux vous demander pardon… sans votre réponse je ne peux pas mourir en paix."

Après un long silence, le Juif se lève et quitte la pièce sans un mot. Dans la soirée, il en discute avec ses compagnons. Ils sont tous d’accord: leur camarade a agi comme il le fallait. La question se pose: "Qui pourrait vous donner le droit de pardonner à vos meurtriers?" Un homme seul peut-il, au nom des autres, pardonner sans les consulter d’abord?

À Pentecôte 84, dans le jardin de la Maison d’Abraham à Jérusalem, catholiques et protestants se demandaient réciproquement pardon pour les péchés passés; ils s’agenouillèrent sur le sol et avec des larmes, se bénissaient et se pardonnaient les uns les autres. Rina Geftmann, au nom de son peuple d’Israël, exprima sa volonté de pardonner aux ennemis d’Israël qui leur avaient infligé tant de souffrances; puis elle demanda pardon aux chrétiens arabes présents pour le mal fait par les Israéliens à la population arabe du pays.

Ici aussi la question peut être posée; "Est-il possible qu’une seule personne représente les autres dans une démarche de réconciliation, sans avoir au préalable obtenu leur consentement? Est-ce que la Bible nous donne une réponse?"
 

Ce que dit la Bible
Selon la Bible un jugement des péchés passés peut être détourné et un pays guéri par la repentance et l’intercession (voir Jér. 18:7; 2 Chron. 7:14; Jonas 3).

Écoutez Paul intercéder pour ses frères Juifs (Rom. 9:1-3; 10:1- 2) et obtenir de Dieu la vie de ceux qui étaient avec lui dans le bateau en péril (Actes 27:24), Esther sauvant la nation juive (Esther 4).

Mais un des exemples les plus marquants de la prière substitutive de repentance a été celle de Daniel (Daniel 9). Il s’est identifié lui-même avec ses ancêtres, apportant leur culpabilité devant Dieu et s’en repentant (1-19) en disant:

"Nous avons péché… nous… nous… nos péchés…"
 

Le grand pardon
Dans Romains 5, Paul nous dit que par la chute d’Adam le péché est entré dans le monde et par le péché la mort, et qu’ainsi la mort a atteint tous les hommes parce que tous ont péché.

JÉSUS représenta toute l’humanité quand il porta le péché du monde sur la croix (1 Jean 2:2; Esaïe 53:6; Jean 1:29). Il n’a pas d’abord consulté les hommes pour savoir s’ils voulaient être pardonnés et réconciliés avec Dieu. C’est volontairement qu’il s’est chargé du poids de leur péché et l’a expié sur la croix.

C’est dans cet acte d’amour que se trouve la source de tout pardon, toute réconciliation entre Dieu et l’homme et entre l’homme et son prochain.
Revenons au Juif de notre histoire. S’il avait su ce que Jésus a accompli sur la croix, il aurait eu une réponse pour ce SS mourant; il aurait pu le diriger vers le Seigneur qui expié ses péchés. Pour Dieu, il n’y a pas de péché qui ne puisse être pardonné.

Les frères et sœurs qui se sont demandé mutuellement pardon sur le Mont des Scandales à Jérusalem à Pentecôte 84 ont eu raison de faire ainsi. Ils ont pu le faire au nom de leur groupe ou dénomination, même pour les péchés passés. Dans le nom de Jésus, le pardon peut être effectivement accordé. Ceci ne signifie pas que les péchés passés sont de ce fait annulés ou effacés. Les cruautés commises dans les siècles passés entre catholiques et protestants ou par les Allemands envers les Juifs demeurent des faits historiques. Mais maintenant, dans les relations entre ces catégories, une voie est ouverte; l’amour s’y fraie un chemin et couvre une multitude de péchés. Tous ceux qui ont fait ces pas de réconciliation reçoivent une autorité nouvelle dans l’intercession les uns pour les autres. Dieu peut les utiliser comme des canaux de sa grâce pour bénir leur entourage.
 

Préjugés – Ressentiment.

Pardon, une dernière histoire
Quelque part en Hollande on a raconté à un petit garçon d’une famille protestante que, 400 ans auparavant, sous le régime espagnol, un de ses ancêtres avait été brûlé sur le bûcher par l’inquisition catholique. Dans son indignation, il va trouver son petit voisin, un catholique, et le passe à tabac. Il organise sa propre inquisition pour faire payer au petit gars ce que ses camarades catholiques ont fait à son arrière-arrière-arrière grand-père.

Environ 50 ans plus tard, ce jeune Hollandais, maintenant adulte, est assis dans une rencontre de prière à Jérusalem, avec d’autres catholiques. Il n’est pas à l’aise. Le Saint-Esprit est à l’œuvre et lui révèle où a commencé son préjugé envers les catholiques:


"Toutes les fois que vous priez, si vous avez quelque chose contre quelqu’un, pardonnez, afin que votre Père qui est dans les cieux vous pardonne aussi." L’inquisition a eu tort en brûlant ton ancêtre, même plus que cela, mais tu n’as pas à être juge. Pardonner commence par libérer les autres de ton jugement et laisser à Dieu seul le soin de juger."

Il se lève et partage avec le groupe de prière ce qui s’est passé dans son enfance… "Je veux ici et maintenant exprimer mon pardon aux inquisiteurs pour ce qu’ils ont fait à mon ancêtre. Je veux aussi demander, ici à mes frères catholiques, pardon pour l’amertume que j’ai témoigné à mon petit voisin catholique".

En se rasseyant il sent un grand soulagement. Dès lors le Seigneur peut l’utiliser comme instrument de son amour, particulièrement parmi les catholiques.

Le principe est clair: au moment où nous nourrissons des préjugés et avons du ressentiment contre quelqu’un, nous restons bloqués contre toute sa catégorie: ainsi notre pardon peut être effectivement donné et demandé à des individus représentant leur catégorie.


PS. Il s’avère que le petit Hollandais de cette histoire est l’auteur de cet article.