Le Lien des cellules de prière

309 | Avril 2024

Prendre en compte la souffrance des autres

« Il y avait un homme riche, qui était vêtu de pourpre et de fin lin, et qui chaque jour menait joyeuse et brillante vie. Un pauvre, nommé Lazare, était couché à sa porte, couvert d’ulcères, et désireux de se rassasier des miettes qui tombaient de la table du riche ; et même les chiens venaient encore lécher ses ulcères. Le pauvre mourut, et il fut porté par les anges dans le sein d’Abraham...» Luc 16.19-22.

Le début de cette parabole nous décrit le grand contraste de ce monde. Alors qu’une toute petite partie de la population mondiale mène «joyeuse et brillante vie», le reste est semblable au pauvre Lazare qui se lève et se couche en vivant l’horreur et le désespoir.

Son désir de se rassasier des miettes et de ce qui pouvait tomber de la table du riche nous donne la mesure de l’injustice. Le superflu du nanti pourrait suffire au minimum vital du pauvre, mais il n’obtient même pas ces restes. De plus, couché à la porte du riche, il est sans abri et léché par les chiens...

Les sources de la souffrance

En se détachant de Dieu, l’homme a fait sombrer la création dans le mal et le chaos. C’est la terrible réalité qui s’exprime par ces paroles: «Nous savons que (...) le monde entier est sous la puissance du malin. » Jean 5.19.

Aujourd’hui, avec les médias et autour de nous, nous assistons à la détresse de beaucoup de nos semblables. La description de Lazare en évoque les fléaux ; les catastrophes, les guerres, l’injustice et la cruauté conduisent de nombreuses personnes à subir la famine, les maladies, à ne pas avoir de logement et à être humiliées et méprisées.

De plus, avec la croissance de la population mondiale et du mal, le nombre de personnes qui souffrent augmente. Et les chrétiens ne sont pas épargnés, car alors que dans certaines églises prospères beaucoup sont occupés à mener «brillante vie», plus de 300 millions de chrétiens sont persécutés à cause de leur foi.

À ceux-là s’ajoutent ceux qui, dans les générations qui nous ont précédés, ont souffert et ont été martyrisés pour que l’Évangile nous soit transmis.

Sortir de l’indifférence

Nous vivons dans une société qui valorise les divertissements et les loisirs. Comme lors du naufrage du «Titanic», les hommes préfèrent ignorer que le monde coule et que des gens se noient ; ils veulent s’amuser.

Dans cette parabole, cette attitude s’exprime dans l’apparence du riche et ses habits somptueux, qui sont le symbole du désir d’être glorieux et d’étaler sa réussite.

De la même manière, nous pouvons céder à cette tentation et chercher à nous revêtir des attraits du monde que sont l’orgueil de la vie et les convoitises.

«Car tout ce qui est dans le monde, la convoitise de la chair, la convoitise des yeux, et l’orgueil de la vie, ne vient point du Père, mais vient du monde.» 1 Jean 2 :16.

L’envie de suivre l’esprit du monde et d’aimer le plaisir (le fun) plus que Dieu nous entraîne à fermer les yeux sur la souffrance, sur Christ et son retour.

C’est ce qui est arrivé dans le Sinaï: comme Moïse tardait à descendre de la montagne, les Hébreux se sont fait un veau d’or et l’ont adoré.

«Ne devenez point idolâtres, comme quelques-uns d’entre eux, selon qu’il est écrit: le peuple s’assit pour manger et pour boire ; puis ils se levèrent pour se divertir.» 1 Corinthiens 10.6.

Le monde à venir

Paul, qui a beaucoup souffert et qui a vécu la fin de sa vie dans les cachots de Rome, nous exhorte à comprendre que les souffrances du temps présent ne sont pas comparables à la gloire à venir (Romains 8.18).

Cela nous ramène à la parabole, car, comme le raconte Jésus, la mort biologique conduit à d’immenses changements.

«Le pauvre mourut et fut porté par les anges auprès d’Abraham.» Luc 16.22.

En écho aux paroles du Sermon sur la Montagne, le Christ ajoute qu’il a été consolé.
«Heureux les affligés, car ils seront consolés!» Matthieu 5.4.

Ce dénouement nous invite à voir plus loin. Aujourd’hui, nous sommes dans un temps d’injustice et d’attente. Face à la souffrance et à l’exemple des martyrs de l’Apocalypse, on ne peut que soupirer et prier: jusqu’à quand Seigneur?

« Quand il ouvrit le cinquième sceau, je vis sous l’autel les âmes de ceux qui avaient été mis à mort à cause de la parole de Dieu et à cause du témoignage qu’ils avaient rendu. Ils crièrent d’une voix forte : « Jusqu’à quand, Maître saint et véritable, tarderas-tu à faire justice et à venger notre sang sur les habitants de la terre?» Apocalypse 6.9-10.

Oui, c’est notre désir que Dieu se lève et que son règne vienne!

Mais en attendant, alors que nous sommes dans ce monde, soyons attentifs à notre manière de vivre. Prenons à coeur et prions pour les Lazare affamés, malades, violentés et méprisés.

Que par nos prières et nos actes, ils aient une révélation de l’amour de Dieu et qu’ils soient réconfortés par la consolation qui les attend dans son royaume.

Questions et pistes de réflexion

1. Qui sont les «Lazare» de ce monde et à proximité de chez vous?

2. Êtes-vous sensible à leurs souffrances, et si oui comment?

3. Comment pouvons-nous leur témoigner l’amour de Dieu?

 

Note :

La parabole de l’homme riche et de Lazare nous parle aussi du terrible destin de ceux qui font le mal. Ainsi, dans le ciel, la porte que le riche avait maintenue fermée sur son prochain devient un abîme infranchissable. Par ailleurs, et tristement, Jésus nous fait comprendre que même une résurrection (comme celle qui avait eu lieu avec Lazare) ne suffit pas à casser l’endurcissement des coeurs.

Notre attitude est déterminante. Certains seront consolés, mais d’autres subiront la distance à laquelle ils ont mis Dieu et leur prochain. À bon entendeur, salut.