Le Lien des cellules de prière

165 | Avril 1988

Œuvrer ensemble pour voir Dieu agir

Dans sa dernière prière, Jésus insista plusieurs fois en disant: "qu’ils soient un… parfaitement un…". Nous entendons souvent parler de l’unité des enfants de Dieu, mais il semble que cela ne touche que certains aspects extérieurs de la vie chrétienne.

Un des aspects fondamentaux de la foi chrétienne est son pouvoir de rapprocher les hommes après les avoir touchés par le message de la Croix. Au début de la vie chrétienne, une véritable révolution se passe; elle a pour conséquence première une remise en ordre des rapports humains; on se met à aimer et chercher le contact humain…

Cependant, en examinant la vie de l’Église, une chose nous frappe: même s’il y a de l’amour fraternel dans nos rangs, nous atteignons nos limites au niveau de la collaboration. Dès que surgissent des problèmes, ou bien nous esquivons les difficultés en évitant d’approfondir ou alors nous mettons des limites dans nos rapports et notre travail commun. Ainsi conserve-t-on bien des statu quo…

Et pourtant, c’est tout le but de Dieu de nous former à travailler ensemble, malgré nos différences. Ce défi est à relever, même si le prix à payer semble élevé parfois.
 

Les obstacles à la collaboration
Bien des obstacles se dressent sur notre route à cause de notre éducation ou de notre passé. Souvent la Parole de Dieu devrait répondre à toutes nos interrogations.

Nos façons de voir les dons spirituels. On s’attend à des prophéties, dans un certain style, à certains moments et pas à d’autres… etc. N’avez-vous pas remarqué combien Dieu nous surprend par sa diversité d’action? N’en est-il pas ainsi dans la Parole de Dieu? On accepte bien qu’Agabus se mette à prophétiser c de manière originale à Césarée (Actes 21:11), mais accepterions-nous cela, sous cette forme, dans notre milieu? Je suis convaincu que toutes les formes que prend la prophétie dans la Bible doivent nous rassurer! Restons honnêtes dans ce domaine.

Certains problèmes personnels n’ont pas été réglés au début de la vie chrétienne (caractère, esprit de rejet, liens, conceptions diverses…) Ceci peut avoir une répercussion sur nos rapports avec autrui. Recherchons la victoire avec persévérance sur ce vieil homme parfois tenace.

– Les succès des autres. Sans nous en rendre compte, le succès des autres dans la vie spirituelle (je n’aime pas ce terme, mais je l’utilise à dessein) peut éveiller en nous une réaction de rejet, ce qui n’est en fait qu’une forme de jalousie. Les apôtres ont laissé Philippe travailler en Samarie sans essayer de brimer ce diacre remuant. Dans Actes 15, l’Assemblée des responsables de Jérusalem démontre cette ouverture au succès parmi les païens. C’était un acte courageux dans ce contexte judéo-chrétien du premier siècle de l’Église.

Notre autosuffisance. Plus que dans tous les autres milieux chrétiens, les groupes où se manifestent les dons spirituels sont menacés par ce défaut. On a vite tendance à se considérer comme une petite "Jérusalem" choyée du Seigneur: il se passe quelque chose de très spécial chez nous! Et pourtant, il suffirait que vous jetiez un regard au-dessus de vos murs pour vous rendre compte que Dieu fait des merveilles partout. Peut-être même… agit-il encore plus fortement ailleurs!

-Les expériences dans le domaine de la délivrance. Ces expériences ont souvent créé des tensions entre responsables. Si l’ennemi est assez facilement dévoilé au milieu de nous, il lui reste cependant une stratégie qui lui réussit hélas trop souvent, celle de jeter la confusion parmi nous. Au lieu de perdre notre énergie à se combattre entre chrétiens, nous ferions mieux d’unir nos forces pour lutter contre notre ennemi commun. Ne nous trompons pas de champ de bataille!

Comment travailler ensemble?
Lorsque Jésus a formé ses disciples, il les a envoyés par équipes de deux. Les apôtres ont suivi ce modèle plus tard. Dès les premiers temps de la vie chrétienne, prenons cette habitude de travailler en équipe avec d’autres, pour les visites, les entretiens ou l’évangélisation.

Le travail à deux. Le travail à deux nous apprend vite à respecter et à apprécier l’autre. Le correctif se fera très vite. L’unité est une obligation de fait. J’ai constaté dans mon ministère que tous ceux qui n’acceptent pas de travailler avec d’autres se limitent et n’entrent pas dans une dimension authentique de leur vie chrétienne.

Ayons un esprit de soumission. Le conseil, le correctif et l’enseignement des autres sont précieux. Ne nous enfermons jamais dans notre expérience.

Tirons leçons de nos échecs. L’échec nous abat quand on le vit seul; il est source de relèvement quand on le partage avec l’église.

Apprenons à travailler avec des gens différents de nous, voire complémentaires. L’apôtre Paul a su diversifier son travail d’équipe.

Ayons la vision de la complémentarité des dons et des ministères. On a toujours la tendance fâcheuse de revenir à l’image traditionnelle de l’église conduite par un seul homme. Je suis toujours étonné de constater que les visites pastorales sont faites par un seul homme. Pourquoi pas deux? Le pasteur avec son responsable par exemple, ou une autre personne qu’il forme. Certains diront: les gens n’accepteront pas cela. Il y a certes des visites qui nécessitent un caractère confidentiel; mais pour beaucoup d’autres, il y a une richesse extraordinaire à déployer dans ce travail d’équipe.

C’est ainsi qu’on peut développer la formation dans l’église et répartir le travail. Je suis convaincu que nous ralentissons le Réveil en voulant tout contrôler. Faisons confiance à Dieu et aux hommes qu’il nous envoie. Jésus fit confiance à Pierre. Quel exemple n’est-il pas vrai? Nous connaissons tous la suite!

Reconnaissons la main de Dieu dans la vie de certains membres. Soyons prêts à en faire des collaborateurs et apprenons à travers eux. Pour ma part, je peux dire que j’ai appris beaucoup avec ces gens simples que Dieu a puissamment touchés par sa grâce.

La vision de Dieu est d’unir ses serviteurs dans un même esprit
En guise de conclusion je dirai une vérité qui, je le souhaite, est déjà évidente pour beaucoup: le plan de Dieu c’est bien sûr l’unité de son Église, mais Il la fera avant tout en unissant des hommes qui seront prêts à travailler en équipe! C’est là le secret de la Puissance dans le service et la réalité du Royaume de Dieu: des hommes différents travaillant ensemble pour un Maître Commun.