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314 | Juillet 2025Les pères spirituels
C’est ma fille ou mon fils spirituel, j’ai une autorité sur eux et ils doivent m’être soumis, voire me donner une part de leurs biens…
Comme le rapporte cet exemple, de nombreuses communautés sont construites sur des hiérarchies paternalistes. Le pasteur, ou celui qui a amené une personne à Christ, est considéré comme son supérieur.
En Afrique, cette attitude se calque sur les superstitions animistes qui considèrent que le plus vieux, ou le « choisi » dispose d’un pouvoir spirituel sur sa communauté. Cette dérive a malheureusement conduit de nombreuses églises à considérer le pasteur ou le prêtre comme un intermédiaire entre Dieu et les hommes. Celui-ci prenant alors ouvertement le titre de « Père ».
Pourtant la Bible est très claire et, dans les évangiles, Jésus nous donne un commandement important :
« Ne vous faites pas appeler Rabbi ; car un seul est votre Maître, et vous êtes tous frères. Et n’appelez personne sur la terre votre père ; car un seul est votre Père, celui qui est dans les cieux. » Matthieu 23.8-9.
Vous êtes tous frères…
Par ces paroles, Jésus nous ramène à notre juste place.
Je peux avoir de grandes responsabilités, amener des milliers de personnes à Christ, être pasteur dans une très grande assemblée, je ne suis qu’un frère au milieu des autres.
Notons que cette règle nous invite aussi à ne pas considérer les ministères comme les distributeurs exclusifs des grâces de Dieu. Par leur vocation, ils sont appelés à me conduire à la source : le Christ. Ensuite, c’est à moi d’établir et de vivre une relation directe avec Dieu. C’est ce que souligne l’invitation à prier « notre Père qui es aux cieux. »
Notons que même sur le plan biologique, l’objectif des parents n’est pas de dominer leurs enfants. Ils doivent les élever afin qu’ils deviennent adultes et libres. L’autorité que l’on exerce sur eux est donc temporaire, la bonne vision étant même qu’ils nous dépassent.
Conclusion
« Je ne vous appelle plus serviteurs, parce que le serviteur ne sait pas ce que fait son maître ; mais je vous ai appelés amis. » Jean 15.15.
Pour poser l’Église sur ses justes bases, nous devons reconnaître l’égalité des membres de la famille de Dieu.
Je peux disposer d’une autorité et l’exercer tout en reconnaissant humblement que je suis le frère ou la soeur de ceux que je sers. ■
Note : Dans ses épîtres, Paul dit quelques fois qu’il a « enfanté » des croyants en leur apportant l’Évangile. Toutefois, il se garde bien d’établir une domination sur eux et les appelle ses frères.
C’est aussi de manière affectueuse que l’Apôtre Jean, devenu très âgé, s’adresse à ses « petits enfants ». Mais immédiatement, il fait référence au vrai Père.