Le Lien des cellules de prière

209 | Avril 1999

La volonté de Dieu et la direction divine

Repris de Résurrection, n° 82/1998

Si vous mettez une boîte à questions dans une salle évangélique où, à l’issue d’une réunion, chacun peut y déposer " sa question ", vous pouvez être sûr que plusieurs poseront celle-ci : " Comment connaître la volonté de Dieu " C’est dire son importance. Nous rappelons d’abord les moyens habituels.

La Bible
D’où la nécessité de bien la connaître. Lorsque Dieu a nettement parlé par l’intermédiaire de sa révélation écrite, il est inutile de chercher d’autres moyens de connaître sa volonté. Nous donnons toujours cet exemple aux jeunes: la Bible dit: "Ne vous mettez pas avec les infidèles sous un joug étranger, car quel rapport y a-t-il entre la justice et l’iniquité? Ou qu’y a-t-il de commun entre la lumière et les ténèbres?" (2 Cor. 6: 14).

Ce verset dit clairement qu’il est contraire à la volonté de Dieu qu’une personne convertie épouse une inconvertie et que toute approbation sur ce point, même de la part d’un serviteur de Dieu, ne serait que mensonge et fausse illusion.


Par la prière
D’où la nécessité d’avoir une vie de prière personnelle et communautaire intense.

Souvent dans la prière, Dieu révèle telle ou telle chose, donne la réponse à une question posée, remet en mémoire un nom, ou une situation et tout ceci dans une atmosphère de "paix qui surpasse toute connaissance" (Phil. 47).


Par une conviction intérieure profonde
Ici encore il s’agit d’une paix qui envahit celui qui prie et qui dissipe tout doute quant à la voie à suivre. Cette paix est particulièrement ressentie lors de la prière et lors de la mise en action de la décision reçue à l’occasion de ce moment de prière.

Par la prophétie
Que ce soit dans un groupe de prière ou dans une assemblée, la parole prophétique est tout particulièrement percutante lorsque la personne qui la donne ignore tout de la situation de celui ou celle à qui elle est adressée.

Une remarque cependant: ne soyez pas des "coureurs de prophéties". Par cette expression, je fais allusion à ces personnes qui font le tour des assemblées et des conventions à l’affût de toutes les paroles prophétiques. C’est souvent lorsqu’on s’y attend le moins que l’Esprit s’adresse à nous par l’intermédiaire d’un frère ou d’une sœur qui exerce le don de prophétie.


Par le conseil des frères et sœurs
Étant extérieurs aux événements dans lesquels "nagent" ceux qui ont à y faire face, ces anciens et ces serviteurs de Dieu peuvent avoir une révélation particulière ou, en tout cas, un regard neuf de "l’intelligence renouvelée" (Rom. 122) que seuls peuvent avoir ceux qui ne collent pas aux événements.

Par l’analyse honnête et spirituelle des circonstances
Elle peut se résumer par cette simple manière de procéder: posez dans toute situation ambiguë cette question directe et précise "Que ferait Jésus à ma place?"

La direction divine
Dans les six points précédents, il s’agissait de connaître la volonté de Dieu selon des moyens connus et largement utilisés par des enfants de Dieu consacrés et ayant une vie de communion personnelle avec le Seigneur. Je dis cela pour souligner le fait que pour connaître la volonté de Dieu, il faut être un chrétien éprouvé, sérieux, par opposition à un croyant de nom qui se décourage dès qu’il n’est pas exaucé après avoir adressé au Seigneur une prière occasionnelle (qui ressemble plus à un ultimatum qu’à une recherche sincère).

Trois textes nous permettent d’aller plus loin. Non seulement ils nous éclairent au sujet de la possibilité que nous avons de connaître la volonté de Dieu, mais ils nous font entrer dans l’intimité d’hommes qui ont été directement instruits et guidés par Dieu lui-même.

Je les cite avant d’en souligner les points communs et d’en montrer l’application pratique et à la portée de tous ceux qui, selon l’expression de Jésus, sont "ses amis" et non des esclaves qui ignorent tout ce que fait leur Maître (Jean 1515).
Jérémie 33:3:
"Invoque-moi et je te répondrai; je t’annoncerai de grandes choses, des choses cachées, que tu ne connais pas."

Psaume 325: "Je t’ai fait connaître mon péché, j’ai dit j’avouerai mes transgressions à l’Éternel! Et tu as effacé la peine de mon péché." (lire tout ce psaume).
2 Cor. 127-9:
"Et pour que je ne sois pas enflé d’orgueil, à cause de l’excellence de ces révélations, il m’a été mis une écharde dans la chair, un ange de Satan pour me souffleter et m’empêcher de m’enorgueillir. Trois fois j’ai prié le Seigneur de l’éloigner de moi, et il m’a dit: ma grâce te suffit, car ma puissance s’accomplit dans la faiblesse."

Plusieurs fils conducteurs relient ces trois textes. Jérémie, David et Paul avaient à faire face à des situations précises:

- Jérémie devait connaître l’attitude que le peuple et le roi devaient adopter face à la menace de Babylone.
- David maigrissait, dépérissait et souffrait jour et nuit (v. 3 et 4).
- Paul avait une écharde dans la chair et, faute d’en être débarrassé, il voulait au moins être éclairé quant à sa raison et sa signification dans le plan de Dieu.


Ces trois grands hommes de Dieu ont réagi de la même manière pour entrer dans l’intimité de leur Maître. Dans la prière, ils ont exposé clairement leur situation. Ils étaient prêts à faire la volonté de Dieu, même si apparemment elle semblait contraire à "leur logique" ou au bon sens le plus élémentaire. Par exemple, la reddition demandée par Jérémie au roi de Babylone apparaissait comme une trahison et l’écharde de Paul, quelle qu’en fût la nature, était passible de freiner l’apostolat missionnaire que le Seigneur lui avait confié (d’où les trois assauts livrés dans la prière voir 2 Cor. 128).

Non seulement ils ont crié avec foi à Dieu, mais ils ont attendu et reçu de Lui la réponse demandée. Cette réponse, ils ne l’ont pas discutée, leur seul désir étant de s’y conformer, sachant que
"toutes choses concourent au bien de ceux qui aiment Dieu." (Rom. 828).

Dans les trois cas Jérémie, David et Paul ont reçu des réponses précises. Il est d’ailleurs inutile de se poser la question de savoir si ces réponses venaient de Dieu ou d’eux-mêmes, tant l’origine divine de celles-ci fut confirmée par les faits.
Par exemple, Jérémie a préféré être jeté dans une citerne plutôt que de donner une prophétie faussement rassurante.

David, lui, a appris que la cause de ses maux venait d’un péché caché non confessé.
Quant à Paul, il a compris que son écharde dans la chair ne lui serait point ôtée pour l’empêcher de s’enorgueillir. Dieu ne fait pas que répondre à ses enfants. Il solutionne leurs problèmes s’ils obéissent aux révélations reçues. Jérémie fut libéré in extremis de sa citerne: David fut guéri spirituellement et physiquement; Paul apprit que la grâce de Dieu lui suffisait et que sa puissance s’accomplit dans la faiblesse.


En conclusion
Tout chrétien sincère qui désire connaître la volonté de Dieu peut y parvenir. Les moyens les plus largement expérimentés passent soit par la connaissance de la Parole de Dieu, la prière, la conviction intérieure, la prophétie, les conseils de serviteurs ou de frères dans la foi, ou par l’analyse des circonstances.

Mais il faut aller plus loin dans ce domaine. Dieu veut
"nous instruire et nous conseiller" (Ps. 328). Non seulement il veut nous montrer de prendre telle voie plutôt qu’une autre, mais plus, il veut diriger chaque pas de notre vie. C’est pour cette raison qu’il nous faut apprendre à devenir les confidents de Dieu, être de ceux qui partagent une partie de son intimité. C’est cela entrer dans la direction divine. Pour y parvenir, rassemblons encore en quelques phrases concises la marche à suivre:

- être en communion avec Dieu et lui obéir;

- exposer clairement la situation ou les problèmes à résoudre;

- attendre la réponse dans la foi;

- s’y soumettre avec joie.

Dans une prophétie qui s’applique à Jésus, Esaïe a magnifiquement résumé cette nouvelle dimension dans laquelle Dieu désire que nous entrions tous: "Le Seigneur, l’Éternel m’a donné une langue exercée, pour que je sache soutenir par la parole celui qui est abattu; il éveille chaque matin, il éveille mon oreille, pour que j’écoute comme écoutent des disciples." (Es. 50:14).

Les signes
Il n’est pas interdit d’en demander au Seigneur. Mais il faut user de ce moyen de connaître la volonté de Dieu avec beaucoup de prudence. Il est tellement facile de les disposer en notre faveur qu’il vaut mieux s’en méfier qu’en abuser. Peu d’hommes de Dieu ont demandé des signes dans la Bible. À moyens exceptionnels, prudence exceptionnelle.

Dernière objection
Si, après avoir essayé d’appliquer sincèrement toutes les recommandations bibliques qui précèdent vous n’arrivez pas à connaître la volonté de Dieu, alors engagez-vous résolument sur le chemin le plus vraisemblable que vous indiquera votre "intelligence renouvelée".

Dieu est le Sauveur de l’esprit, de l’âme et du corps. Cela veut dire que lors de votre conversion, votre intelligence a aussi été purifiée, renouvelée, réorientée par le Saint-Esprit, si toutefois vous continuez à marcher sur les sentiers de l’obéissance à la Parole de Dieu.

Donc, comme dernier recours pour connaître la volonté de Dieu, il faut appliquer à la lettre Romains 122:


"Ne vous conformez pas au siècle présent, mais soyez transformés par le renouvellement de l’intelligence, afin que vous discerniez quelle est la volonté de Dieu, ce qui est bon, agréable et parfait."

Mais, me direz-vous enfin, si après tout cela, nous nous rendons compte que nous nous sommes trompés, Dieu nous ayant fermé la porte de la solution retenue, alors que faire?

Ayez d’abord l’humilité de reconnaître cette erreur. Puis, engagez-vous sur l’autre Voie qui, au départ, paraissait moins plausible à l’action à accomplir.

Nous serions responsables et inconséquents si, sous prétexte de ne pas connaître la volonté de Dieu, nous prenions cet oreiller de paresse qui s’appelle l’inaction. Le chrétien ne doit pas faire du surplace. Guidé par l’Esprit ou, pour le moins, par son intelligence renouvelée, tous les jours il doit aller de l’avant.

"Car nous sommes son ouvrage, ayant été créés en Jésus-Christ pour de bonnes œuvres que Dieu a préparées d’avance, afin que NOUS LES PRATIQUIONS." (Eph. 210).