Le Lien des cellules de prière

219 | Octobre 2001

La prière qui transforme une nation (B)

Cet article fait suite à l’article principal du numéro du Lien n° 218 qui traite des différents niveaux de la prière pour changer des situations (image du parvis, du sanctuaire et du lieu Très Saint). Cette fois-ci, le sujet aborde la façon de prier et de combattre pour livrer passage à l’action de Dieu dans nos nations respectives. Ce message s’appuie sur l’expérience faite par les intercesseurs de l’Ouganda dans la deuxième moitié des années 1990 jusqu’à maintenant.

L’exemple de l’Ouganda (Afrique centrale) montre comment Dieu retourne des situations qui semblent impossibles et comment il se glorifie dans des problèmes "insolubles". Des principes spirituels sont ainsi mis en évidence, qui peuvent être efficaces aussi dans d’autres pays. Une succession de crises graves, de mobilisations des chrétiens dans la prière et finalement de réveils ont caractérisé l’Ouganda depuis 80 ans... Ces crises ont été, entre autres, les sanglantes dictatures des présidents IDI AMIN puis OBOTE! La dernière crise en date dans le pays éclata en 1989-1990: il s’agissait du SIDA.

L’Ouganda avait le taux de SIDA le plus élevé du monde entier. Les prévisions de l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) disaient qu’un tiers de la population de l’Ouganda allait mourir de ce fléau d’ici 1997, qu’un deuxième tiers aurait des difficultés à marcher et qu’un effondrement économique et culturel se préparait.

Lorsque nous suivons l’histoire de l’Ouganda, nous observons deux caractéristiques qui se sont toujours répétées :

1. Lorsque les chrétiens crient vers Dieu dans la prière, ils effectuent une percée pour la nation et cela entraîne une intervention efficace de Dieu.

2. On prie pour s’opposer à des problèmes existants; mais sitôt que ceux-ci sont résolus, on cesse de prier de façon concertée. Conséquence: de nouveaux problèmes surgissent!

Dieu parla alors aux responsables du pays :

"Quand vous priez pour les problèmes de la nation, ils sont résolus, mais de nouveaux problèmes apparaissent. Et cela se répète de façon cyclique. Commencez à prier pour la DESTINEE REDEMPTRICE et prophétique de votre pays et je m’occuperai des problèmes de celui-ci."

Après un certain temps, durant lequel on apprit à prier de cette nouvelle manière, des changements sont intervenus dans chaque secteur de la vie du pays. Aujourd’hui, l’Ouganda est la seule nation d’Afrique où le taux de SIDA est en régression et, au niveau mondial, c’est le pays où la diminution est la plus rapide. DIEU a été fidèle à sa Parole.
 

Tous ensemble à la même corde
Après des années d’intense formation, au cours desquelles le pasteur Mulinde fut préparé à sa tâche future au travers de situations difficiles, le Seigneur lui parla: "lève-toi, parcours le pays et appelle les chrétiens et les églises à la prière, y compris les enfants. Enseigne-leur le combat spirituel". Dès lors, John Mulinde commence à mettre en oeuvre cette mission dans sa communauté. Mais très vite, le Seigneur lui montre que ce combat est trop considérable pour une seule paroisse. Ou même une seule dénomination et qu’il nécessite l’engagement du Corps entier. Dans une vision, il se voit en train de jeter un filet avec dix autres personnes. Mais lorsqu’ils veulent ramener le filet, il est trop lourd pour eux seuls. Ensuite, il se voit envoyer des auxiliaires pour chercher de l’aide. Ceux-ci reviennent peu après, suivis de petits et de plus grands groupes d’hommes. Chaque groupe a sa propre corde qu’il fixe au filet et, ensemble, ils le ramènent. Or, il n’y a pas de poissons dans ce filet, mais un rocher qui avait la forme de l’Ouganda! Et Dieu leur parla :

- Donnez-moi un filet et je sortirai votre peuple des eaux dangereuses pour l’amener dans sa destinée.

Ce filet représente un réseau de prière qui doit recouvrir le pays entier.

Suite à cette invitation, John Mulinde appelle les conducteurs spirituels de toutes les dénominations à se lever pour Jésus-Christ. Après les hésitations du début et la victoire sur les préjugés et le scepticisme, ils ont commencé ensemble à saturer le pays de prière. Chaque région géographique, chaque couche sociale, chaque groupement, les banques, les écoles, les hôpitaux sont inclus. Ils ont obtenu une audience chez le président du pays et ont pu s’exprimer devant le parlement. Le nombre des parlementaires convertis est passé de 24 à 64.
 

Occupation du pays par la prière.
John reçut de Dieu la mission de saturer le pays de prière et de dresser partout des "autels" de prière à l’exemple d’Abraham. Dans Genèse 13: 15-17, Dieu renouvelle ses promesses à Abraham et lui donne l’ordre de se mettre en route et de parcourir tout le pays. Lorsque Dieu parle à Abraham, il mentionne les peuples qui vivent dans le pays (Gen.12: 4-7; 15 : 18-21). Ces peuples adoraient leurs divinités et faisaient, de fait, avec elles une alliance. Cela donnait à ces "divinités", c’est-à-dire à ces forces occultes, le droit d’agir dans leur pays et dans leur vie. Ces puissances ténébreuses étendaient de la sorte comme une couverture d’obscurité sur les diverses régions. Ainsi, des puissances régnaient sur tel pays et déterminaient le style de vie de ses habitants. En signalant à Abraham le nom des peuples du pays, c’est comme si Dieu lui montrait à quelles dominations spirituelles il avait affaire.

Or, lorqu’Abraham parcourait le pays promis, il élevait partout dans le territoire des autels pour l’Eternel et il adorait Dieu dans ces endroits (Gen. 12: 7; 13: 18). Chaque fois qu’il exprimait ainsi la souveraineté de Dieu, il établissait une place pour le Seigneur. Par ses prières et son adoration, il créait une brèche dans le couvercle de ténèbres au-dessus de la région parcourue et permettait ainsi que la présence du Seigneur vienne séjourner dans le pays. Il fallait d’abord que les forteresses du monde invisible soient démolies, avant que Dieu puisse déverser son Esprit. Cette stratégie de prière est encore valable aujourd’hui. (voir Daniel 10)

Satan se donne le droit de régner sur un pays dans la mesure où ses habitants adoptent son caractère et ses oeuvres mauvaises, qu’ils les pratiquent et les intègrent à leur propre culture. En observant le style de vie des membres d’une nation ou d’un groupe de peuples, il est possible d’y reconnaître les pouvoirs spirituels qui y règnent et poussent les hommes dans la
désobéissance, les désordres sexuels, les angoisses, la violence pour le pouvoir, etc. (voir Eph. 2 : 1-3 et 6 : 12).

Quand les hommes se repentent de leurs péchés et de ceux de leur peuple et que, dans la foi, ils renoncent à ces puissances, Dieu a une base pour agir. (...) Dans le pays où nous vivons, nous sommes, nous chrétiens, les intendants de Dieu. Si nous n’exerçons pas humblement notre autorité, la nation va dégringoler de plus en plus. Nous devons donc nous lever et remplir le pays de prière (c’est-à-dire de la présence purificatrice de Dieu). Avant que le réveil éclate en Ouganda, le pays a été rempli de prières. Aucun n’est le héros de ce mouvement de réveil, mais beaucoup sont mobilisés par Dieu dans la prière; et toute la nation a reconnu la main de Dieu.
 

La stratégie de Satan pour dominer un pays
Satan connaît (en partie) les intentions de Dieu pour une nation, et il fait tout pour empêcher cette nation d’entrer dans sa destinée. Sa stratégie consiste à séduire les hommes par le péché, l’idolâtrie, les cultes dans les sociétés secrètes, la magie, les sacrifices d’enfants, etc. et les conduire ainsi à faire une alliance consciente ou inconsciente avec lui. D’un autre côté, il utilise aussi certains événements historiques et toutes sortes de déviations culturelles d’un peuple pour maintenir les membres de ce peuple dans sa dépendance. Aussi longtemps que de gros fléaux sociaux et moraux produits par l’idolâtrie subsistent dans une nation, il subsistera aussi un nuage obscur et pesant sur cette nation.

Deux sortes de stratégies diaboliques tentent d’empêcher le développement d’oeuvres spirituelles dans les nations. Chez certaines, cette influence se manifeste par l’oppression, la torture, les calamités, la famine, les guerres, la pauvreté, la résignation, les maladies; c’est vrai en particulier des peuples dits du Tiers-monde. Chez d’autres nations, ce sera par le sommeil du coeur, la "tolérance" de tout, l’indifférence, l’amour des richesses, l’égocentrisme, en particulier dans bien des nations occidentales et développées. Ces dernières choses sont plus difficiles à combattre car elles ont un côté confortable. C’est ainsi que des nations sont en train de perdre leur héritage en Dieu, faute d’entrer dans leur vocation.

Dans Eph. 6: 12, il est dit que nous avons à lutter contre les principautés, contre les pouvoirs, contre les dominations des ténèbres d’ici bas, contre les esprits du mal dans les lieux célestes. Lorsque ces puissances dominent un pays, la foi, dans ce pays, a de la peine à se frayer un passage et la seigneurie de Dieu est comme cachée. Mais lorsque des hommes ou des femmes dans ce pays font l’expérience de la seigneurie de Dieu, ils l’adorent et bénissent leur pays (...)

Satan est bien décidé à contrôler l’intelligence humaine; car lorsqu’il peut asservir les pensées des hommes, il contrôle leur évolution, leur style de vie et leurs possessions. Il les incite à utiliser leurs biens de telle façon qu’ils servent ses desseins et non ceux du Dieu libérateur. Il les pousse à prendre des décisions et à développer des raisonnements qui auront pour conséquence une ouverture toujours plus grande à son action maléfique et une fermeture à l’action du Père dans leur vie. Dans ce but, le diable se concentre sur les hommes qui occupent des positions d’autorité dans le pays: depuis le chef d’état au chef de famille, des ministres aux patrons de l’économie et aux responsables de la santé, des tribunaux, de l’enseignement et des médias. Toute personne qui occupe un poste de décision devra affronter le feu de ses attaques. Cette tactique s’applique aussi aux responsables d’églises bien sûr! S’ils n’y prennent pas garde, les responsables peuvent se mettre tout à coup à prendre les mauvaises décisions, même après avoir bien commencé (cf. Saül, dans 1 Samuel). (...)


Aux armes et en avant!
Pourtant nos armes sont puissantes: "Les armes avec lesquelles nous combattons ne sont pas charnelles, mais elles sont puissantes devant Dieu, pour renverser les forteresses.. Nous renversons les raisonnements et toute hauteur qui s’élève contre la connaissance de Dieu et nous amenons toute pensée captive à l’obéissance au Christ. Nous sommes prêts aussi à punir toute désobéissance, lorsque votre obéissance sera complète." (2 Cor.10: 4-6.)

Pour contrarier les manoeuvres de Satan contre la pensée humaine, il faut que nos armes soient orientées vers le renversement des forteresses dans les pensées. Si nous parlons de prière et de réveil, il faut savoir que les motifs mensongers sur la pensée humaine doivent être détrônés par l’intercession et notre propre repentance. Lorsque c’est le cas, le pays change, tout comme l’attitude de ses habitants vis-à-vis de Dieu et entre eux. Un réveil, c’est la destruction des forteresses mentales et pseudo - spirituelles. (...)

Le Seigneur nous invite à prendre position dans ces bastions de l’Adversaire, car Celui qui est en nous (l’Esprit Saint) est plus grand que celui qui est dans le monde (le prince de ce monde) (1 Jean. 4: 4). Mais c’est un combat, et mieux nous comprendrons le domaine spirituel, mieux nous pourrons aussi accepter le dur mais glorieux combat de la prière et du jeûne, nécessaire pour effectuer une percée spirituelle. Nous nous trompons si nous pensons que la volonté de Dieu pourrait tout aussi bien se faire sans notre prière et notre obéissance. (Dieu n’a pas disposé les choses ainsi). Si nous désirons vraiment que notre nation progresse, il est impératif de mobiliser, dans l’union de coeur et d’âme, autant de chrétiens que possible dans notre nation afin que par leur prière, ils établissent l’autorité de Dieu sur la nation.


Note de la Réd.: Des réseaux nationaux et régionaux de prière sont en train de se tisser de façon stratégique au sein de plus en plus de nations du monde, sous l’impulsion de personnes apostoliques et prophétiques. Ne restons pas passifs pendant que d’autres combattent, mais renseignons-nous et établissons des réseaux, en accord avec les responsables spirituels (Ps.68 : 14 et 29; Juges 5 : 15-17).
 
Cet article est tiré de notes prises lors d’une conférence en Allemagne et traduites de l’anglais, d’où le style un peu lourd mais qui n’enlève rien à l’intérêt spirituel et stratégique du message. Pour cette raison, nous l’avons, ici et là, légèrement retouché.