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299 | Octobre 2021L’évangile de la prospérité : une fausse doctrine !
Dès les débuts de l’Église, certains ont cherché à tordre l’Évangile et à répandre de fausses doctrines afin d’en tirer un profit personnel. Cette tendance a perduré tout au long de l’histoire de l’Église.
L’évangile de la prospérité est une de ces fausses doctrines, qui, dès le milieu du 20e siècle, s’est répandue dans le monde et a fait des dégâts considérables, principalement chez les pauvres.
Qu’en est-il ?
Un témoignage percutant
Costi Hinn, pasteur aux États-Unis, a sorti en 2019 un livre étonnant et instructif, racontant comment sa famille est tombée dans le piège de l’évangile de la prospérité. L’auteur décrit également le long chemin qu’il a dû parcourir pour sortir complètement de cette fausse doctrine et retrouver une voie saine. Il vaut la peine de l’écouter.
Le père de Costi naquit à Jaffa en Israël, dans une famille orthodoxe peu aisée. Après la guerre des Six Jours, la famille émigra à Toronto, au Canada. Son père et son oncle, Benny Hinn, se convertirent au christianisme. Ils furent impressionnés par le ministère de guérison de K. Kuhlmann (1907-1976), une des figures de proue du mouvement de guérison aux États-Unis. Ils commencèrent alors à s’intéresser à la théologie de la prospérité, prônant la santé et l’aisance matérielle.
Le principe de cette théologie est relativement simple : c’est en offrant à Dieu une part de ses biens que l’on peut espérer recevoir de Lui en retour une part bien plus grande, sous forme de guérison ou d’argent. On pourrait parler d’un « retour divin sur investissement », une opération extraordinaire puisque Jésus parle de retour au centuple. Certains ont vu en effet dans cette parole de Jésus une confirmation de leur théorie :
« Je vous le dis en vérité, il n’est personne qui, ayant quitté, à cause de moi et à cause de la bonne nouvelle, sa maison, ou ses frères, ou ses sœurs, ou sa mère, ou son père, ou ses enfants, ou ses terres, ne reçoive au centuple, présentement dans ce siècle-ci, des maisons, des frères, des sœurs, des mères, des enfants, et des terres, avec des persécutions, et, dans le siècle à venir, la vie éternelle. » (Marc 10.29-30)
La conclusion des théologiens de la prospérité est claire : tout ce qui est offert au Christ est rendu au disciple au centuple, déjà dans ce siècle-ci.
Donc, le meilleur moyen d’obtenir une guérison divine ou de prospérer financièrement est de donner de l’argent au Seigneur… ou plutôt à celui qui se dit le serviteur du Seigneur !
Luc 6.38 dit également : « Donnez, et il vous sera donné : on versera dans votre sein une bonne mesure, serrée, secouée et qui déborde ; car on vous mesurera avec la mesure dont vous vous serez servis. »
En donnant de l’argent au serviteur de Dieu, le chrétien est assuré d’obtenir de Dieu la récompense qu’il attend.
Aucune banque ne peut en promettre autant !
Au sein de la tourmente
Costi Hinn raconte comment sa famille a prêché cet évangile-là et s’est ainsi progressivement enrichie, découvrant un luxe qu’elle n’avait jamais connu auparavant, un luxe tapageur présenté comme la preuve que Dieu les bénissait abondamment.
Ils n’hésitaient pas à descendre dans les hôtels les plus luxueux et les plus chers, à faire leurs courses dans les magasins les plus chics, à s’acheter des voitures de très grand luxe.
Ils sont entrés dans un cercle vicieux où le goût du luxe devenait toujours plus important et nécessitait un apport financier toujours plus grand. Il fallait donc privilégier avant tout la levée de fonds et pour cela rien de mieux que des tournées d’évangélisation et de guérison où des milliers de malades désespérés n’hésitaient pas à sacrifier toutes leurs économies pour obtenir une promesse de guérison.
C’est lors de grandes rencontres d’évangélisation à Mumbai, en Inde, totalisant plus de quatre millions de personnes, que Costi commença à mettre en doute la théologie de la prospérité. Il fut choqué en voyant la pauvreté des gens qui donnaient le peu qu’ils avaient pour espérer obtenir une guérison ou la prospérité.
Il devint amer en constatant que les prédicateurs ne pouvaient pas tenir leurs promesses. De plus, ils trompaient les gens en leur faisant de fausses prophéties1.
Leur tactique était simple et consistait à faire des prophéties en rafales, espérant que parmi cette salve de prophéties au moins une s’accomplirait. Et ça marche !
Comment pourrait-on résister lorsqu’un prédicateur vous affirme que Dieu veut que vous soyez riches et en bonne santé, et que vous ayez une vie agréable et facile en ne manquant de rien ?
Pour cela, il vous suffit de le proclamer, de le croire… d’ouvrir votre porte-monnaie et de donner de l’argent !
Et si jamais cela ne se réalise pas, ceux qui demandent de l’aide doivent se remettre en question.
Les fautifs, ce sont eux ! Si les gens sont pauvres, c’est de leur faute !
Leurs paroles pessimistes sur leur santé les empêchent d’accéder à la richesse. Leur fréquentation de personnes « négatives » les bloque.
Ils n’ont pas suffisamment de foi pour obtenir ce qu’ils demandent ou n’ont pas donné assez d’argent pour l’œuvre de Dieu. Ou peut-être ont-ils même dit du mal d’un serviteur de Dieu ?
Tous ces arguments étaient habilement distillés de manière à excuser les échecs de la prière du prédicateur et pousser les gens à donner toujours plus.
C’est ainsi que plusieurs prédicateurs de la prospérité ont accumulé une fortune estimée à quelques dizaines, voire des centaines de millions de dollars.
Une fortune acquise par le mensonge sur le dos des pauvres.
Costi Hinn raconte ensuite le long chemin qu’il a été amené à faire pour sortir de cet engrenage diabolique et retrouver le véritable Évangile ainsi qu’une relation saine avec le Dieu souverain.
Perspective biblique de la prospérité
Toute fausse doctrine s’appuie sur une part de vrai et une part de faux.
Le diable sait habilement utiliser certains versets bibliques pour justifier ses mensonges. Reprenons donc certains textes, qui ont été tronqués, afin de les replacer dans leur contexte et leur vraie perspective.
A. Dans l’Ancien Testament
De nombreux textes nous parlent de croyants qui sont devenus riches. Citons quelques exemples.
Les patriarches Abraham, Isaac et Jacob sont devenus progressivement riches et puissants. Leurs troupeaux se sont multipliés et ils ont accumulé toutes sortes de biens.
Abraham et Lot avaient des richesses trop considérables pour qu’ils demeurent ensemble2. C’est alors qu’ils décidèrent de se séparer pour éviter des conflits entre leurs bergers.
Lorsque le roi d’Israël, Salomon, demanda à Dieu de la sagesse pour diriger son peuple, Dieu lui donna en plus la richesse et la gloire, parce que justement il ne les avait pas demandées3.
Les théologiens de la prospérité considèrent ainsi que les richesses matérielles font partie des bénédictions divines et qu’elles sont même un signe que le croyant marche fidèlement dans l’obéissance et qu’il est agréé par Dieu. Certains textes nous montrent que ce raisonnement n’est pas forcément juste.
Le livre de Job nous raconte l’histoire d’un homme très riche, juste et droit devant Dieu. Il est agréé par Dieu qui en donne le témoignage suivant :
« Il n’y a personne comme lui sur la terre ; c’est un homme intègre et droit, craignant Dieu, et se détournant du mal ». Mais Satan pose alors une question perfide : « Est-ce de manière désintéressée que Job craint Dieu ? »
Il suggère ainsi un tout autre scénario : Job craint Dieu afin d’obtenir de lui toutes sortes d’avantages. On est au cœur de l’évangile de la prospérité !
Satan propose à Dieu d’enlever à Job ses richesses et ce dernier finira bien par maudire Dieu. Le défi est accepté et Dieu laisse Satan mettre à l’épreuve son serviteur. C’est ainsi que Job perd subitement toutes ses richesses, puis sa famille, puis sa santé. Sa foi est terriblement ébranlée, mais elle persiste au travers des doutes. À la fin de cette terrible épreuve, Dieu redonne à Job des richesses, au double.
Cette histoire passionnante nous rappelle que les richesses ne sont pas un dû et que Dieu peut même permettre qu’elles nous soient enlevées afin que nous découvrions qu’il y a quelque chose de tellement plus important que les richesses : c’est la relation d’amour et de confiance que nous pouvons entretenir avec lui.
Voilà le vrai trésor qu’il faut rechercher et que personne ne pourra nous enlever !
Notons encore que certains croyants fidèles, dans l’Ancien Testament, ont vécu dans le dénuement et la persécution à cause de leur foi. Plusieurs prophètes ont été tués parce qu’ils annonçaient fidèlement le message de Dieu.
Le chapitre 28 du Deutéronome est très instructif : il parle des bénédictions qui accompagneront le peuple d’Israël si celui-ci garde l’alliance contractée entre Dieu et lui, et obéit aux commandements que Dieu lui a prescrits. Les bénédictions sont multiples et concernent tous les domaines de la vie, y compris les biens matériels et la santé. Mais en cas de rejet de l’alliance et de désobéissance aux commandements divins, ces bénédictions tombent et sont remplacées par des malédictions qui mènent à la pauvreté et la maladie.
Ce texte du Deutéronome nous amène à deux conclusions complémentaires importantes : 1) la prospérité est le fruit de l’obéissance aux commandements divins, 2) la bénédiction divine accompagne celui qui respecte et honore l’alliance qui le lie à Dieu.
Reprenons ces deux points :
1) Celui qui agit envers son prochain avec droiture, honnêteté et respect a bien plus de chances de faire prospérer son entreprise que celui qui est malhonnête, ne tient pas parole et trompe ses clients.
C’est une logique élémentaire, qui découle de l’obéissance à des principes divins de vie.
Au 16e siècle, la Réforme de l’Église, introduite par Luther puis Calvin et d’autres, a permis de réintroduire ces valeurs morales bibliques dans la société, ce qui a grandement favorisé son essor économique.
À cette époque, on a rapidement vu une différence de prospérité entre les pays qui mettaient en pratique les principes bibliques et ceux qui les délaissaient.
2) À celui qui vit et agit selon les principes divins, Dieu donne une bénédiction particulière et surnaturelle en plus. C’est une grâce qui est accordée, selon le bon vouloir de Dieu. Elle n’est nullement un dû que nous pourrions réclamer ou, pire, acheter !
Précisons également que cette bénédiction peut être donnée sous différentes formes et que la richesse matérielle n’en fait pas forcément partie.
Certains croyants n’ont pas connu la prospérité matérielle et pourtant ils ont eu une vie riche et dense dans d’autres domaines. Faisons donc bien attention de ne pas tomber dans le piège qui consiste à lier bénédiction divine et richesses matérielles. Celles-ci ne sont pas nécessairement un signe de la bénédiction de Dieu.
Certains théologiens de la prospérité citent le verset 10 du chapitre 3 du livre de Malachie pour justifier leur pratique :
« Apportez à la maison du trésor toutes les dîmes, afin qu’il y ait de la nourriture dans ma maison ; mettez-moi de la sorte à l’épreuve, dit l’Éternel des armées. Et vous verrez si je n’ouvre pas pour vous les écluses des cieux, si je ne répands pas sur vous la bénédiction en abondance. »
En sortant ce verset 10 de son contexte, on pourrait effectivement penser qu’en apportant de l’argent (sa dîme) au Temple de Dieu, on encourage Dieu à ouvrir les écluses des cieux et répandre la bénédiction en abondance.
En interprétant ce verset, certains prédicateurs font d’ailleurs, à tort, une analogie entre le Temple et leur église, entre le ministère des Lévites et le leur. Ils se prennent ainsi pour les nouveaux « Lévites » de l’église.
En lisant le livre de Malachie, on découvre que malgré tout l’amour que Dieu prodigue à son peuple, celui-ci méprise son Dieu, lui désobéit et le trompe, notamment dans son devoir d’entretien des Lévites et des sacrificateurs qui font le service du Temple.
Les dîmes ne leur sont plus versées et plusieurs Lévites ont dû quitter le service du Temple pour se vouer à l’agriculture afin de survivre. Dieu se fâche et menace Israël de représailles s’il ne se repent pas. Mais, comme toujours, il y a une note d’espoir en cas de repentance. Si le peuple revient de ses mauvaises voies, s’il apporte la dîme prescrite pour faire vivre le service du Temple, alors Dieu renoncera à ses malédictions et apportera à nouveau ses bénédictions. Ici, la logique du don est très différente de ce qu’en font les prédicateurs de la prospérité.
B. Dans le Nouveau Testament
Qu’en est-il dans le Nouveau Testament ? La logique de l’Ancien Testament décrite plus haut reste valable, mais Jésus augmente encore les exigences. Ce n’est pas un péché d’avoir des richesses, mais celles-ci sont faites pour être partagées et utilisées intelligemment en vue du bien commun.
Les riches ont donc des responsabilités vis-à-vis des plus pauvres. Malheur à ceux qui exploitent les plus faibles à leur profit, malheur à ceux qui ferment les yeux sur ceux qui ont besoin d’aide. Les richesses doivent également être utilisées avec sagesse en vue de l’avancement du Royaume de Dieu.
Jésus souligne un point nouveau : les richesses peuvent devenir un piège. En effet, elles peuvent empêcher ceux qui s’y attachent d’entrer dans le Royaume de Dieu.
L’évangéliste Luc raconte la rencontre de Jésus avec un chef religieux, persuadé d’accomplir tous les commandements de Dieu. Jésus comprend de suite que cet homme est trop attaché à ses richesses et il lui suggère de vendre ses biens pour le suivre. Mais l’homme s’en va tout triste, car il a de grandes richesses et ne peut s’en séparer. C’est un réel problème spirituel : ses richesses le retiennent et l’empêchent de suivre Jésus.
C’est alors que Pierre s’adresse à Jésus :
« Nous avons tout quitté, et nous t’avons suivi ». Et Jésus dit aux disciples : « Je vous le dis en vérité, il n’est personne qui, ayant quitté, à cause du royaume de Dieu, sa maison, ou sa femme, ou ses frères, ou ses parents, ou ses enfants, ne reçoive beaucoup plus dans ce siècle-ci, et, dans le siècle à venir, la vie éternelle ».
Les disciples ont tout quitté pour suivre Jésus. Ils n’ont, cependant, nullement fait le calcul suivant : « En quittant tout pour suivre Jésus, je serai richement récompensé ».
Non ! Ils ont tout quitté pour suivre Jésus et faire sa volonté, et non pour obtenir une récompense. Et pourtant, dit Jésus, cette récompense sera bien réelle. Elle sera donnée sous diverses formes qu’il appartient à Dieu seul de déterminer. C’est son affaire !
Les disciples ne deviendront pas riches après la mort et la résurrection du Christ, mais, effectivement, ils découvriront dans l’Église des frères et des sœurs à aimer, des enfants à élever, des parents à vénérer ; ils pourront également jouir des biens de toute nature appartenant à des frères. Le Christ ne les laissera pas dans la misère matérielle.
À cette liste de promesses décrites ci-dessus, l’évangéliste Marc rajoute ces mots de Jésus : « avec des persécutions ».
Jésus ne convie pas ses disciples à vivre dans un paradis sur terre, mais à une vie riche de la présence de Dieu, et en même temps difficile à cause des persécutions qu’elle va susciter. L’apôtre Paul, dans ses épîtres, nous donne à plusieurs reprises un aperçu de sa vie. Une vie d’une richesse étonnante grâce à la présence agissante du Christ en lui ; mais aussi une vie parsemée de tribulations et de souffrances de toutes sortes. Voici ce qu’il dit : (Philippiens 4.12-13) :
« Je sais vivre dans l’humiliation, et je sais vivre dans l’abondance. En tout et partout j’ai appris à être rassasié et à avoir faim, à être dans l’abondance et à être dans la disette. Je puis tout par celui qui me fortifie ».
Tous ces témoignages confirment l’enseignement de Jésus, qui exhortait à rechercher d’abord le Royaume de Dieu et sa justice… sachant que les autres choses viendraient en plus, comme une conséquence de la recherche du Royaume.
Parmi ces autres choses, il y a la possibilité d’expérimenter une guérison et celle d’avoir assez pour vivre. Je dis bien « possibilité », parce que cela n’est pas un dû.
Le Livre des Actes (8. 9-24) raconte qu’un certain Simon, qui exerçait la magie avec succès, fut impressionné par les apôtres qui imposaient les mains aux croyants pour qu’ils reçoivent le Saint-Esprit.
Il leur offrit de l’argent afin de recevoir, lui aussi, ce pouvoir. Pierre lui répondit ceci :
« Que ton argent périsse avec toi, puisque tu as cru que le don de Dieu s’acquérait à prix d’argent ! »
Souvenons-nous que la bénédiction divine est une grâce et que personne ne peut l’acheter ! ■
L’apôtre Paul, dans sa seconde épître, avertit les Corinthiens des dangers qui les menacent. En effet, de faux apôtres cherchent à les détourner du véritable Évangile afin de les exploiter. Voici ce qu’il leur dit :
« Ces hommes-là sont de faux apôtres, des ouvriers trompeurs, déguisés en apôtres de Christ. Et cela n’est pas étonnant, puisque Satan lui-même se déguise en ange de lumière. Il n’est donc pas étrange que ses ministres aussi se déguisent en ministres de justice. Leur fin sera selon leurs œuvres ». (2 Corinthiens 11.13)
Ces gens cherchent visiblement à obtenir de l’argent ou un certain pouvoir, ou les deux en même temps. L’église de Corinthe est gangrenée par ces doctrines mensongères, et malheureusement les croyants « le supportent bien. (2 Corinthiens 11.4)
Voici ce que dit l’apôtre Pierre :
« Il y a eu parmi le peuple de faux prophètes, et il y aura de même parmi vous de faux docteurs, qui introduiront des sectes pernicieuses, et qui, reniant le maître qui les a rachetés, attireront sur eux une ruine soudaine.
Plusieurs les suivront dans leurs dissolutions, et la voie de la vérité sera calomniée à cause d’eux. Par cupidité, ils vous exploiteront au moyen de paroles trompeuses, eux que menace depuis longtemps la condamnation, et dont la ruine ne sommeille point. »
(2 Pierre 2.1-3)
De ces textes nous pouvons dégager les traits caractéristiques suivants de ces faux docteurs et faux prophètes :
- Ils se font passer pour des gens bien, des apôtres du Christ.
- Ils cherchent à être populaires.
- Ils disent ce que les gens veulent entendre.
- Ils trompent pour s’enrichir.
- Ils ont un amour immodéré de l’argent.
Si Paul reprend sévèrement les Corinthiens, c’est d’une part pour leur éviter d’être escroqués et dépouillés, et d’autre part pour stopper l’œuvre néfaste de gens cupides qui prêchent un faux évangile, empêchant ainsi les fidèles de vivre dans la plénitude du Christ. Le problème n’est donc pas que pécuniaire ; il est avant tout spirituel. En effet, Paul ne peut accepter que l’Évangile soit déformé et que le Christ soit bafoué. De même, nous devons, nous aussi, débusquer de telles fausses doctrines et les dénoncer. Cela demande beaucoup de discernement et de sagesse !
Soyons donc vigilants et ne fermons pas les yeux sur les questions d’argent dans l’Église ! Demandons à Dieu de nous donner du discernement pour comprendre les véritables intentions des responsables dans la communauté. Faisons comme les disciples à Bérée4, qui examinaient chaque jour les Écritures pour voir si ce qu’on leur disait était exact. Faisons comme Jésus qui répondait aux tentations de Satan par ces mots : il est aussi écrit…
C’est parce qu’il connaissait l’ensemble de la Révélation qu’il pouvait mettre en évidence les mensonges de son adversaire. ■