Le Lien des cellules de prière

249 | Avril 2009

L'engagement de la Charte+

Par sa croix, le Christ a mis le signe « + » dans le monde
 
Une emprise sur le tiers-monde
Le combat de l’Église contre les expressions du mal représente l’un des grands défis des pays en voie de développement. Dans certains pays d’Afrique, la proportion de personnes se déclarant chrétiennes est très élevée, avec des taux dépassant parfois les 80 %. Cependant, alors que les personnes fréquentent les églises, l’impact bénéfique des valeurs chrétiennes peine à s’exprimer dans la société et les populations restent enfermées dans des carcans destructeurs et cruels qui entravent le développement.

La cupidité, par exemple, touche souvent les familles et certains pères ou oncles n’hésitent pas à exiger des dots astronomiques pour le mariage de leurs filles. Cela place les jeunes fiancés dans des situations intenables ou rend impossibles des mariages. Cette avidité touche aussi les services de la santé dans lequel le devoir d’assistance fait place à toutes sortes d’abus. De jeunes mamans, qui ont accouché à hôpital et qui ne peuvent régler la facture, sont parfois emprisonnées jusqu’à ce qu’elles trouvent de quoi payer. Certaines y restent plusieurs années !
Les ravages de la corruption conduisent à ce que dans certaines régions il n’est plus possible de faire confiance à ses amis et à des membres de l’Église. Dans un tel climat, il est impossible de s’associer ou de créer des entreprises d’envergure : chacun craindra que l’un des partenaires ne succombe à la tentation et vole le capital.

Toute l’économie souffre de ce climat qui met en péril le système bancaire et les projets d’investissements. Finalement, seules les entreprises individuelles subsistent forçant les travailleurs à assumer toutes les étapes de production. Le cultivateur devra donc produire, transporter et vendre lui-même ses produits pour être sûr d’en toucher les bénéfices. Par ce sombre tableau il ne s’agit pas de juger des personnes. Ainsi, ce sont aussi dans ces régions que l’on assiste à un sens admirable du partage et de la solidarité. Par ailleurs, il ne faut pas oublier que ces expressions du mal se produisent dans des contextes de survie. Se poser la question de savoir comment l’on se comporterait dans une situation de faim ou de pauvreté extrême, c’est déjà y répondre.

Le pouvoir sournois de la corruption se construit dans des contextes où la bataille pour survivre conduit inexorablement à ne plus respecter les limites et le droit. Chacun de nous est finalement responsable de ce qu’il fait avec ce qu’il a reçu, et selon ce critère, ce ne sont pas ceux qui font le plus de mal qui sont les plus coupables. Toutefois, et même si les expressions du mal sont compréhensibles et universelles, il serait suicidaire de leur laisser le champ libre. Ainsi, seule une transformation profonde de nos valeurs peut apporter un changement qui puisse, par exemple, nous permettre de résister à la tentation d’écraser notre prochain pour défendre nos intérêts.


La Charte +
La « Charte + (plus) » est un projet qui vise à encourager ceux qui désirent appliquer les valeurs de l’Évangile dans leur vie et la société. Elle vise en priorité les pays d’Afrique centrale dans lesquels les défis de transformations des valeurs sont les plus importants. Pour cela, elle s’adresse aux personnes qui exercent une fonction de modèle et qui ont des responsabilités sociales. La « Charte + » se présente sous la forme d’un document à signer et que l’on peut ensuite afficher pour nous rappeler nos engagements. Le signataire reçoit aussi une petite broche dorée qu’il peut porter pour afficher ses engagements à son entourage. Cela permet de tisser des réseaux de confiance.
 

La Charte + vise à favoriser les aspects suivants :

  • Construire sa vie sur des fondements de foi chrétienne éprouvés et solides.
  • Encourager l’intégration des valeurs chrétiennes dans la vie quotidienne.
  • Encourager les personnes de bonne volonté à agir selon des principes visant au respect des autres et à la justice.
  • Conduire l’Église à prendre conscience de son potentiel de développement.
  • Présenter les bases spirituelles et morales nécessaires à la société.
  • Promouvoir et former des attitudes constructives dans les cercles de la famille, de l’Église, des services de santé et de la société.
  • Responsabiliser les personnes exerçant un rôle de modèle dans la société : médecins, pasteurs, responsables, hommes politiques, journalistes, chefs d’entreprises, etc.
  • Construire un réseau de confiance entre les signataires. La charte est un projet sans but lucratif et subventionné par l’association ENTRAID, le signataire contribue toutefois modestement aux coûts de fabrication de l’insigne.
  • Une vision à partager en groupe Les sept thèmes de la Charte + peuvent servir de trame pour animer des rencontres dans les groupes de prières ou d’églises.

 

Texte de la Charte

1. Confession
Je crois au Dieu d’amour et créateur qui agit par son Esprit-Saint. Il s’est révélé et a manifesté sa grâce par l’oeuvre de Jésus-Christ. Par cette charte, je m’engage à chercher à grandir dans l’amour du prochain et le respect de la justice. Conscient de mes limites, je prends cet engagement en invoquant l’aide de Dieu et je promets de refuser tout recours à la sorcellerie, aux pratiques occultes et aux superstitions qui enchaînent les consciences et perturbent les relations.

2. Vie personnelle
Sachant que ma vie est fragile et que je suis de passage sur la terre, je m’engage à mettre mon identité et mes valeurs en Dieu et à faire appel à son secours pour qu’il m’assiste face aux tentations, aux vanités et à l’emprise du mal. • Avec l’aide de l’Esprit-Saint, je choisis de m’appuyer sur la révélation biblique pour trouver sa volonté et utiliser mes biens et mes capacités avec sagesse. • Conscient de ma vocation de témoin, je veillerai à être un bon exemple pour exprimer l’amour de Dieu dans le monde.

3. Respect du prochain
Que, par le Christ qui a donné sa vie pour les hommes, je puisse recevoir une vision nouvelle de la valeur de ceux qui m’entourent et vivre dans une attitude d’humilité, de pardon et en agissant avec générosité envers les pauvres. Je m’engage à user de tolérance et à respecter les autres sans tenir compte de leur religion, origine, ethnie, nationalité ou couleur de peau. • Je promets de respecter les biens et les propriétés d’autrui. • Pour être une personne de confiance, je m’engage à agir dans un climat de vérité, à être conséquent avec ma parole et à respecter mes promesses. • Je refuse aussi de recourir à la vengeance et à toute forme de violence sortant du cadre de la légitime défense.

4. Couple et famille
Je m’engage à reconnaître que l’homme et la femme sont deux êtres de même valeur et à défendre leurs droits et leur dignité, en particulier pour les femmes lorsqu’elles sont opprimées. • En accord avec la révélation biblique, je considère que l’alliance du mariage est un projet sacré qui vise à exprimer l’amour de Dieu et du prochain. Je demande à Dieu de m’assister dans la gestion de ma sexualité de manière à ce qu’elle puisse s’épanouir dans une relation fidèle. Je m’engage à respecter les couples et à reconnaître leur droit de fonder une famille sans subir l’ingérence de tiers. • Considérant combien les enfants sont précieux aux yeux de Dieu, je m’engage à les respecter, à les défendre et à les assister, en particulier les orphelins. Si je suis parent, je demande à Dieu qu’il m’aide à élever mes enfants et à les encourager. Pour eux je m’engage à progresser en cherchant à être un modèle de douceur et de juste autorité.

5. Église
Si j’ai une responsabilité ou un ministère dans l’Église, je promets de m’appliquer à exercer cette fonction avec consécration et selon le modèle donné par le Christ, le bon berger. • Dans ce service, je m’engage à ne pas dominer les autres mais à chercher l’unité et la communion avec tous les membres du Corps de Christ, même ceux qui sont d’une autre dénomination ou fédération d’églises. • Selon l’exemple du Christ, qui s’est donné gratuitement aux hommes, je m’engage à ne pas utiliser ma fonction dans l’Église pour m’enrichir ou abuser du pouvoir. Dans ce sens, je reconnais que les dîmes et les offrandes appartiennent à Dieu et à l’Église. Elles visent à apporter le salut, l’assistance aux pauvres et à soutenir ceux qui exercent un ministère. Dans la gestion des richesses, je m’engage à appliquer un principe d’égalité envers ceux que je sers.

6. Santé
Si j’ai une responsabilité ou une fonction dans les services de santé (médecin, infirmier, administrateur, etc.), je m’engage à respecter le principe d’assistance qui place les soins aux souffrants comme un devoir et une priorité. Dans les cas d’urgence, je promets de prêter assistance à mon prochain sans considération de son niveau social ou de ses moyens financiers. Dans ce sens, je m’engage à combattre les concepts visant à utiliser les services de santé dans une vision cupide et de m’opposer aux démarches dont le but est d’extorquer de l’argent à des personnes sans moyens.

7. Société
En tant que citoyen(ne) je m’engage à servir ma région et mon pays de manière à contribuer à la construction d’un État bâti sur des principes de droits et de devoirs et dans le respect de la création. • Dans la mesure de mes possibilités, je m’engage à servir la société en m’appliquant à travailler avec excellence dans ma profession et de manière à offrir les meilleurs produits et prestations. • Si j’ai une responsabilité dans une fonction d’autorité (justice, police, armée, politique) je m’engage à appliquer les lois dans le respect de la dignité humaine. • Si je dois exercer la justice ou intervenir dans des conflits, je m’engage à agir avec équité, sans parti pris arbitraire et à respecter un principe de proportionnalité dans l’usage de la force.lois dans le respect de la dignité humaine. • Si je dois exercer la justice ou intervenir dans des conflits, je m’engage à agir avec équité, sans parti pris arbitraire et à respecter un principe de proportionnalité dans l’usage de la force.