Le Lien des cellules de prière

198 | Octobre 1996

L’adoration clé pour le combat spirituel

Pourquoi?
Qui de nous n’a pas rêvé d’un monde dans lequel l’amour et le bien domineraient? Imaginons un instant la qualité de vie résultant d’une société capable d’aimer, sans souffrance et sans larmes. Face à notre monde déchiré par la haine et la souffrance, ce rêve apparaît comme inaccessible, car à l’évidence, il nécessiterait que la volonté de Dieu s’accomplisse (enfin) sur la terre comme au ciel.

Mais alors pourquoi? Pourquoi notre humanité promise à vivre dans la présence et l’amour de Dieu croupit-elle dans la désolation? Pourquoi est-elle soumise à la violence des pillages et des drames? Pourquoi encore, est-elle habitée par les ambitions destructrices, menacée de toute part par les maladies et les ravages? Que dire des souffrances de la multitude des enfants débarquant miséreux dans un monde incapable de les accueillir et de les aimer…

Dieu serait-il trop faible ou indifférent à notre sort? Non bien sûr! Toute la Bible ne cesse de nous présenter un Dieu puissant et aimant. Mais alors, quelle est donc la force terrible qui empêche les nations et les peuples de rejoindre la merveilleuse dimension du Royaume de Dieu? Comment cette force peut-elle limiter le désir de Dieu de combler les hommes de son amour?

Toute cette tension n’échappe pas à la révélation biblique. Dans les évangiles, Jésus partage entièrement notre condition humaine. Comme la majorité des enfants de la terre, Jésus va émerger dans un environnement corrompu par la violence et la méchanceté. Sans l’assistance fidèle de son Père céleste, l’enfant Jésus aurait été un simple nom de plus sur la liste des enfants massacrés par Hérode.
1 Pour accueillir le fils de Dieu, il n’y a eu ni la louange ni l’honneur des rois, mais bien une rage meurtrière qui ne cessera de vouloir sa disparition. Sur la terre, pourtant créée par Dieu, le Fils du Créateur est un visiteur indésirable, un "corps étranger" à éliminer. Cette tension entre le Royaume de Dieu et le pouvoir en place s’exprime précisément dans la rencontre entre Jésus et Satan. Dans cet épisode, Jésus affronte pendant quarante jours les assauts du diable. À la fin de ce temps Satan lance cette dernière attaque.

"Le diable transporta encore Jésus sur une montagne très élevée, lui montra tous les royaumes du monde et leur gloire et lui dit: Je te donnerai toutes ces choses, si tu te prosternes et m’adores. Jésus lui dit: Retire-toi, Satan! Car il est écrit: Tu adoreras le Seigneur, ton Dieu, et tu le serviras lui seul. Alors le diable le laissa. Et voici, des anges vinrent auprès de Jésus, et le servaient." (Matthieu 4:8-11.)


Satan est riche
Nous pouvons sans trop de peine, imaginer la visite guidée de Satan. Les rois dans leurs somptueux palais, les généraux et leurs puissantes armées – la gloire accordée aux vedettes des sports ou des arts – quelques excursions dans les somptueuses demeures des nantis, et un regard indiscret sur les coffres remplis d’or et d’argent. Tout y était. Satan, pour mieux éblouir, avait certainement demandé à ses fidèles serviteurs de faire briller chaque médaille, chaque titre et chaque sou. Travail laborieux que ses fidèles d’aujourd’hui continuent à faire docilement et de bon cœur. Pour ne pas ternir la beauté de son domaine, gageons qu’il avait encore soigneusement masqué la désolation qui suinte de sa domination. Bref, Lucifer, l’ange de lumière, méritait bien son nom. Sa tentation devait être belle à souhait et il était certainement fier d’avoir pu montrer à Jésus l’étendue de ses richesses: les royaumes du monde et leur gloire. Remarquons en passant que Jésus ne conteste pas cette revendication de Satan. Cette domination est justement la raison des innombrables malheurs de notre terre.

Satan est pauvre
Pourtant malgré l’étalage de ses biens et ses apparences de richesse, Satan se trahit comme étant terriblement pauvre. S’il présente toute cette abondance à Jésus, c’est uniquement pour faire l’inventaire de ce qu’il serait prêt à donner en échange de l’adoration de Jésus.

Ce désir fondamental du diable est une indication très utile pour comprendre le secret du monde des ténèbres. Tout royaume est assoiffé de ce qui fait sa force. L’économie désire l’argent, les armées demandent des armes, les puissants cherchent le pouvoir.

Si Satan est assoiffé d’adoration, c’est parce que
tout son royaume repose sur l’honneur qu’il reçoit de ceux qui l’adorent.

Cette révélation est capitale. Dans la création, Satan, malgré toute sa gloire, n’a jamais eu l’extraordinaire position spirituelle accordée aux hommes, les fils de Dieu2.
Face à cette position élevée, Satan, entraîné par son orgueil et sa convoitise, a cherché un moyen pour s’attribuer la dignité et l’autorité des hommes. Ce précieux capital c’est l’amour du cœur, l’adoration, qui comme le souligne Jésus, ne devrait jamais s’adresser à un autre qu’à Dieu.

 

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Le pouvoir de Satan ne vient que de ce qu’on lui donne. Si tous les hommes se tournaient vers Dieu, Satan serait immédiatement privé de tout pouvoir et se retrouverait comme une minuscule scorie dans l’éclatante lumière du royaume de Dieu.

Malheureusement l’humanité s’est inclinée devant Satan en lui accordant une place maîtresse. Car "celui que tu adores c’est celui que tu prends pour maître". En se prosternant corps et âme dans de faux cultes (spiritualités, astrologie, New Age, etc.), en succombant au mal ou en mettant les richesses, le pouvoir et la gloire avant Dieu, l’homme ouvre des brèches spirituelles pour le mal. C’est la base du péché, car le plus grand des péchés se résume dans le fait de ne pas adorer Dieu et d’offrir ainsi un redoutable hommage au prince des ténèbres. Cette attitude nous écarte du royaume de Dieu et permet à Satan d’occuper un trône de domination sur la terre.

L’homme moderne n’a souvent pas la moindre conscience de la mainmise qu’il accorde à Satan en détournant son adoration de Dieu. En suivant les mensonges et les séductions, l’homme ouvre la porte au malheur.

Au fil de ses conquêtes et des droits qu’il reçoit des hommes, Satan obtient la possibilité d’agir sur les valeurs culturelles et sociales d’une région ou d’un pays. Une fois son pouvoir en place, il peut conduire les hommes dans son projet prioritaire: détruire les signes (menaçants) du royaume de Dieu. Ainsi, les nombreuses persécutions contre les témoins de Dieu ou les entreprises pour faire taire la Bible sont autant de signes de l’influence de Satan parmi les hommes.

 

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En offrant mon adoration à un autre que Dieu, je permets à une puissance spirituelle diabolique de prendre une autorité et des droits dans ma vie.
 

Le chemin de la libération
Comme il est aisé de le comprendre, le seul moyen de sortir du piège infernal de Satan est de couper les droits qu’il a sur nous. Malheureusement, une telle démarche est comme les efforts d’un prisonnier pour casser sa chaîne. Comme les droits de Satan reposent sur l’adoration que nous lui avons accordée, ils revêtent une légitimité spirituelle qu’il peut revendiquer même devant Dieu. Ainsi, chacun de nos péchés est une arme redoutable avec laquelle le monde des ténèbres peut prouver que nous sommes attachés à lui. Pour être libre, la sordide alliance doit être abolie.

Cette œuvre est accomplie par Jésus. Par sa mort sur la croix, le Christ prend à sa charge les péchés donnant un droit à Satan. Si la faute disparaît, le droit de condamnation n’a plus de raison d’être. Ainsi en mettant nos fautes sur Jésus, le péché fondamental de notre vie
perd son pouvoir et l’emprise de Satan glisse comme des ongles sur une vitre. Nous sommes enfin libres, selon cette parole:

"Il a effacé l’acte dont les ordonnances nous condamnaient et qui subsistait contre nous, et il l’a éliminé en le clouant à la croix; il a dépouillé les dominations et les autorités, et les a livrées publiquement en spectacle, en triomphant d’elles par la croix." (Colossiens 2:14-15.)

Ce principe spirituel est très important pour le combat spirituel envers des personnes, des familles, des régions, ou un pays. Car si Satan peut agir dans un "espace", c’est forcément qu’il a reçu des droits. Découvrir l’origine de ces droits et combattre leur pouvoir au nom du Christ permet de reprendre une juste autorité. Cette démarche est très importante et agit comme une clé dans l’évangélisation.
"Je voyais Satan tomber du ciel comme un éclair."

Sur un plan plus personnel, cette victoire devrait se vivre en profondeur avec tous ceux que le Seigneur entraîne dans l’église. Parfois, même après des années, certains chrétiens n’ont jamais eu l’occasion d’exercer l’autorité du Christ pour s’affranchir des droits anciens. De ce fait, d’anciennes pratiques païennes, des superstitions, des haines tenaces, des péchés chroniques ou des esclavages les maintiennent sous l’asservissement de puissances.

Dans l’idéal, chaque personne qui désire donner sa vie à Christ devrait avoir l’occasion de faire tomber les revendications de Satan par une coupure radicale.

Dans l’église primitive cet acte se faisait lorsque le croyant témoignait de sa nouvelle vie en passant par les eaux du baptême. À cette occasion, il pouvait proclamer que toutes les anciennes adorations et les emprises du péché étaient mises dans la mort du Christ.

Cette préoccupation devrait aussi être la nôtre et nous entraîner à exercer l’autorité du Christ au milieu de nous et aussi envers les nouvelles personnes que Dieu met dans nos groupes. Dans ce sens, voici une ligne à suivre pour entrer activement dans cette dimension de puissance et de libération.


Démarche de libération

1. Mettre les droits de Satan dans la lumière.
Souvent les péchés qui donnent un droit à Satan sont évidents et apparaissent immédiatement à la lumière de la Parole de Dieu. D’autres fois, il est nécessaire de prendre du temps afin de discerner, avec l’aide du Saint-Esprit, les lieux secrets où Satan a une emprise spirituelle. Cela implique de se mettre entièrement sous l’autorité de Dieu en acceptant sa lumière, en particulier sur les zones sombres et secrètes de sa vie.

2. Exercer l’autorité de Christ
Satan et ses puissances reculent uniquement devant une force supérieure. Il n’est donc pas utile de crier, ou de gesticuler par nous-mêmes. Le seul appui nécessaire pour faire basculer un pouvoir diabolique est l’œuvre de la croix. Même si tous les hommes n’ont pas entendu le message de l’Évangile, il est évident par contre que le monde spirituel connaît très bien ce qui s’est passé au début de notre ère. Nous pouvons donc fermement nous appuyer sur la portée du sacrifice de Christ et proclamer aux pouvoirs qu’ils perdent leurs droits en son Nom. Concrètement cela comporte de confesser ses péchés, de les déposer avec foi en la mort de Christ. Pour un nouveau converti, le meilleur cadre de cette proclamation est le baptême.

3. Consacrer notre vie à Dieu: l’adorer
Comme le disait Jésus, une maison ne reste pas longtemps vide3. Cette solennelle mise en garde devrait nous inviter à conquérir le territoire de Satan dans le seul but de le mettre sous le règne de Dieu. C’est le seul moyen de vivre sous une bonne et juste autorité. Celle de Dieu est douce et solide. Là encore, la clé, c’est une vraie adoration permettant à l’Esprit de remplir notre vie. En invitant Dieu au centre de notre vie, de nos familles et de notre communauté, nous lui permettons d’agir en propriétaire. N’est-ce pas là notre plus grande sécurité? Si Dieu garde la maison qui pourrait venir la piller?