Le Lien des cellules de prière

229 | Avril 2004

Des serviteurs de Dieu pour équiper l'Eglise

Indépendamment des dangers et abus, tels que dénoncés avec raison dans l' article précédent, et qui peuvent tenter certains bergers, demandons-nous quel peut être le rôle des ministères dans le Corps du Christ qu'est l'église d'une ville ou d'une région.

Des "Hommes de Dieu"
Tout d'abord le ou les pasteurs (au sens global) devraient être connus comme "des hommes de Dieu", pour reprendre la belle expression biblique. C’est-à-dire des intimes du Seigneur, un peu comme le disciple que Jésus aimait , celui qui penchait sa tête sur la poitrine de Jésus (Jean13.23). Nous responsables, nous avons besoin d'apprendre à "entendre battre le cœur de Jésus", qui est aussi le cœur du Père. Nous en avons besoin pour pouvoir répondre aux désirs du Père et lui ressembler, recevoir son amour, sa sagesse et ses dons. Ainsi, tout en étant des "frères", serons-nous aussi des "pères spirituels". Les membres d'une communauté chrétienne devraient être d'accord que leur berger prenne des temps réguliers pour cultiver sa communion personnelle avec Dieu.

Des équipes de ministères
Ensuite, réjouissez-vous si vos Anciens ou Pasteurs travaillent en équipe de ministères, car c'est ainsi que le Seigneur a prévu les choses. De nos jours, l'Esprit Saint pousse à nouveau les serviteurs de Dieu à œuvrer en équipes ministérielles, équipes coordonnées par des gens aux qualités apostoliques. Ces derniers sont à la fois ceux qui posent les fondations correctes d'une église ou d’une œuvre (souvent des pionniers, des fondateurs) et ceux qui ont la vision générale du plan d'ensemble (des sortes d'architectes spirituels).

Soutenus par ces serviteurs au cœur d'apôtres, les autres ministères vont trouver leur pleine mesure dans ce contexte, beaucoup mieux que s'ils agissent seuls. Par exemple, ceux qui ont une fonction de Prophète : ils sont souvent des intimes de Dieu, très sensibles à l'Esprit, et voient ce que Dieu est en train de préparer dans la marche de son Peuple. Mais leur rôle n'est pas de diriger. Les Évangélistes: ils savent "accoucher" les nouveau-nés de Dieu, et motiver et entraîner l'assemblée à toujours rejoindre ceux du dehors pour les mettre en relation avec leur Sauveur. Les Enseignants ou Docteurs: ils exposent le mystère de Dieu et tout son Conseil à partir de la Bible; et, proches d'eux, les Pasteurs ou Bergers qui prennent soin de la communauté des disciples et créent de bonnes conditions pour leur formation (Éphésiens 4.11).

Ne nous offusquons pas si de telles équipes de ministères chevauchent plusieurs églises et même des dénominations différentes. En ce 21ème siècle, le Seigneur achève de restaurer le Corps de son Fils qui traversent les barrières de dénominations, si utiles qu'elles aient parfois pu être dans le passé. L'essentiel pour le Corps est d'être centré sur la Tête: Jésus-Christ, et de laisser Jésus vivre et diriger.


Des formateurs de disciples adultes
Troisièmement les bergers et autres ministères devraient mettre en priorité la formation d'équipes de chrétiens spirituellement adultes et stables en Christ. Ils vont repérer ceux qui sont passionnés pour les affaires du Père, et désireux de former d'autres disciples. Ils vont prier pour qu'ils soient revêtus de l'Esprit dans ce but. Les pasteurs pourraient alors former des équipes, par exemple de 8 à 12 disciples solides et capables d'en former d'autres qui en formeront d'autres et ainsi de suite.

Il faut bien sûr que cette "première vague" de responsables soit autant que possible désignée aux pasteurs par Dieu lui-même (Luc 6.12-13), pour avoir une base de départ sûre. Les bergers passeront beaucoup de temps à former les membres d'une telle équipe, pendant peut-être un ou deux ans. Ensuite ils leur délégueront la responsabilité de pratiquer ce qu'ils ont vu faire avec leur formateur. C'est exactement ce qu'a fait Jésus avec les Douze.
Cette façon de voir nécessite une conversion des mentalités au sein même des églises, tant du côté de ceux qui ont le ministère de la Parole ou du gouvernement que du côté des autres membres. Les églises de plusieurs nations du monde qui ont commencé ce processus sont celles dont le taux de maturité et de multiplication est le plus élevé. Dans le fonctionnement traditionnel, les églises restent composées à 90% de gens "mineurs", plus ou moins spectateurs passifs d'un groupe actif certes, mais qui ne libère pas les fidèles dans leurs possibilités de servir Dieu dans leur entourage et dans l'église.


Une façon renouvelée de vivre en église, axée sur le Règne de Dieu.
Les églises du nouveau type ont des ministres qui cherchent à décentraliser et libérer les chrétiens dans leurs dons, leur appel et leur fonction, donc à libérer la croissance ! Ces serviteurs de Dieu ne cherchent pas à confiner l'église dans les locaux officiels sous leur contrôle. Ils restent pourtant très présents pour continuer de faire progresser ceux et celles qui ont pris des responsabilités. Ils supervisent sans imposer leur joug, mais en encourageant les membres à prendre le joug du Seigneur qui est doux et léger, malgré l'engagement total qu'il demande. Les dirigeants eux-mêmes s'appliquent à suivre cette filière et deviennent des serviteurs qui donnent l'exemple.

Chacun de ces nouveaux "bergers" ou "bergères", faiseurs de disciples, formeront avec ceux qu'ils auront conduits à Christ, comme une "famille" spirituelle jusqu'à ce que leurs enfants spirituels, devenus eux-mêmes capables de faire de nouveaux disciples, soient devenus à leur tour des parents spirituels. C'est le principe naturel de la multiplication de Genése1.28.

Ceci n'entraîne nullement l'éclatement de l'Église locale. Celle-ci continue d'être le lieu du rassemblement des "familles" dont nous venons de parler. Mais l'église locale ne conservera pas les prérogatives et les charges qui peuvent être assurées par les "familles" ou "cellules de vie", dans les maisons ou ailleurs. Elle conserve uniquement ce qu'on ne peut pas assurer dans les petits groupes missionnaires :


- La conduite générale du grand ensemble (Conseil d'Anciens et de Diacres, par ex.).

- La grande Assemblée regroupant les cellules avec une plénitude plus grande de dons et de possibilités.

- Des séminaires de formation périodiques plus spécialisés, avec plus de compétences (mais pas trop souvent pour ne pas manger le temps des membres)

- Une ou deux œuvres particulières requérant un appel spécial, œuvres qui peuvent intéresser la ville ou la région.