Le Lien des cellules de prière

144 | Janvier 1983

Demandez le Saint-Esprit

Prier, beaucoup de gens l’ont fait à travers les siècles. C’est bien. C’est même essentiel. Mais le Seigneur veut plus pour nous. Il veut nous donner son Esprit Saint; il veut que nous recevions le Saint-Esprit. Pour faire de nous des torches brûlantes de son feu. Pour embraser le monde entier de son amour: "c’est un feu que je suis venu allumer sur la terre, comme je voudrais qu’il soit déjà allumé!" (Luc 12, 49).
 

Une Pentecôte pour aujourd’hui?
On connaît les événements étranges qui se sont passés le jour de la Pentecôte, au début de l’Église: grand bruit, langues de feu, discours en d’autres langues, ivresse. On constate avec étonnement le changement des apôtres. On se souvient que Jésus avait annoncé tout cela (Jean 7:37; 15:26; Luc 24:49; Actes 1:8). Mais en quoi tout cela peut-il concerner notre vie, à nous, chrétiens du XXesiècle? Oui, quelque chose d’éclatant était indispensable au début, mais après?… Quelques chrétiens marqués d’une vocation particulière de sainteté sont honorés peut-être de la présence du Saint-Esprit, mais vous? mais moi? Il n’y faut pas songer!"
 

La grande peur du Saint-Esprit
Soyons sincères. Tout au fond de nous-mêmes, avons-nous vraiment le désir de recevoir le Saint-Esprit? Nos doutes, nos incertitudes, notre incrédulité même devant tel récit ou telle promesse du Nouveau Testament, ne servent-ils pas à justifier devant notre propre cœur notre peur du Saint-Esprit?

Reconnaissons-le simplement, franchement: la pensée que le Saint-Esprit pourrait venir en nous et pénétrer notre vie jusque dans ses recoins les plus obscurs, éveille chez un grand nombre d’entre nous, non pas de la joie, mais une crainte que nous n’osons pas toujours formuler.

S’il venait, après tout? Si en réponse à notre prière, le Saint-Esprit venait s’emparer de tel ou tel d’entre nous, assurément ce ne serait pas pour nous laisser tranquilles! Le Saint-Esprit n’a jamais laissé tranquille aucun de ceux qu’il a touchés. Nous le savons très bien par tout ce que raconte le Nouveau Testament, sans parler de ce que nous en apprenons par l’Ancien. Mais alors, qu’est-ce qu’il exigerait de nous? Vers quelle aventure nous entraînerait-il? Ne nous appellerait de-il pas à renoncer à tant d’attachements que nous estimons encore pouvoir concilier avec notre foi? Et puis, sur quel chemin nous ferait-il marcher? Ne nous conduirait-il pas à nous singulariser devant les autres: nos proches, nos camarades, nos amis? Ne nous mettrait-il pas en opposition avec notre milieu professionnel, social, mondain, peut-être même religieux? Nous voulons bien porter notre témoignage de chrétiens là où nous agissons, surtout lorsque le conformisme y trouve son compte. Mais pas d’étrangetés qui nous feraient remarquer et nous rendraient ridicules!

Fête de la Pentecôte! Autrefois des langues de feu, des vies bousculées, des aventures de la foi, des risques à courir, des croix à porter, une mort à vivre pour vivre ensuite une vie nouvelle: la vie du Christ… Mais tout cela n’est pas pour le XX
esiècle, cela n’est pas pour nous!

À quoi aboutit cette conviction que le Saint-Esprit n’est pas pour nous? À l’extrême médiocrité de tant de vies dites chrétiennes, à leur pauvreté spirituelle, à leur stérilité… Nous sommes ces chrétiens-là parce que, tout au fond de nous-mêmes, nous refusons le Saint-Esprit!
 

Oser croire à la promesse du Père
"Quel contraste avec ces quelques femmes, ces quelques hommes d’Antioche de Pisidie dont le livre des Actes nous raconte qu’ils étaient remplis de joie et du Saint-Esprit (Actes 13:52)!" Ils avaient cru, eux, aux promesses de Dieu.

Et nous, croyons-nous encore aux promesses de Dieu? Nulle part dans l’Écriture il n’est dit qu’elles étaient réservées à l’Église primitive. Elles sont pour l’Église de toujours, elles sont pour tous les croyants: "Vous allez recevoir une force" (Actes 1:8); "Il parlait de l’Esprit que devaient recevoir ceux qui croiraient" (Jean 7:39); "Voici les signes qui accompagneront ceux qui auront cru" (Marc 16:17).

Si tous les chrétiens se remettaient à croire aux promesses de Dieu pour aujourd’hui! Si tous les chrétiens osaient croire que Dieu est le même hier, aujourd’hui et toujours! Osaient croire que "rien n’est impossible à Dieu" (Luc 1, 37). Osaient croire que "tout est possible à celui qui croit"(Marc 9:23). Osaient croire que Dieu peut "renouveler de nos jours ses merveilles pour une nouvelle Pentecôte"! Osaient croire au Saint-Esprit! Osaient croire à la promesse du Père!
 

Des signes qui ne trompent pas
Car c’est bien le Saint-Esprit qui est répandu, à l’heure actuelle, aux quatre coins de la terre. Les manifestations extérieures peuvent paraître étranges, comme elles l’ont été à la première Pentecôte, mais il y a des signes qui ne trompent pas.

L’homme est appelé à la conversion. Incroyants de naissance, pécheurs éloignés de Dieu, pratiquants traditionnels de nos églises, tous redécouvrent la nécessité d’une authentique "conversion", c’est-à-dire d’une prise de position personnelle vis-à-vis de Jésus-Christ, et d’un changement de vie. Ils viennent au pied de la croix, et reconnaissent Jésus, Fils de Dieu, comme leur Seigneur et leur Sauveur personnel, recevant par lui le pardon de leurs péchés. Le plus souvent, cette conversion précède la venue de l’Esprit. Mais Dieu bouscule parfois nos idées trop étroites, comme au temps de Corneille (Actes 10:44; 11:15), et son Esprit de Pentecôte descend aussi sur des hommes et des femmes, des garçons et des filles, dont la conversion n’est pas évidente. C’est alors la force de l’Esprit Saint qui les conduit rapidement vers une véritable conversion, une nouvelle naissance.

Le Seigneur Ressuscité se manifeste avec puissance. Don des langues, prophétie, guérisons, repos dans l’Esprit, visions, connaissance, etc; ne sont que la manifestation de la présence bien réelle du Ressuscité et de la venue de l’Esprit Saint. Et parce qu’il est le Seigneur de Gloire, il intervient toujours pour le bien de ses enfants, mais par des moyens qui nous étonnent souvent: "Tu as fait des prodiges que nous n’attendions pas!" (Es. 64:2). Dès lors, au lieu de vouloir limiter Dieu à la mesure de notre intelligence, laissons Pierre nous dire: "Le Christ est Ressuscité, il est Vivant, il répand l’Esprit Saint, c’est là ce que vous voyez et entendez" (Actes 2:32-33).

La personne se reconstruit. Chez tous ceux qui sont ainsi renouvelés par l’Esprit, on constate de très nombreuses guérisons intérieures. Des personnalités se reconstruisent, la prière devient plus facile, la Parole de Dieu se met à nous parler plus directement, des vies pleines de tristesse s’épanouissent dans la joie (Gal. 5:22), une paix étonnante envahit toute la personne (Gal. 5:22).

La communauté chrétienne se reconstitue. Tous connaissent un désir de retrouver des frères et des sœurs pour prier. Des pardons jusque-là impossibles sont donnés, des réconciliations longtemps attendues sont enfin réalisées, des foyers déchirés se rebâtissent, un amour surprenant coule entre les gens les plus divers: jeunes et vieux, riches et pauvres, et même entre ennemis de naguère (Gal. 5:22), l’union des cœurs conduit à un partage matériel de plus en plus large (Actes. 2:44, 4:32).

L’Évangile est proclamé partout. L’envie d’annoncer Jésus-Christ envahit peu à peu toutes les fibres de notre être. Une force inexplicable nous pousse: on ne peut plus se taire (Actes. 4:20). Que ce soit au travail, dans la foule, dans les relations, ou tous ensemble en communauté, un amour nous brûle que nous voulons partager (Actes. 1:8).

On reconnaît un arbre à ses fruits, dit Jésus (Mat. 7:17), et les fruits sont là, sous nos yeux. "Comment ne pas y voir une chance pour l’Église et pour le monde?"
 

Pentecôte universelle
Car le Réveil charismatique actuel n’est pas une nouvelle forme de prière; ce n’est pas non plus une nouvelle structure. C’est un "souffle", le souffle du Saint-Esprit qui descend sur les chrétiens d’aujourd’hui comme sur les apôtres des premiers siècles. C’est Dieu qui vient réveiller ses vieilles églises endormies. C’est le mystère insondable de l’amour divin qui est toujours resté fidèle à ses promesses: "Je répandrai de mon Esprit sur toute chair" (1 Jean 3:1; Actes 2:17).

Nouvelle Pentecôte? Oui, mais Pentecôte universelle. Du pôle Nord à l’équateur et au pôle Sud, de l’extrême Orient à l’extrême Occident, l’Esprit vient, l’Esprit descend, l’Esprit est répandu.

Pentecôte sur l’Église entière: des Pentecôtistes aux catholiques! Pentecôte d’amour pour rassembler peu à peu des frères trop longtemps séparés, jusqu’au jour tant désiré de l’unité totale en Jésus-Christ, seul et unique Sauveur.

Pentecôte au-delà des frontières: Pentecôte sur des Juifs et sur des Musulmans, qui se mettent à proclamer que Jésus est le Fils de Dieu et qu’il est leur Sauveur.

Pentecôte sur toutes nos cellules de prière, pour peu que nous acceptions le plan de Dieu. Pentecôte dans les quartiers, dans les maisons, dans les usines et dans les bureaux. Pentecôte universelle!

Pentecôte qui, lorsqu’elle nous atteint, fait déborder nos cœurs de reconnaissance et de joie, dans l’espérance du retour si proche de Jésus-Christ.

Demandons le Saint-Esprit

"Comment connaître cette joie? Ne la cherchez pas en elle-même. Ne demandez pas à Dieu: donne-moi la joie. La joie est le fruit du Saint-Esprit.
C’est le Saint-Esprit que nous devons demander, que nous avons le droit, le devoir, de demander. Et si pauvres que nous soyons spirituellement, si faibles, si pécheurs, c’est précisément à cause de cela que nous devons demander avec persévérance le don du Saint-Esprit: "Si vous qui êtes mauvais, a dit Jésus, vous savez donner de bonnes choses à vos enfants, combien plus le Père céleste donnera-t-il l’Esprit Saint à ceux qui le lui demandent." (Luc 11:13).

Le Père donnera, si on demande. Alors frères et sœurs,
n’attendons plus et demandons. Demandons tous l’Esprit Saint de Dieu! Demandons-le dans notre prière personnelle. Demandons-le au milieu des frères. Quand nous sommes réunis en petit groupe de prière, n’hésitons pas à nous mettre à genoux au milieu des frères et sœurs, demandons-leur de nous imposer les mains comme le faisaient nos frères chrétiens des premiers siècles, et disons-leur quelque chose comme ceci: "Frères et sœurs, je me reconnais pécheur au milieu de vous et devant Dieu; je viens comme je suis; ma vie tout entière, je l’abandonne avec confiance entre les mains de Dieu; priez avec moi pour que le Seigneur me baptise de son Esprit." Et prions tous ensemble avec foi (Actes 19:6).

"N’ayons donc pas peur du Saint-Esprit!" Ouvrons toutes grandes les portes de nos cœurs. "Prenons le risque de notre foi, de notre confiance en Jésus-Christ, et ne nous lassons pas de prier: donne-moi, Seigneur, ton Saint-Esprit, et mène-moi où tu voudras."

Viens, Esprit de Sainteté;

Viens, Esprit de lumière;

Viens, Esprit de feu;

Viens nous embraser