Le Lien des cellules de prière

226 | Juillet 2003

De l'huile dans les rouages

Dans son article " leçon de botanique appliquée " Jacques Burnier met en évidence que pour vivre, se développer et se multiplier, une plante a besoin de plusieurs sortes de tissus et que ceux-ci doivent fonctionner de manière complémentaire et coordonnée.
Dans 1 Corinthiens 12, pour souligner le même principe, l’apôtre Paul prend l’exemple du corps humain, qui lui aussi est formé de nombreux organes. Ils sont tous nécessaires. Ils ont chacun une place particulière et un rôle précis. Et ce n’est que dans la mesure où chaque membre remplit bien sa fonction que le corps vit pleinement. Paul explique de manière très simple et convaincante que le pied ne peut pas dire à la main, parce que tu n’es pas comme moi, on n’a pas besoin de toi, ni l’oreille dire à l’œil : on peut se passer de toi. Ce n’est pas la main qui décide qui fait partie du corps et quelle est la fonction de chaque organe. C’est le créateur qui en a décidé ainsi et c’est la tête du corps qui commande et coordonne l’ensemble. Nous comprenons facilement ce principe qui nous paraît clair et évident lorsque nous pensons à notre corps ou tout autre organisme vivant, mais nous avons plus de peine à le comprendre et surtout à l’appliquer dans l’Eglise appelée pourtant " Corps de Christ ".

Nous sommes cependant appelés à apprendre à travailler dans la complémentarité et la coordination afin qu’à l’exemple du corps, l’Eglise vive, se développe et se multiplie.

Les nombreuses exhortations des auteurs du Nouveau Testament, touchant à notre caractère, nos attitudes, nos motivations, notre comportement nous montre que le défi est de taille et que de nombreux éléments entrent en compte pour que les organes et les membres travaillent de manière harmonieuse et productive. J’aimerais en souligner deux qui seront un premier pas vers une meilleure unité et surtout un meilleur fonctionnement de nos cellules, de nos groupes ou de nos communautés.


Reconnaissance et respect des autres membres
Notre tendance naturelle est de dénigrer, condamner et écarter ce qui ne nous plaît pas. Mais nous ne pouvons pas nous permettre d’agir ainsi avec nos frères et sœurs dans la foi parce qu’ils ne nous " conviennent " pas ! Certes nous sommes appelés à discerner et à "évaluer", mais nous devons le faire avec la " crainte de Dieu " et avec sagesse. Justement ce discernement duquel nous nous réclamons a d’abord pour but précisément de reconnaître que la différence qui me "gêne" chez l’autre est peut-être simplement due au fait que c’est un autre membre avec une autre fonction ou la même que la mienne, un "tissu" différent mais dont le corps a besoin. Ma première responsabilité est donc de respecter la place et la tâche de l’autre, de l’accepter (tant que ce n’est pas en contradiction claire et évidente avec la Parole de Dieu) et de lui permettre de fonctionner en laissant à la tête (à Jésus) le soin de coordonner le tout. Nous sommes souvent prompts à " évaluer " puis juger, critiquer et rejeter, alors que nous sommes appelés d’abord à discerner pour reconnaître, respecter, accepter, et permettre à l’autre de trouver sa place et d’apporter sa contribution.

Fidélité à ma tâche
Dieu ne me demande pas d’avoir tous les dons et d’exercer tous les ministères ! Et lorsque je constate que les autres ont des dons et des appels différents – peut-être plus en vue ou plus honorés – je ne dois ni être jaloux, ni me dévaluer en dénigrant ce que je suis. J’honorerai Dieu et je contribuerai au meilleur fonctionnement du corps si je suis fidèle quel que soit mon "talent". Ce n’est pas tant l’importance ou la " grandeur " du don qui compte aux yeux de Dieu, c’est la fidélité et la fiabilité avec laquelle j’accomplis ma tâche quipermettra au corps d’être coordonné, utile et efficace. Paul le précise dans 1 Corinthiens 4 : 2 : "Or, en fin de compte, que demande-t-on à des intendants ? Qu’ils accomplissent fidèlement la tâche qui leur a été confiée."

En résumé lorsque l’autre ne me " convient " pas au lieu de le rejeter et le critiquer, je vais apprendre à reconnaître et respecter ses dons, sa fonction et sa place, différente de la mienne. Et lorsque l’autre a une place prépondérante, un " organe qui reçoit plus d’honneur " je ne vais pas me dévaloriser et me dénigrer mais je vais de tout cœur rester fidèle à mon poste avec mes dons.

Le
respect de l’autre et ma fidélité dans ma tâche, c’est comme des gouttes d’huile dans un mécanisme permettant un fonctionnementlubrifié et harmonieux, c’est permettre au corps d’être un organisme vivant et fécond.

Nous sommes appelés à apprendre à travailler dans la complémentarité et la coordination afin qu’à l’exemple du corps, l’Eglise vive, se développe et se multiplie.

J’honorerai Dieu et je contribuerai au meilleur fonctionnement du corps si je suis fidèle quel que soit mon " talent ". Ce n’est pas tant l’importance ou la " grandeur " du don qui compte aux yeux de Dieu, c’est la fidélité et la fiabilité avec laquelle j’accomplis ma tâche qui permettra au corps d’être coordonné.