Le Lien des cellules de prière

199 | Octobre 1996

10 règles de vie et d’harmonie dans l’église

Plusieurs de nos problèmes spirituels n’émanent pas simplement de notre for intérieur, mais de nos relations avec autrui. Ce n’est jamais facile de nous ajuster avec d’autres personnes. Le christianisme pourtant nous enseigne l’art de vivre avec les autres.

Nous avons tous à vivre en relation avec d’autres.

Beaucoup de gens essaient de le faire, au mépris de certains principes essentiels et cela aboutit à des désastres, suivis d’amertume et de haine. Si nous dépendons trop de nos sentiments et pas assez d’une conception intelligente de la vie, le résultat en sera déplorable.

Il s’agit de mettre Christ au centre de nos relations sociales. Quels sont donc les principes à assimiler pour vivre en bons termes les uns avec les autres dans l’Église?


1. Reconnaissons que la vie d’église est une vie collective.
Beaucoup de chrétiens ne le réalisent pas. Ils considèrent encore la vie d’église sous un angle individuel. Conséquence: ils sont en conflit constant avec les autres. Ils considèrent tout en fonction d’eux-mêmes, au lieu de s’incorporer dans le tout. Ils deviennent des cellules cancéreuses au lieu d’être des cellules génératrices. Une cellule cancéreuse est celle qui demande toujours à être servie au lieu de servir le reste du corps. Il y a beaucoup de personnes qui sont semblables à des cellules cancéreuses dans l’église. Elles cherchent plutôt à recevoir qu’à donner.

2. Manifestons de la loyauté envers nos frères et sœurs et refusons de les critiquer derrière leur dos.
L’amour fraternel est fondé sur la confiance; les critiques clandestines minent la confiance; donc bannissons toute critique clandestine.

Aucune amitié n’est réelle si vous suspectez des critiques clandestines. Mais, à partir du moment où il n’y a plus de critiques secrètes, la confiance et la liberté règnent.

Avant de critiquer autrui, demande-toi: est-ce vrai? est-ce nécessaire? est-ce par amour? Si la critique peut passer par ces trois cribles successifs, alors énonce-la franchement et ouvertement.

Certaines personnes pieuses, dans leur intention d’être droites, sont tentées de dénoncer les fautes des autres, pour paraître elles-mêmes meilleures. C’est une attitude détestable.


3. Ne nous montrons pas "tatillons" en cherchant perpétuellement à corriger les autres.
Veillons aussi à être plus prompts à complimenter et à encourager qu’à blâmer. Ne craignons pas par nos encouragements, de cultiver l’orgueil d’autrui; car les personnes sincères acceptent aussi facilement les compliments que les critiques.

Si nous nous efforçons de tout vouloir corriger, nous risquons de devenir des "chercheurs de petites bêtes".

Deux Indiens distingués avaient fait un séjour en Angleterre.

L’un enthousiaste de ce qu’il avait vu, voulut mettre en pratique ses nouvelles idées: il devint un remarquable conducteur spirituel.

L’autre pouvait à peine parler d’autre chose que des écriteaux remarqués dans les ascenseurs ou le métro: "Attention aux pickpockets!" Comment était-ce possible dans un pays chrétien! Nourrissant ainsi son âme de "petits riens", il se dessécha par une attitude négative.

J’ai connu un homme d’affaires dont l’impression primordiale et définitive d’un voyage se réduisait au désagrément causé par une fenêtre fermant mal dans son hôtel. Il n’avait rien vu d’autre. La fenêtre de son hôtel avait plus d’importance que la beauté des cathédrales et le génie d’un peuple. Son message se résumant en fenêtres défectueuses, le dessécha à cause de son attitude négative.

Nous devrions nous efforcer de découvrir les bonnes choses et seulement de temps en temps, quand c’est vraiment nécessaire, signaler les points faibles. Mais l’accent devrait plutôt être mis sur le bien! Car les gens s’améliorent davantage par des compliments que par des corrections.


4. Soyons prêts à céder sur des petites choses.
Nous faisons souvent des montagnes d’une taupinière. Il vaut beaucoup mieux céder sur de petites choses, et rester inébranlables sur celles qui sont importantes. Apprenez – c’est une des grandes leçons de la vie – à considérer petit ce qui est petit et grand ce qui est grand. Souvent nous renversons l’ordre de ces valeurs dans nos rapports fraternels.

5. Refusons d’être froissés.
Une personne susceptible est toujours de compagnie difficile. Elle voit partout des allusions personnelles; elle est blessée par les remarques les plus inoffensives. Si nous cherchons des allusions, nous en trouverons toujours. L’attitude défensive montre l’existence d’un complexe d’infériorité ou d’une crainte.

6. Attachons-nous à nos devoirs plutôt qu’à nos droits.
Si nous insistons toujours sur nos droits, nous penchons du mauvais côté. Pensons plutôt à nos privilèges de rendre service, et nous aurons alors plus de droits que nous n’en pourrons utiliser.

7. Battons le fer pendant qu’il est chaud.
Si nous nourrissons un ressentiment quelconque dans notre cœur, il nous empoisonnera. Éliminons-le tout de suite. Ne remettons pas une explication nécessaire à plus tard. Ce serait une lâcheté. Jésus a dit: "Mets-toi d’accord avec ton adversaire promptement, pendant que tu es encore en chemin." Ne perdons aucune occasion. Cultivons l’esprit de décision. J’ai toujours trouvé bon, par exemple en dépouillant mon courrier, d’ouvrir en premier lieu la lettre qui me paraît la plus désagréable.

8. Sachons garder le pouvoir de rire de nous-mêmes.
Mettons-nous devant une glace et éclatons de rire. Cela nous évitera de nous prendre trop au sérieux. La capacité qu’a un homme de rire de lui-même est le thermomètre de son caractère. Il y a plusieurs degrés. Tout en bas, l’homme ne sait pas rire; plus haut, il rit de ses plaisanteries; plus haut encore, il rit des plaisanteries de ses semblables; tout en haut, il rit de lui-même. Le pouvoir de rire de soi-même révèle la capacité de se voir objectivement.

9. Corrigeons immédiatement toute injustice dans nos relations avec nos frères et sœurs.
Si nous remarquons une injustice fondamentale au cœur de nos relations avec un membre de l’église, ne conseillons pas de patienter, à moins de faire en même temps tout notre possible pour rétablir la situation. Si nous n’agissons pas ainsi, toute notre vie d’église risque d’en être continuellement empoisonnée. Aucune sympathie superficielle ne peut compenser cette négligence. Construisons nos relations fraternelles sur la justice et tout deviendra plus facile.

10. Réalisons que nous nous complétons les uns les autres.
Un passage de la Bible proclame que "nous sommes tous membres les uns des autres." (Éphésiens 4: 25). Cette pensée doit nous préserver de toute jalousie. Si un membre de votre église vous surpasse dans le chant, par exemple, c’est comme si vous possédiez vous-même ce talent. Vous devriez alors vous réjouir de posséder un si remarquable talent.

Un autre membre de votre groupe excelle-t-il dans ses facultés d’administrateur? Réjouissez-vous donc de ce que ce talent d’administrateur soit si perfectionné. Pourquoi? Parce que vous travaillez en commun. Alors, la force de l’un fait la force de tous. Vous contribuez vous-même, pour une certaine part, au bien-être du groupe. Vous êtes vous-même fort sur un point où votre frère, lui, est plus faible. Aucun de nous n’a tous les dons. Mais chacun possède un don particulier. Voyez comment la force de l’un de vos frères peut suppléer à votre propre faiblesse.


"Seigneur, Toi seul peut transformer les relations fraternelles difficiles et les rendre harmonieuses dans l’Église, afin que ta paix demeure au milieu de ton peuple."